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ME

XI

QUE.

209

toria, qui semblait justifier, en accep–

tant, les

soup~onsdesvaincus (*).

Cette

junte lit rouvrir les boutiques, arborer

a~x

fenétres et sur les balcons de pe–

t1ts drapeaux blancs en signe de paix ,

et félicita les M.exicains d'événemcnts

qui couvraient lcur patrie de honte

et de deu\I.

La nouvl!lle de ces événements, bien–

tot répandue dans les provinces, ex–

cita

l'i ndignation de tous les Etats

dont le vote avait été favorable au pré–

sident élu. La législature de la Vera–

Crux se distingua par son énergique

opposi tion. Mais, soit l'i nOuence des

conseils pacifiques de Pedr:iza , soi t

l'audace ou

l'habileté de Guerrero,

cette opposition s'évanouit rapidement

comme une de ces pensées généreuses

qu'on n'a pas la force d'exécuter. Les

différents corps réu nis pour marcher

sur la ca pi tale s'arréterent.Santa·Anna,

qui

exer~ait

une espece de dictature

dans l'État d'Oaxaca, se déclara pour

la révolution , tout en blamant les ex–

ces commis

a

l\'lexico. Les garnisons

de la Puebla se tournerent au si du

coté du vainqueur; elles

s'emp~esse­

rent probablement de se jeter dan

l'insurrection , pour avoir un prétexte

de piller la

conducta

ou Je con oi d'ar–

gent ,qui était en route pour la Vera–

Crux, et c1ui ne s'elevait pas a moins

de deux cent cinquaote mille dollars.

(')

La conduile de Vicloria a soulevé de

graves accusalions. Saas élre yorkioo, il

n'étail pas hostile

a

ce parti

j

plusienrs fonc–

tiounaires nommés par lui se faisaient rc–

marc¡uer par l'exagération de leurs opioious;

il avail placé

a

Ja tele de la milice de MeAico,

Torne!, un des .rorkiuos les plus inOueuts.

Aussi les moderés du coogres 1·efuserent

d'accorder au présidenl les pouvoirs extraor–

diaaires q11'il demanda au prcmier jour de

l'insurreclion, dans lacrainte de l'usage c¡u'il

en ferail. Ce fut chose facbeuse, rar Vic–

toria étail un homme d'honoeur. Il aurait

justifi¿ In coufiauce du congres et probablc–

ment comprime la révolte, s'il avait eu

a

sn

disposition un décret pour mett1·e la capi–

tale en état de siégc, créer une commission

militairc ,

y

traduire !out incli,•idu pris les

armes

a

la mai11, faire snr1·cillei· 1ou l homnw

suspect el suspendrn la libe1·1é de la presse.

14º

LJvraison.

(

l\IEXIQUE.)

Un tel exemple, suivi par d'autres •

corps armés, fit triompher la révolte

sur tous les points. Les commandants

militaires se prononcerent successive–

vement pour la présidence de Guer–

rero et l'expulsion des Espagnols. Les

escoceses eux-mémes céderent au tor–

rent, quitte

a

prendre leur revanche

plus

tard. La faction

triomphante

s'empara de tous les emplois, prési–

dence, ministere et fonctions publi–

ques les mieux payées. L'ordre revint

enfin, avec l'ambition de Guerrero

et les passions des yorkinos satis–

faites.

Les membres des deux chambres

qui s'étaient séparés comme nous l'a–

vons vu, reparurent successivement

a

Mexico et s'y trouvhent bientot en as–

sez grand nombre pour que le président,

encore en exercice, pOt ouvrir la ses–

sion du congres

a

l'époque ordinaire

du premie'r janvier

1829.

La physio··

nomie de l'assemblée était calme et

t~iste,

elle semblait incertaine et in–

quiete de la légalité de se

pouvoirs.

Le di cours du président fut pille et

embarrassé.

II rappela

les derniers

événements mais sommairement et

saos détails. Ce tableau était évidem–

ment calculé pour l'étranger; toute–

fois il ne dissi1nulait pas la gravi té

des cir.constances. L'horizon sembla

moins sombre des le jour suivant; on

apprit la soumission du corps de Cal–

deron et la démission de Pedraza, qui

demandait des passe-ports pour se

rendre aux États-Unis. On ne les luí

fit

pas attendre. C'était un grand em–

barras de moins pour le gouverne–

ment. Les chambres se trouvaien t auss i

plus

a

l'aise; elles pouvaient regarder

la derniere révolution comme un fait

accompli, et se tourner du coté du

vainqueur. On s'occupa d'abord de l'é–

lection du président. Il eUt été ration–

nel de la soumettre de nouveau aux

Iégislatures des différen ts .États;

mais

les

amis de Guerrero ne voulant

point courir une telle chance , prirent

le parti d'annuler la

nomi~ation

de

Pe–

draza, comme faite sous l influence de

la force militaire, et de présenter celle

de Guerrero comme l'expression <lu

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