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1'75

LP.iTTRES

plaine , laquelle commence

a

une ou deux jot'trnées

de Damas , du coté de Balbec , et qu'on nolnme

com~

munément le

Boqu.e.

~es

montagnes de l'Anti-Liban

sont ainsi appelées , parce qu'elles sont vis-a-vis de

celles du Liban, et qu'elles les regardent•.

La plaine ou sont les grands cedres conserve un

air si froid, que personne ne la veut habiter ; la si–

tuation en est cependant charmante.

On

y

trouve

quantité d'herbes médicinales, et des simples tres–

tarcs.

Le gibier de toute espece

y

est commun; il n'a

~

craindre que les vautours et les autres oiseaux:

de

proie. La terre

y

seroit fertile

si

elle étoit cultivée.

Elle produit une gFande quantité de buissons qui

portent une espece

~'épine-vinette

noire et de tres–

bon

goih.

Le Liban étoit autrefois couvert de cedres; on n,en·

houve aujourd'hui que dans la plaine dont j'ai parlé.

et sur

une

autre montagne voisine de Cannobin. Les

ouvrages de menuiserie ne sont faits ici que de bois

de cedre; ils sont tres-proprement travaillés.

Nous partimes le

17

du monastere de Marserkis

polir aller

a

celui de Marélicha, qui n'en est éloigné

qtte d'une lieue.

J....

e

pere

vicaire et deux autres de

ces religieux nous accompagnerent. Le monastere

de Marélicha,

c'est-a~dire

de saint Elisée, est situé

au pied d'une affreuse montagne , et sur le bord du

fleuve appelé Nahr-Gadischa, qui veut dire

le.fleu~e

Saint;

il coule dans un profond vallon fort étroit,

dont les hQrds sont ornés de pins, de noyers, de

chenes et de vignes.

A

trente pas de ce fleuve , on

voit de chaque coté s'élever une chaine de montagnei

presque toutes couvertes de rochers.

Ces rochers renfennent de profondes grottes,

q1ú

~toient

autrefois autant de cellules d'un grand nombre

~e

solitaires

7

qui

avoient choisi

ces retraites

pou~