MEXIQUE.
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pendant neuf mois. Le congres, déli–
bérant avec calme sur l'o rga nisation
du pays, rendit alors deux Jois impor–
tant~s
: l'une soumettait au jury le
jugement des délits de la presse; l'au–
tre orga nisoit un e garde nationale
.da1~s
tou,te l'étendue de la confédé–
rat1on.
Cette trompeuse tranquillité 11'était
qu' une l1<1lte des hommes du mouve–
rn en t. La querell e entre Pedraza et
Guerrero semblait apaisée, et r.e der·
ni er résigné
a
subir la vo lonté légale
du pays; mais les yorkinos, habiles
explorateurs des passions populaires ,
avaient eu l'art de lier la question de
la présidence
il
celle de l'expulsiou des
Es pagnols; et il fa ut recon naitre que
cette mesure, odieux ab11s de la force,
ava it des partisans dans les masse ·.
Les dro its des Espagnols mexicains
n' éta ient cependant pas moins sacrés
qu e ce11x des créoles. Iturbide leur
aYait garanti
les memeS pri viléges.
Leurs prop1·iétés étaient éga lement
protégées par la loi. Le.. premier con–
gres avait sanctionné les prorrnisses
qui leur fltaient
fai~es
dans le plbn d'I–
guaJa. La constitution fédéra_le n'avait
point créé contre eux de ca tégovies
particulieres. lis justi!iaient ces di po–
si tion.s équitables par une conduite
sage et mesurée. On ne le avait point
vus dans les rangs qes arrnées royales;
ils s'étaient ubstenus de prendre part
dans les lutte des factions. lis étalen t
unis aux créo les par des rnariages; ils
ne demandaienL qu'il Yie1llir et
á
mou–
rir au milieu de leurs fom illes; ils
n'avaient d'autre patri e que cell e de
Jeurs enfant ' : J'Espagne n'était plus
pour cux qu'une terre étrangere. Mals
leurs grandes propriétés, Jeurs im–
menscs capitaux ·tentaient la cu pid ité
de austeres républicains; ils ne pou–
vu ient échapper
a
la proscription.
Elle ne se lit pas longtemps atten–
dre. Lc"3 mars ,
i.!
l'cntrée de la nuit,
l'ex-marq uis de Cade1111 et le co lonel
Garcia,
iJ
la tete du régiment de Tres
Villas, s'etant emparés du pare d'ar–
tillerie, firen t coonaltre au président
Jeur iotention de forcer Je congres
i.t
chasser les Espaguols , ajoutant que
si le décret n'était pas rendu dans
vingt-quatre heures, iJs feraient main
basse sur tous ceux qu' ils pourraient
rencontrer. A ce début de l'insurrec–
tion, il ne fallait qu'un peu de fermeté
de la part du gouvernement pour en
arreter le cours. 11
avait assez de
forces disponibles pour ptlnir cette
bande d'assassins, bien qu'alors une
partie des troupes de ligne füt dirigée
SLtr la Puebla. .
u
s'avisa de négocier
'au li eu de cornbattre. Le reste de la
nuit se passa en pourparlers sa ns ré–
sultat. Les insurgés les trainaient en
longueur pour donner le ternps
á
leurs
partisans d'arriver. Lejour suivant, se
réunirent
il
eux le généralLobato, Zava–
la, l'ex-gouverneur de l' f:tat deMexico,
le député Cerecero, et tln certain nom–
bre de miliciens et d'o
fficiers de diffé–
rents grades, tous york
inos.On vit aussi
accourir, sous le drapeau de Ja révolte,
une multitude de leperos , auxquels
Lobato promit le pillage de la vi ll e. Ces
nouvelles recrues, dignes de la canse
qü'elles venaient servir, donnerent
a
ce mouvement anarchique une nou–
velle audace. Les chefs proclameren t
alors Guerrero prés ident de la répu–
b\ique. Le général 'empressa d'accep–
ter et de harangner la populace des
fenetres de !'Acordada; toutefois, il
crut p(ullen t de se retirer ur-le-champ
a
Santa-Fe,
a
trois li eues de l\Iexico,
ou
il s'occupa peodant deux
jours
d'organiser de nouvelles troupes pour
assurer Je triomphe de son parti .
Le président, c¡ui avait füit de son
ciltó quelques dispositio11s militaires,
mais incompletes, et comme pout'
mettre sa responsabilité
a
couvert,
donna le commandement de la capitale
au généra l Filisola. Celui-ci sortit du
palais, le
2
décembre, pour déloger
les rebelles des positions qu ' ils occu–
paient. Cette premiere journée fut
saos résultat. Le 3, le fea recom–
men~a
it
six heures du matin et dura
sans interruption jusq u'it sept heures
du so ir. On se mitrai ll ait daris les
rues; on se füsillait du hau t des mai–
sons. Les grenades et les boulets des ré–
voltés étan
t
d'un pi us gros calibre, firent
de grauds ravages daos la ville et sur-