ÉDI'f'IANTES E'f CURIEUSES.
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avoit douz.e pretres. L'éveque Abdule , leur fonda–
tenr et leur premier supérieur avant son épiscopa.t,
nous re9ut avec- une grande bonté. Ce prélat mene
dans ce monastere la vie d'un véritable saint; il est
logé comm'e un des plus simples religieux , et quelqu(!.
anstere que soit leur vie, il vit encore plus- austere- .
ment qu'eux. On ne le
distingu~
que par son habii;
qui est violet.
11 nous retint presque deux jours entiers, pour
nous faire voir le monastere et ses environs. Le mo–
nastere est divisé en deux parties assez éloignées
l
'u.nede l'autre; chaque partie a son église, mais
l'
office ne se fait ordinairement que dans la plus
grande. La propreté des deux églises en fait tout
l'
ornement. Le prélat nous conduisit
a
d'atures gro ttes
qui sont autant
de
chapelles; nous en vlmes une
entr
'antr.esgraude et belle, dédiée
a
saint MicheL
Elle contient trois .autels et deux
peti~es
cham.bres
pour les religieux , qui
y
font
des exercices spiri–
tuels. Sur la croupe de la montagne opposée,
il
y -a
deux autres
grott~s,
ou deux religieux du monastere,
menent une vie tres-solitaire. Ils n'en sortent ja–
mais ; ils ne parlent
a
personne ,.. si ce n'est au su-
·périeur, pour lui rendre compte chaque jour de leur
conscience. Jls sont tous deux pretres, et diseni la
messe dans une petite chapelle pratiquée dans le
rocher.
On ne peut etre plus édifié que je le fus des ac–
tions de piété que je vis faire aux religieux de ce
monastere.
Apres avoir passé deux jours avec eux, je pris
congé de l'éveque Abdule
?
il me donna un
guid~
qui me
fut
bien nécessaire pour traverser des mon–
tagnes bordées de pt"écipices, et pour arriver
a
Ar–
ges par des chemins inconnus.
D'Arges
a
Tripoli
i1
n'y a que quatre lieues. Cea
lieues forment une seule plaine
tre~-agréable~,
plan-