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MEXIQUE.

207

pendant neuf mois. Le congres, déli–

bérant avec calme sur l'o rga nisation

du pays, rendit alors deux Jois impor–

tant~s

: l'une soumettait au jury le

jugement des délits de la presse; l'au–

tre orga nisoit un e garde nationale

.da1~s

tou,te l'étendue de la confédé–

rat1on.

Cette trompeuse tranquillité 11'était

qu' une l1<1lte des hommes du mouve–

rn en t. La querell e entre Pedraza et

Guerrero semblait apaisée, et r.e der·

ni er résigné

a

subir la vo lonté légale

du pays; mais les yorkinos, habiles

explorateurs des passions populaires ,

avaient eu l'art de lier la question de

la présidence

il

celle de l'expulsiou des

Es pagnols; et il fa ut recon naitre que

cette mesure, odieux ab11s de la force,

ava it des partisans dans les masse ·.

Les dro its des Espagnols mexicains

n' éta ient cependant pas moins sacrés

qu e ce11x des créoles. Iturbide leur

aYait garanti

les memeS pri viléges.

Leurs prop1·iétés étaient éga lement

protégées par la loi. Le.. premier con–

gres avait sanctionné les prorrnisses

qui leur fltaient

fai~es

dans le plbn d'I–

guaJa. La constitution fédéra_le n'avait

point créé contre eux de ca tégovies

particulieres. lis justi!iaient ces di po–

si tion.s équitables par une conduite

sage et mesurée. On ne le avait point

vus dans les rangs qes arrnées royales;

ils s'étaient ubstenus de prendre part

dans les lutte des factions. lis étalen t

unis aux créo les par des rnariages; ils

ne demandaienL qu'il Yie1llir et

á

mou–

rir au milieu de leurs fom illes; ils

n'avaient d'autre patri e que cell e de

Jeurs enfant ' : J'Espagne n'était plus

pour cux qu'une terre étrangere. Mals

leurs grandes propriétés, Jeurs im–

menscs capitaux ·tentaient la cu pid ité

de austeres républicains; ils ne pou–

vu ient échapper

a

la proscription.

Elle ne se lit pas longtemps atten–

dre. Lc"3 mars ,

i.!

l'cntrée de la nuit,

l'ex-marq uis de Cade1111 et le co lonel

Garcia,

iJ

la tete du régiment de Tres

Villas, s'etant emparés du pare d'ar–

tillerie, firen t coonaltre au président

Jeur iotention de forcer Je congres

i.t

chasser les Espaguols , ajoutant que

si le décret n'était pas rendu dans

vingt-quatre heures, iJs feraient main

basse sur tous ceux qu' ils pourraient

rencontrer. A ce début de l'insurrec–

tion, il ne fallait qu'un peu de fermeté

de la part du gouvernement pour en

arreter le cours. 11

avait assez de

forces disponibles pour ptlnir cette

bande d'assassins, bien qu'alors une

partie des troupes de ligne füt dirigée

SLtr la Puebla. .

u

s'avisa de négocier

'au li eu de cornbattre. Le reste de la

nuit se passa en pourparlers sa ns ré–

sultat. Les insurgés les trainaient en

longueur pour donner le ternps

á

leurs

partisans d'arriver. Lejour suivant, se

réunirent

il

eux le généralLobato, Zava–

la, l'ex-gouverneur de l' f:tat deMexico,

le député Cerecero, et tln certain nom–

bre de miliciens et d'o

fficiers d

e diffé–

rents grades, tous york

inos

.On vit aussi

accourir, sous le drapeau de Ja révolte,

une multitude de leperos , auxquels

Lobato promit le pillage de la vi ll e. Ces

nouvelles recrues, dignes de la canse

qü'elles venaient servir, donnerent

a

ce mouvement anarchique une nou–

velle audace. Les chefs proclameren t

alors Guerrero prés ident de la répu–

b\ique. Le général 'empressa d'accep–

ter et de harangner la populace des

fenetres de !'Acordada; toutefois, il

crut p(ullen t de se retirer ur-le-champ

a

Santa-Fe,

a

trois li eues de l\Iexico,

ou

il s'occupa peodant deux

jours

d'organiser de nouvelles troupes pour

assurer Je triomphe de son parti .

Le président, c¡ui avait füit de son

ciltó quelques dispositio11s militaires,

mais incompletes, et comme pout'

mettre sa responsabilité

a

couvert,

donna le commandement de la capitale

au généra l Filisola. Celui-ci sortit du

palais, le

2

décembre, pour déloger

les rebelles des positions qu ' ils occu–

paient. Cette premiere journée fut

saos résultat. Le 3, le fea recom–

men~a

it

six heures du matin et dura

sans interruption jusq u'it sept heures

du so ir. On se mitrai ll ait daris les

rues; on se füsillait du hau t des mai–

sons. Les grenades et les boulets des ré–

voltés étan

t

d'un pi us gros calibre, firent

de grauds ravages daos la ville et sur-