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MEXIQUE.

213

recev~ient

de tous cótés , et

a

la fin,

convamcu que la position n'était pas

tena ble, et que la vaine gloire de res–

ter quelques jours de plus sur la cote

~e

luí

laisserait pas un soldat l'a–

hde, Barradas se soumit

a

la dure

nécessité de capituler. Ce füt le

11

sep–

tembre, jour mémorable dans les fas–

tes du Mexique :épublicain, que les

générau¡x des deux armées signerent

les articles de la conventioo, qui chas–

sait pour la derniere fois les Espagnols

de leur ancienne colonie. L'armée de

Barradas mit has les armes; les offi–

ciers seuls conserverent leurs épées.

Les rnalades furent confiés

a

l'huma–

nité du vainqueur, q_ui se chargea de

les faire transporter a la Havane apres

leur guérison. Ajoutons que les Mexi–

cains exéouterent loyalement cette con–

ventio11 honorable pour les deux par–

tis; heureux contraste avec ce qui

s'était vu tant de fois au temps de la

premiere insurrection.

Si l'expédition de Barradas prouva

la ferme volonté de la nation de res–

ter indépendante

1

elle devint la cause

immédiate de troubles intérieurs. Le

Mexique tourna ses forces contr lui–

meme. Étrange destinée quecelle d'un

pays oli la fievre révolutionnaire sem–

ble l'état normal! Peodaotr¡ue Sa11ta–

Anna allait triomp ant de ville en

ville recevoir les ovatíons de la foule,

Guenero perdait de son crédit daos

le parti meme qui l'avai t élevé. 11 avait

dépl u par ses mesures fisca les .Les répu–

blicai ns riches ne lui pardoonaient pas

l'abolition générale de l'esclavage, car

les républicains tenaient a leurs noirs.

Entin le pouvoir dictatorial du prési–

dent semblait lourd

a

tout le monde.

L'armée de réserve' rassemblée

a

Ja–

lapa , sous les ordres de Bustamcnte,

le luí fit savoir. Guerrero avatt, pour

Ja seconde fois, fait la faute énorme

de réunil' u11 tel corps et de n'en pas

prendre le commandement. 11 déplai–

sait

a

l'orgueil aristocratique des offi–

ciers.1111';1ppartenait pasa la race blan–

che, et cela seul, disait-011, le rendait

indigne du poste qu'il occupait.

Avant de parler de cette lutte,

il

faut

dire deux mots de )'esprit de l'armée.

Cela peut serviral'intelligencede bien

des faits. La majoritéde l'armée n'avait

jamais été sincerement attachée

a

la ré–

publique, et, par instinct, ellecherchait

meme

i:t

la renverser, sans trop savoir

i:t

qui elle donnerait Ja·couronne. Apres

la victoi re obtenue sur les Espagnols,

on ne parlait parmi les chefs mexi–

cains que de centraliser la république

comme un premier pas vers le systeme

monarchique. Le gouvernement fédé–

ral était en horreur

a

l'armée. Les

troupes du Yucatan se prononcerent

les premieres pour ce nouvel ordre de

choses, en déclarant le Yucatan séparé

de la fédération jusqu'au moment ou

la fédérat ion cesserait d'exister. Les

officiers de la division de réserve de

Jalapa se prononcerent également;

mais, guidés par

les politiques de

Mexico, ils procéderent avec plus d'a–

dresse et de circonspection. lis publie–

rent, le

4

décembre 1829, un plan de

réforme. On se bornait

a

demander

la constitution dans toute sa pu reté,

et Je régime des lois. On n'indiquait

pas clajrc111ent les infractions auxquel–

les on voulait cependant remédier;

mais on' était plus explicite sur les

personnes. On déclarait que les indi–

vidus ayant contre eux f'opinion pu–

blique, seraient déposés de tout of–

fice appartenant, soit au gouvernement

général, soit

a

celui des États. Cette

déclaration ne laissait aucun doute sur

Je sort qu'on réservait

a

Guerrero.

Celui-ci ne se méprit pas sur la portée

d'un tel acte.

JI

se hata d'armer les le–

peros, d'organiser quelques bataillons

de milices auxquels il confia la garde

du palais, et se mit en marche avec

<leux mille hommes pour arreter les

insurgés. Mais il avait

a

peine quitté

la capitale que la garnison se révolta.

11 y eut entre elle et les militaires

quelques coups de fusil d'échangés ,

puis ceux-ci rendirent le palais ou v-in–

rent s'établir les chefs de 1'

1

usurrection,

qui constitüerent un gouvernement

provisoire, composé deD. Pablo Velez,

du général Rayon, de Louis.

Qui~tana et de Lucas Alaman, anc1en mr

nistre de

affaires étrangeres Cette

révolution, contre-partie de celle d(l