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ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.

161

que la mere et la filie lui faisoient dans leur maison

>

le mettoit

a

portée de pouvoir demander la demoi–

selle en mariage.

Il

le

fil.

La mere déja prévenue en faveur du cavalier

>

regut favorahlement sa demande; elle se persuada

aisément que le mérite qu'elle <;onnoissoit dans cet

officier ne pourroit manquer d'avancer sa fortune, et

que ses honnes qualités d'ailleurs rendroient sa fille

heureuse.

Ces réflexions de la mere , et l'inclination de

la

fille favorable

a

l'Espagnol, firent consentir l'une et

l'autre au mariage; les noces se firent

a

Bruxelles

avec

l'

approbation

d~

to

ute la ville. L'époux et l'épouse

furent dix ans ensemble, et n'eu.rent un fils qu'au

hout des dix ans.

Quelque temps apres, le cavalier, soit qu'il et\t

le

mal du pays , soit qu'il fü.t ennnyé de son métier,

soit plntót qu'il eth une intention qu'i'.l rrvoi1 alors in- '

téret de cacher , exposa en secret

a

son épouse le

désir qu'il avoit de faire le pélerinage-de Jérusalem

pour y adorer le tombeau d

tre-Sauveur.

11

lui

proposa de la mener ensuite en

spagne , pour y voir

sa famille, disoit-il, et iui donner connoissance des

hiens qu'il feignoit

.Y

posséder.

La jeune femme hoUandaise , qui étoit attachée

a'

son époux, consentit

a

ce voyage; ·ils convinrent de

ne parler

a

qui que ce soit de leur projet' et s.urtout

de le tenir caché

a

la mere ' qui ne manqueroit pas

de

s~opposer

a

un dessein aussi extraordinaire que

celui-ci. Ils concerterent si secretement letu embar–

quement sur un vaisseau hollandais qui faisoit voile

en ltalie' que la mere ne

l'appritqu~apres

leur départ.

On

peut aisément juger quelle fut sa surprise

a

la

premiere nouvelle qu'·elie en eut. Eli.e

f~t

long-temps

sans la vouloir cr'oire. Elle les

fit

chercher partorit;

mais , ei:ifin la

ch

ose

fo

t

si avérée

qu'

elle

nien put

douter. ··

T. l.

11