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LETTRES
sion , on la commence sans perdre de temps; nou$
y
sommes toujours les hienvenus, ayant affaire
a
un
peuple doux, docile , catholique , qui aime la priere
et la parole de Dieu.
Le
temps de la mission se passe
a
iilstruire '
a
p1ier '
a
assister les malades '
a
entendre des confes–
sions ordinairement générales. Elles sont d'autant
plus nécessaires , que les curés , dans les grandes
fetes, se contentent de demander
a
une foule de pé–
nitens qui se présentent
a
eux ' s'ifs ont de la dou–
leur de leurs péchés , et sur le simple aveu qu'ils leur
en fonl, sans autre examen, leurs curés leur donnent
l'
ahsolution.
Les exercices du matin étant finis par la sainte
messe , un des hahitans du village ne manque jamais
de nous inviter
a
prendre nos repas chez lui. Ces
repas en careme ne se prennent qu'apres le soleil
couché; la frugalité en est toujours inséparahle: car
il
consiste dans des
olives
, du
blé
róti, des
oignons
cnits
sous la cendre,, et dans du
riz
fort épais. Lorsque
nos botes veulent se régaler, ils
y
ajoutent un plat
d'huile , dans lequel chacun trempe son pain, qui
est un pain plat, insipide , et plus semhlahle
.ª
un
gros cartorr qu'a du pain.
Tous ces mets sont posés aterre sur un tapis ou
sur nne natte , qui tient lieu de table , de nappe et
de serviette.
Dans ces repas , on ne sait ce que e'est que de
manger de la chair ,
m~me
1iors le temps des
can~mes, quoiqu'elle ne soit pas défendue aux Maro'nites ;
l'usage du vin est rare, quoiqu'il soit ici parfaitement
.bon.
L'apres-dtnée se passe en conférences particulieres
dans les maisons, en catéchismes aux eufans , et en
autres hormes reuvres uécessaires dans les missions..
Le soir venu, nous nous rendons chez nos hotes ,
ou
..JlOUs trouvons. leurs familles assemhlées , et lew:s