20~
L'UNIVERS.
loin encore de ce qu'elle devait faire
pour mettre son commerce sur le
pied du commerce anglais, et
lui
obtenir les memes avantages. Cepen–
dant cette détermioation de la France,
quoique incomplete, n'en fut pas moins
signalée par le président Victoria dans
son discours de cloture (23 mai 1826),
comme chose heureuse pour le Mexi–
que. Ce fut dans ce meme discours
de cloture qu'il
fit
part aux deux cham–
bres de l'ouverture du grand congres
de Panama.
-
Ce congres, si longtemps annoncé ,
deva it réunir cbaque année les députés
de toutes les républiques jadis colo–
nies de l'Espagne, et s'occuper, comme
les grandes assemblées de l'ancienne
Q-rece,.des intérets communs
a
tous les
füats; il devait etre
UI;>.
COllSeiller dans
les grand es luttes, un interprete fid ele
des traités , un médiateur dans les
querelles domestiqu es , un agent pour
l'établissement des droits de chacuae
des républiques vi -a-vis de l'étranger,
e~
surtout un centre de force et de
résistance contre toutes les te11tati ves '
de l'Espagne. C'était une mission noble
et sainte; elle étai t malheureus_ement
au-dessus des
orces et du pouvo ir
d'une telle a semblée, émanée d'États
trop jeunes encore dans la vie indé–
pendante. Elle se faisait illusion sur la
faiblesse individuelle de cbacun d'eux,
sur la difficulté de concilier des inlé–
rets opposés placés
a
de grandes dis–
tances, et de fond er un droit pu blic
amé1icain en regard du droit public de
l'
Europe monarchique.
l\1algré les
invitations pressantes
adressées
a
toutes les anciennes colo–
nies es pagaoles et portugaises , il ne
se présenta au congres que les députés
du Mex ique, de Guatemala, de la Co–
lombie et du Pérou. Les conférences
s'ouvrirent en présence des euvoyés
de l'Angleterre et des États-Unis, qui
ne prirent aucune pa_rt aux .délibéra–
tions. Elles furent b1 entdt rnterrom–
pues par les déplorables effets du cli–
mat ; un des pl énipotentiaires des
États -Unis et deux secrétaires du
commissaire anglais en furent victi–
mes. Enfin , le danger parut tel , que
le coogres, alarmé pour la \'ic de ses
membres, jugea nécessaire de terminer
promptement l'objet le plu
important
de sa mission, celui qui concernnit la
défense commune. Avan t de se sépa–
rer, les plénipotentiaire signrrent, !e
15 juillet, un tr<.iité d'union et ele con–
fédération perpétuelle entre les quatre
États ,representés, auquel tous les au–
tres Etats de l'Amérique auraient la
faculté de se réunir daos un délai elé–
terminé. Ce traité fix:ait le contingent
militaire de chaque Etat, et indiquait
les mesures générales
a
prendre en
cas d'attaque d'un ennemi étranger.
Il fut décidé que les conférences se–
raient reprises,
a
une époque indéter–
minée , daos la ville de Tacubaya,
voisine de Mexico. Cette détermina–
tion n'eut pas de suite.
Aucun autre événement que le con–
gres de Panama n'attira cette année
l'attention du M:exique. Quelc¡ues trou–
bles dans le Yucatan furent prompte–
ment apaisés, et la perception de
impdts s'opéra sans opposition; le
produit des mine
concédées
a
des
compagnies anirlaise et améncaine
augmenta. La république fit face aux
engagements contracté au dehor , et
subvint aux besoin de l'armée et ele
la marine. La balance de. recettes et
des dépenses fut en foveur du trésor.
Le l\'lexique, entre tous les nou1•eaux
États, eut en ce moment,
a
la bourse
·de Londres , le crédit le mieux étubli;
et si les chiffres d'un budget peuvent
servi r
á
fonder des espérances sur
!'avenir d'un pays, les destio ées de la
confédération mexicaine ne devaient
inspirer aucune
inqui étude. Cepen–
dant, sous cette apparence dejeunesse,
de force et de vie, se cachait un mal
profond : les pa
ions ré\
1
olutionnai–
res fermentaient au sein de la répu–
blique et allaient enfanter une ere de
trouble et d'anarcbie.
Avant de la porcourir il convient,
pour suivre l'ordre des temps, de si–
gnaler les premiers efforts du Texas
pour se séparer du l\Iexic¡ue · et con–
quérir son indépendance (')."
(•) Nous nous boruons ici
a
l'iudiralion