ÉDIFIANTES ET (:URIEUSES.
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avons coimilencé' nos visites par les viliages qui sont
vers les bords de la riviere du Chien, et nous sommes
venus ensuite
a
ceux qui sont plus avant dans les
terres. Comme ces villages ne sont -pas également
peuplés, nous
y
avons prolongé nos séjours
a
pro–
portion du nombre des peuples que nous avions
a
instruire; et vous savez, mon révérend- pere, que
tous ont hesoin · d'instruction. Mais l'instruction se
fait avec joie, lorsqiie ceux que vous venez instruire
vous regoivent avec autant de marques de bienveil–
lance que nous en avons res;u dans les lieux que nous
avons visités.
Sitót que nous étions arrivés dans un village ou
il
y
avoit une église, le son d'une
espe~e
de doche
de bois qui est en usage en ce pays, donnoit le signal
aux hahita11s pour s'y rendre; chactm
y
accouroit
incontinent.
Nous commencions chaque jour nos exercices par
la
sainte messe, suivie d'une instruction sur les de–
voirs généraux du chrétien, sur ceux de leur état
particulier, et sur les préparations nécessaires pone
approcher dignement des sacremens de pénitence et
d'eucharistie; leur attention infatigable nous animoit
a
leur parler. Un de nous s'appliquoit
a
faire le ca–
téühisme aux enfans; nous les trouvions assez ·ordi–
nairemen
t
mal instruits , parce que les curés et leurs
parens sont bien plus occupés des soins domestiques
et de la culture de leurs terres, que de l'instruction
des enfans.
Apres .avoir satisfait
a
ces premieres obligations de
la mission, nous nous faisions instruire du nombre
dei; pauvres , des malades; des divisions qui se trou
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vent assez souvent entre les habitans du meme lieu,
et
meme dans les familles. Nous donnions une partie
de nos apres-dlnées
a
la visite des malades,
ou
nous
·trouvions de fréquentes occasions d'ouvrir le ciel
a
de pauvres enfans
moribou~s
qui en auroient
été