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ME-XIQUE.

21t

congres, nu dernier jour de la session,

apprit officiellement du président que

l'Espagne se préparait a reconquérir

le.Mexique. Le pouvoir exécutif, disait–

il1 ne doute pa que le gqµvernement

de Madrid, au$sí opinifitre dans son

orgueil qu'impuissant dans ses res–

source

r;e

persiste dans cette extra–

vagance,qui mettra toute

sa

faiblesse

au grand jour. Les États de la confé–

dération organisent Jeurs milices, et

bientot une armée nombreuse et dispo–

nible anéantira les insensés qui ose–

raient profaner nos rivages.

On sait qu'uoe dés folles préoccu–

lJations de Ferdinand VII fut de ren–

trer dans la possession des colonies

qu'il avait perdues. Ce princc, sous

l'empire de ses préjugés d'enfance et

trompé par son entouráge, s' imaginait

que Je retour du pouvoir de la métro–

pole était vivement désiré par ses ah–

ciens sujets d' Amérique , soupirant

tous apres le régime colonial dont eux

et Jeurs ancetres avaient gouté les dou–

ceurs pendant trois siecles. Le cabinet

de Madrid, moin!l confiant que

erdi–

nand dans Ja prédilection

es

A

1

eri–

calns pour le joug de la

111

.re patrie,

juge::iit le moment favorable pour ten–

ter un coup de main sur le l\1e. ique.

Bien informé des luttes révo1utionnai–

res' de cette république,

il

l'était mal

de Ja cause du désordré, des forces du

pays et de la haine que tous les partís

portaient

a

l'Espagne. Cette ignorance

se révele da ns la maniere dont l'arme–

ment fut préparé.

A

sa faiblesse , on

eOt dit qu'll s'agissait d'aller mettre

a

la raison quelque petite province ré–

voltée, et non de soumettre un grand

empire et sept millions de rebelles. On

assurait, a la vérité, que ce n'était que

J'avant-garde d'une armée de vi ngt

mille hómmes; étrange avant-garde

que cella d'une armée qui

laissai t

a

deux mille lieues en mer son corps

principal

l

L'ex péd ition , commandée

par le brigadier don Isidore Barradas,

ancien créole, se dirigea d'abord sur

Cuba, ou on lui

annon~ait

des reo–

forts considérables qu' il ne

trouva

pas.

Le gouverneur Vlvés

lui fournit

seulement queJques bataillons d'hom–

mes de conleur, ce qui porta l'armée

d'ipvasion a cinq mille hornmes envi–

ron, y compris les équipages de douze

bfitiments sur lesquels ils étaient em–

~arqués.

1)éja circulaient dans les An–

t1lles les proclamations de Vives; qui

les faisait jeter aussi sur les cotes ilu

Mexique. Elles essayaient, saos pren–

dre aucun détour, de persuader aux

Mexicnins que

leur véritable intéret

était de reconnaitre le gouvernement

paternel de Ferdinand VII, seul reme–

de a l'anarcliie. Elles

annon~aient

l'ar–

rivée de Barradas comme celle d'un li–

bérateur, apportant avec lui amnistíe

complete, pardon général,

~arantie-des

personnes et des proprietés, et con–

servation des emplois civils et mili–

taires . Ces belles promesses, loin d'é–

brnnler Ja fidélité des masses, firent

cesser tout

a,

coup les divisions, les ja–

lousi es, les querelles intérieures des

chefs; tout ce qui avait combattu pour

conquérir l'indépendance prit les ar–

mes pour la défendne. Partout des mi–

Jices s'organiserent, pretesa se diriger,

au premier sígnal, sur le point me–

nacé.

Ce fut le

5

juillet, dans la matinée;

que l'expédition de Barradas, escor–

tée

par

treize vaisseaux de guerre

1

sous les ordres de l'amil'al Laborde,

sortit du port de la Havane au milieu

des acclamations et du bruit des fan–

fares. Le vaisseau amiral le

Soberano

cassa son cabestan, ce qui obligea l'es–

cad re de mettre en panne jusqu'au jour

suivaot , qu'elle

fit

voile vers l'ouest,

accompagnée des hosanna joyeux du

journal officiel de la Havane, qui com–

p::irait sans

fa~on

Barradas

a

Cortes,

et lui prédisait le meme

succ~s.

.

L'ex pédition. atteignit, contre toutes

prévisions raisonnables, le point de la

cote

Oll

l'on devait s'attendre le moinS

a

un débarc;¡uement. Elle prit terre le

27

juillet

a

Cabo :Rojo, a une vingtaine

de lieues au sud de Tampico. La plage

était déserte et sablonneuse, et le so–

Jeil des tropiques ardent. Les soldats

espagnols

1

en débarquant, avaient de

l'eau jusqu'a Ja ceinture. lis se mirent

en marche le lendemain pour atteindre

14.