ÉDJFIANTES ET CURIE USES.
I
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a
un si grand mal ,
j'
eus l'honneur d'écrire
a
M.
l'
am–
bassad<'ur de France
a
Constantinople , pour lni de–
mander sa protection en faveur des catholiques pcr–
sécutés, et que par son crédit
a
la Porte
il
oht'iut un
commandement qui soumit tous les Chrétiens sans
distinction, et non pas les seuls catholiques, aux
avanies qui seroient imposées. En m'honorant de sa
ré1)onse , son excellence promit de ne rien omettre
aupres du hacha pour faire exécuter mon <lessein, et
qu'il accompagneroit ses demandes <l'un présent qu'il
lui feroit. Qnelque temps apres, les schismatiques
ayant, selon leur coutume, acensé les catholiqnes
d'etre Francs _,
on fit sur eux une imposition de plu–
sieurs hourses (
i ).
Alors poursuivant toujours mon
projet' j'engageai les t)rincipaux
a
demander que
cette avanie fút levée sur tous les Chrétiens sans e:x–
ception, puisque apres
to~t
chez les Turcs on ne
faisoit aucnne différence d'un Chrétien
a
un autre,
soit qu'il
füt
Franc ou qu'il ne le fút pas, catboliqua
ou
11011
catholique. Ils furent écoutés, et par-la nous
avons oté aux schismatiques le moyen qu'ils em–
ployoient si souvent, avec tant de succes, pour nuire
aux catholiques. Nous espérons que cette loi suhsis–
tera tout au moins
ta.ntque <lurera le regne de ce
gouvcrneur.
A
la faveur d'un si heureux. et si paisible gonver–
nemcnt, nous
exer~ons
notre mission; nous prechons
dans uotre église; nous
y
célébron,s les saiuts mys–
teres , je ne dis pas comrne nous faisons
a
Seyde ou
a
Trípoli, sous la protection <le la banniere de F'rance,
mais comme nous ferions aumilieu meme du royaume
ou de Paris. De la les conversions des
schi~matiques,
la fréquentation des sacremens; de lá les instructions
particulieres et publiques qui produisent des fruits
(1) Une bourse est de cinq cents écn.s, on quiuze cents
liYl'cs de notrc monnoie.