ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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cour cané.e qui contiendroitun auditoire de plus de
vingt mille personnes.
Quant
:a.
la situation de la ville , elle est une des
plus belJes du monde. C'est dans une plaine qui n'a
de pente qu'autant qu'il en faut aux eaux pour s'écou–
ler : ces eaux sont ahondantes , et l'on peut dire
qu'aucune ville n'en est mieux pourvue que Damas.
Une source des plus claires se j.oint
a
un ruisseau qui
descend.des montagnes voisines, et se précipite dai¡s,.
la partie de
plaine qui est du coté du
l ..
evant
a
perte
de vua, .et cette joncti0n forme une riviere. Damas
est au commencement d.e cette plaine charmante. La
riviere., av.ant que d'arriver dans la ville, t:st partagée
en sept branches, dont l'une sert pour les hesoins de
la ville, et les autres pour arroser toute la plaine.
Je fus frappé d'étonnement , lorsque je vis pour
la
premier.e fois l'Pndroit oú se fait cette séparation
des eaux. L'art et lasoli<lité de l'óuvrage me ravirentJ
en admiration. Personne ..n'a su me dire dans quel
temps .et sous quel
r~gne
cette merveille avoit
été
faite. Au moyen de cette grande quantité d'eau qui
entre dans la ville, chaque maison s'en trouve abon–
damment pourvue , et ménage ce qu'elle en a pour
former de magnifiques bassins, qui ornent le dedans
ou le dehors des maisons. Pour conduire ces eaux
dans les différens quartiers de la ville, il a fallu batir
saus terre des canaux avec des frais immenses. Ces
canaux S<i>nt comme des chemins couverts, dans les–
quels deux ou trois personues peuvent marcher de
front. Les six autres rivieres qui se répandent dans
toute la plaine ,
y
arrosent une quantité prodigieuse
de vergers qui donnent des fruits en abondance; de
sorte qu'on .peut dire .qu'il n'est point de pays qui
en produise plus que celui-ci, ni de plus délicieux.
Dans cette vaste etmagnifique campagne, les
Chré~
tiens ne peuvent acquérir ni posséder un seul pouce
de terre. Ils n'ont
pou.r toute
ressource que leu.r