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plaine , laquelle commence
a
une ou deux jot'trnées
de Damas , du coté de Balbec , et qu'on nolnme
com~
munément le
Boqu.e.
~es
montagnes de l'Anti-Liban
sont ainsi appelées , parce qu'elles sont vis-a-vis de
celles du Liban, et qu'elles les regardent•.
La plaine ou sont les grands cedres conserve un
air si froid, que personne ne la veut habiter ; la si–
tuation en est cependant charmante.
On
y
trouve
quantité d'herbes médicinales, et des simples tres–
tarcs.
Le gibier de toute espece
y
est commun; il n'a
~
craindre que les vautours et les autres oiseaux:
de
proie. La terre
y
seroit fertile
si
elle étoit cultivée.
Elle produit une gFande quantité de buissons qui
portent une espece
~'épine-vinette
noire et de tres–
bon
goih.
Le Liban étoit autrefois couvert de cedres; on n,en·
houve aujourd'hui que dans la plaine dont j'ai parlé.
et sur
une
autre montagne voisine de Cannobin. Les
ouvrages de menuiserie ne sont faits ici que de bois
de cedre; ils sont tres-proprement travaillés.
Nous partimes le
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du monastere de Marserkis
polir aller
a
celui de Marélicha, qui n'en est éloigné
qtte d'une lieue.
J....
e
pere
vicaire et deux autres de
ces religieux nous accompagnerent. Le monastere
de Marélicha,
c'est-a~dire
de saint Elisée, est situé
au pied d'une affreuse montagne , et sur le bord du
fleuve appelé Nahr-Gadischa, qui veut dire
le.fleu~e
Saint;
il coule dans un profond vallon fort étroit,
dont les hQrds sont ornés de pins, de noyers, de
chenes et de vignes.
A
trente pas de ce fleuve , on
voit de chaque coté s'élever une chaine de montagnei
presque toutes couvertes de rochers.
Ces rochers renfennent de profondes grottes,
q1ú
~toient
autrefois autant de cellules d'un grand nombre
~e
solitaires
7
qui
avoient choisi
ces retraites
pou~