1S'
LETT!lES
éternellement exclus. Nous joignions
aux secourt
spirituels que nous donnions
au~
malades , éelui des
remedes qu'on nous envoie de France pour leur
soulagement. Dieu les bénit souvent d'une maniere
~xtraordinaire;
m.ais il bénit encore dnvantage les
paroles qu'il met dans notre bouche , soit pour la
sanctificatian des malaG,es , soit pour rétablir la paix
dans les familles.
Mais
.re
qui mérite' ici une attentión particuliere
~es
miss1onnaires, et ce
qui
a aueté singulierement la
notre ' a été d'employer toutes sortes
de
moyens
pour
détacher le peuple de plusieurs superstitions ,
et
pour corriger d'autres désordtes , que le voisinage
de quelques nations qui se disent chrétiennes, avec
lesquelles ils
commerce~t
,
a
introduits insensihle–
ment et facilement parim eux.
Nous avons trouvé quatre prin.cipaux désordres
a
combattre ' dont
le
premier est l'igt1orance de nos
mysteres ; elle vient
du
commerce que ce pays en–
tretient avec les Druses , qui
en
sont voisins. Ceux–
ci
ayant
pour príncipe, qu'il ne faut jamais discour:ir
des points capitaux de leur religion, persuadent
aux autres d'en faire autant dans
la
pratique de la
religion catholique.
Le second est le peu de dévotion du sexe , parti–
culierement de celles que
la
nature a favorisées
d~
ses graces : car elles croient se faire honneur et se
distinguer du commun du peuple en ne paroissant
jamais dans les églises , sinon dans les plus grandes
f~tes,
c'est-a-dire, deux ou trois fois l'année , et
leurs maris entretiennent cette coutume. De
la
vient
qu'elles ne
re~oivent
aucune instruction de leurs pas–
teurs, qui ne s'en mettent pas beaucoup en peine.
Or ,
dans le temps de nos missions, elles assisteñt
librement
a
IJOS
Ínstructions et les écoutent avec
profit.
Le troisieme désordre est !'usure, qu'ilsapprennent