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LETTRES

.. Nous avons encore une autre bon.ne reuvre

a

faire

qui mérite nos soins. Il y a en ce pays plusieurs

petits monasteres, ou, pour mieux dire , des hermi–

tages de religieux et de religieuses maronites et grecs,

qui reconnoissent saint Antoine pour leur patriarche.

Ils portent un habit grossier fait de poil de chevre;

leur tete est couverte d'un petit capuchon noir ; ils

marchent pieds nus; leur occupation e.')t la priere et

le travail des mains ; ils se relevent la nuit pour

chanter des psaumes en syriaque; leur vie est tres–

dure; ils ne vivent que de légumes, et ne boivent

que de l'eau; ils couchent sur la dtue, et observent

pendant le jour un continuel silence.

Nos missionnaires d'Antoura les vont visiter: ils

en sont toujonrs parfaitement bien

re~us;

ils leur

font des conférences, et ils les entretiennent dans la

foi

catholique , dans l'observance de leurs devoirs, et

dans la pratiqua de la fréquentation des sacremens.

La

retraite des huit jours, selon la méthode de

sai~1t

lgnace, est le moyen le plus e.ffi.cace dont se servent

les missionnaires, pour conserver dans ces solitaires

}'esprit religieux et la pureté de lá

foi

et des mreurs.

Pour vous faire ici, mon révérend pere, un plus

grand détail de nos. occupations

a

la campagne' je

vous rapporterai l'extrait de la lettre que le pere

Neret et le pere le Mole nous ont écrite au retour

.de leurs missions dans le Kesroan : c'est en ces tei·–

mes qu'elle est

con~ue

:

<e

Nous ne sommes de retour de nos courses

évangéliques dans le Kesroan, le pere le Mole et

.moi, que depuis peu de jours. J'avois déja fait, il

y

.a quelques années, mon apprentissagc dans ces mis–

sions, sous la conduite d'un de nos missionnaires le

.plus expérimenté que nous ayons pour faire avec

fruit les missions <lu•Kesroan et du Liban.

Le

pere le Mole ayant été destiné pour les con–

, tinner, j'ai eti le bonhenr de l'accompagner. Nons