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"I70

LETTRES

aux affaires de la religion. Elle ne tarda pas

a

venir

it

leur sccours. Comme elle tient entre ses mains les

cceurs des grands, elle disposa celui du hacha qui

gouverne le pays, en faveur des catholiques et des

missionnaires ' jusque-la qu'il a. permis

a

ceux - ci

d'ouvrir leurs églises, et lrnx Chrétiens de les fré–

quenter, ce qui ne s'étoit jamais vu depuis que les

Turcs occupent cet empi!"e.

11

a fait plus, il a annullé

un contrat que les catholiques avoient passé malgré

eux, étant dans la prison, et par lequel ils s'étoient

-engagés a donner trente mille écus' s'ils fréquen–

toierrt en aucune

fa~on

les missionnaircs. Depuis ce

temps , e'est-a-dire dans

l'

espace de trois ans , il est

incroyahle quels progres a fait la catholicité. Je puis

assurer en mon particulier qu'il n'est point d'année

que je n'aie eu le bonheur et la consolation de voir

i·entrer plus de cent personnes dans le sein de

fa

vé–

rité. Ce n'est pas que nous n'ayons essuyé quelques

.orages dans

l'

ahsence ·

dt~

hacha. Comme il emploie

quatre mois chaque année a conduire les péletins

a

la Mecque , on profitoit de ce temps po:ur nous per–

sécuter; mais nous en sommes sortis victorieux par

les mesures que nous avons prises.

Au-reste, le genre de persécution que les ºTurcs

exercentsur les Chrétiens, n'est pas tant les tourmens

et la mort , que les peines pécuniaires qu'on appelle

o.Panies.

L'usage est ici, que lorsqu'on acense quel–

ques Chrétiens pour la cause de la religion , on se

saisit des principaux de la nation dont sont les accusés,

et apres les avoir mis sous le baton , on exige d'eux

une contrihution qui se leve sur toute la nation, ou

grecqne, ou surienne , ou autres. Depuis quelques

années , lorsque le bac11a étoit parti pour la Mecque ,

on accusoit les catholiques de s'

~tre

faits Francs , et

de prier chez les Francs

>

et en conséquence on leur

imposoit une grosse avanie, qui les réduisoit

it

u11e

indigence plus affreuse que la mort. Pour remé<lier

'