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LETTRES

verent sous les emperfUl'S de Constantinople. Les

ariens, les macédoniens, Nestorius, Eutyches, mais

slirtout

le

mahométisme, ternirent et firent dispa–

roitre le lustre de cette église. Cependant elle conserva

encore quelque éclat du temps des Sarrasins et de

saint Jean Damascene; mais <lepuis que les Turcs

s'en sont emparés, c'est-a-dire, depuis plus de deux

siecles, la ville de Damas n'est plus qu'un assemhlage

de sectes, qui c0mme autant de monstres , la dé·chi-

ent. La plus puissante de toutes est la secte de

Mahomet : elle absorbe , pour ainsi dire, toutes les

autTes, parce que favorisaQ.t , comme ·elle fait , les

passions hrutales du creur humain , elle attire sans

cesse

a

elle les partisans des schismes divers qui par–

.tagent le christianisme de ce pays.

En effet , on compte ici trois différentes nations

de chrétiens schismatiques. Les Grecs suivent l'er–

reur de Marc d'Ephese, sectateur de Photius ; les

Suriens , celle de Dioscore , et les Arméniens , celle

de Nestorius. Les uns et les autres n'étant plus con–

duits par les lumieres de la vraie foi, pour peu qu'ils

soient éprouvés, tombent bientot dans un précipice

encore plus affreux que le premier; et de·

1'

erreur,

ils pássent aisément

a

l'infidélité' en se rangeant du

coté

de

Mahomet. C'est ainsi que cette ville , qui

étoit autrefois tcute chrétienne, s'est trouvée p ;·esque

toute mahométane; en sorte que, de plus de cinq cent

mille

habitans~

a

peine y avoit-il <lix mille Chrétiens.

Tel étoit

a

peu pres l'état de la religion

a

Damas,

lorsqu~

nos missionnaires , il

y

a plus de cent ans,

y

arriverent. On n'y comptoit pas trois familles ca–

tholiques, excepté les )faronites, qui forment une

fort petite nation, et qui ont toujours été élevés dans

la

foi romaine. Ce u 'étoit pas manque de mission–

naires zélés. Les peres Cordeliers et les peres Capucins

étoient avant nous ici; mais ils n'avoient pu, ni osé

entreprendre de mission che'.L d'autres nations que