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LETTRES
industrie dans les manufactures de soie et dans leur
commerce ; sur quoi voici comment raisonnent les
Turcs :
Vous autres,
disent-ils aux Chrétiens,
ílOus
n'aílez point de possessions en fonds de terre, ílOUS
netraMillez point les jours de dimanches et defétes,
lesquels occupent un tiers de l'année; Pous payez de
gros impots pour
ª"'ºir
le droit de conserYer ílOtre
église et pour fáire du Yin
,
sans compter les aíla–
·T8Íes
;
et
ayee
tout cela Mus étes aussi bien logés ,
1wssi bien nourris, et peut-étre plu
uperbement
habíllés que nous:> 1ui aílonsbeaucoup de biensfonds,
qui ne payons aucun impot, et qui n 'aílons qu'un
ou deux jours de féte dans
l'
année
,
qui ne nous per–
mettent pas de traílailler : comment cela\ se
peut~il
jaire?
~
Les Chrétiens n'ont pas d'autre réponse
a
lemi
<louner, sinon que e'est la Providence divine que
donne l'accroissement
a
tout , et que le Ma1tre q1W
nous servons est un bon ma1tre qui nous dédommage
souvent, des ce monde, des peines que nous endu-
1·ous pour lui.
RELATION
D'zm
voyage
a
Cannobin, dans le Mont-Liban,
envoyée au perc Fleuriau par le pere Petitqueux,
missionnaire Jésuite.
J·
Al
l'honneur de vous envoyer, mon révérend
pere, la-relation que vous m'avez dema.ndée de mon
voyage au Mont-Liban. Je sais que d'autres de nos
missionnaires l'ont
fait
avant moi, et qu'ils n'auront
pas manqué de vous en faíre le récit. Le désir que
j'ai de vous rendre le mien agréable, me
fait
sou–
haiter qu'ils aient omis dans le leur quelque circons-