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LETTRES
Elle donna sa confiancc
a
un <le nos missionnaircs,.
qui prit un soin particulier de la mere et de l'édu–
cation du fils.
Apres que l'un et l'autre
eu~~nt
passé quelques
années
a
Antoura, il se présenta une occasiou et une
compagnie favr rable pour retourner en leur pays.
La mere se résolut d'en profiter. Nos missionnaires,
bien loin de l'en détourner' l'aiderent
a
s'emharquer
avec son fils sur uu bon vaisseau, persuadés cru'ils
étoient, qu'elle trouveroit beaucoup plus de couso–
lation <lans le sein de sa famille , et plus de secours
pour l'éducat.ion de son fils , que dans
le pays
étranger
ou
elle étoit, et ou, malgré tous nos soins,
elle auroit toujours beaucoup de choses
a
désirer.
Depuis ce temps-Ia nous n'en avons eu aucune nou–
velle ; mais nons avons sujet de croire que Dieu,.
toujours fidele aux ames qui s'abandonnent asa pro–
vidence' a'ura heureusement conduit le fils et la mere
au terme .oú ils devoient arriver.
J'ai exposé
a
votre paternité, mon révérend pere,
ce que nos archives nous apprennent de l'établisse–
ment de nos missions en Syrie, de la conduite
de
nos premiers missionnaires , et de toutes les bonnes
reuvres de leur vie évangélique
:
j'y ait joint celles
de leurs successeurs et celles encóre qui se sont pas–
sées de nos jours et sous nos yeux.
C'
est la meme terre , arrosée autrefois du sang
de
J
ésus-Christ, que nous cultivons avcc toute la
consolation qu'elle est capable de donner. Sa ferti–
lité croit
a
proportion du nombre des missionnaires
qui
y sont employés.
J_,a
maladie contagiense qui
a
enlevé nos f.reres
dans les principales villes de Provence, apres s'y
étrc généreusement exposés an service de pestiférés,
n'a
pas épargné nos missionnaires dans le J_,cvant;
lenr charité pour secourir ceux qui en étoient
· atta–
qués
leur
a
fait
mériter
la couronne dn marlyre.