ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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chez les Maronites, qu'ils servoient comme curés,
quand le patriarche vouloit bien leur en permettre
les fonctions. Nous commen9ames par ouvrir une
école publique oú l'on instruisoit les enfans. Les
peres et les meres furent hientot instruits
eux-meme~
par leurs enfans, et insensiblement ils se défirent des
préjugés que Ja haine pour les Francs avoit profondé–
ment gravés dans leur espiit et dans leur creur.
La crainte des persécutions, et le respect humain,
les ont tenus long-temps dans l'erreur, ou les ont
fait apostas.ier, apres avoir emhrassé la vraie foi. Ce
ne fut que du temps du patriarche des Grecs, appelé
Ci{/ile
~
qui occupoit le siége il y a trente-cinq ans,
et qui favorisoit les catholiques; ce ne fut, dis-je,
que sous son gouvernement que les Chrétiens com–
mencerent
a
se déclarer en faveur de la vérité. Mais
apres la mort de ce patriarche, les persécutions , de
la
part des pasteurs de ce troupeau , en disperserent
une partie et firent prévariquer l'autre. Cependant
les missionnaires ne discontinuoient pas d'exhorte1·
les catholiques , tantot en puhlic , tantot en secret,
lorsque les temps étoient orageux, de ne point chan–
celer dans la foi; jnsqu'a ce que, de nos jours , nous
avons vu le patriarche catholique s'emparer du siége
patriarcal de Damas, par un commandement de la
Porte, qni en excluoit le schismatique appelé
Syl–
Pestre;
mais il ne tint le siége qu'un mois, encore
fut-ce par procureur. Sylvestre obtint un second
commandement opposé au premier, qui le rétablis–
soit
a
Damas ; et le patriarche catholique , obligé de
se retirer , établit sa résidence dans un monastere de
religieux grec3 , oú il est actuellement sur la mon–
tagne de l'Anti-Liban, aupres de Seyde.
Cette nouvelle révolution entra'ina les foibles da.ns
le parti triomphant du schisme, et ceux qui étoient
fermes se tinrent cachés dans leurs maisons
jusqu~a
ce que
la
Providence daignat
fa~re
changer de face