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L:eTTRES

Enfin, trouvant un jour la jeune Hollandaise dans

une désolation plus grande que jamais, la vérité

fut obligée <le sortir de sa bouche. 11 lui avoua sa nai5"

sanee, sa religion, le motif de sa sortié de Bruxelles

~

et son imaginaire voyage

·a.

J

érusalem. Il lui protesta

en

m~me

temps qu'elle auroit toujours partout le

libre ·exercice de sa religion; que pour lui, il ne

seroit accupé que du soin de rendre sa vie heureuse;

qu'il en avoit les me>yens dans le lieu de sa naissance,

ou

il se mettroit en -possession de grands biens. La

pauvre femme écouta ces discours sans avoir la force

de répondre un mot; mais on peut bien s'imaginer

de combien de <!ifférentes pensées , et toutes plus

affligeantes l'une que l'autre' son ame fut alors agitée.

Elle se vit tout-a-coup la femme d'un Turc, bannie

de sa patrie, forcée de passer le reste de ses jours

parmi une na'tion dont les mreurs, les coutumes ,

la

religio.n, ét-0ient si opposées

a

celles dans lesquelles

elle avoit été élevée.

Apres avoir passé ·quelques jours dans ces afiligean...

tes rétlexions, elle crut, ·dans la situation oú elle se

trouvoit' n'avoir point d'autre parti a prendre que celui

de s'ab

andonn

er a la Providence divine, qui n'ahan–

donne

jama.is

ses-créatur~s,

lorsqu'elles lui sont fideles.

Prévenue de cette pensée, elle se laissa conduire

par celui qui avoit été jusqu'alors son malheureux.

guide, et qui redoubloit son attention pour lui plaire

et pour adoucir ses chagrins. 11

la

fit

passer d'Egypte

en

S~ie

, et la conduisit

a

Alep , ou il avoit des

connoissanc€s.

·

L'hiist-oir.e de l'un et ,de l'autre, devenue publique

a

Alexamlrie et au Caire, avoit déja été mandée

a

Alep. S

itot q

u'ils

y

furent arrivés, chacnn s'empressa

de voir

u.ne

jeune Hollan<laise, qui avoit épousé un

Turc, croyant épouser un officier espagnol qui <levoit

faire sa fortune en Espagne. Le mérite personnel de

.,cette jem1e

fenune,

qui

fut

bientót connu,

excita

la