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LETTRES.
. Le patriarche nous
fi.t
toutes les instanccs pos–
sibles pour nous reten ir plus long-temps dans son
mouaslere. Niais le jour de notre départ étant fi.xé,
nous lui demandamcs congé apres avoir assisté
af
o.ffice de nuit et célébré la
saint~
messe. Le pa–
triarche nous
fit
l'honneur de nous do,nner ses or–
nemens memes,
qni
sont fort propres. Nous lui de–
mandames sa bénédict.ion, et nous parL'imes.
Il
nous donna sou diacre pour nous servir
de
guide dans des chemins qui ne son_t pas aisés
a
tenir.
A
.un jet de .pierre de la porte du monasLere, nous
trnuvames la chap
' lle
dédiée
a
sainte Marine. Tout
ce pays, i·ernpli <le I'odeur de
la
sain teté de cette
vicrge, conserve pour elle une vénération extraor–
<linaire.
Personne n'y révoque en doute ce que les histo..
;riens ucus rapportent de sa vie. Ils nous disent que
cette vierge , par une inspiratiou divine , cacha son
sexe sous un habit religieux, et servil :pi u sous cet
lwbit pendant plusieurs années. Ils ajontent que
Uieu ayant perrnis qu'elle fút accuséc d\me fau.te
avec une fille voisiue, elle fut co.ndamnée par son
supérieur
a
faire une. sévere pénitence dans la grotte
c1ui est au}our<l.'hui la chapelle· ou elle est honorée;
mais que Dieu, qui
pn~nd
toujours les intér&f.s de
ses serviteurs et de ses servantes , ·
fit
éclater
a
sa
inort l':innocence de cette illustre viergc, et récom–
l)ensa des ce monde sa vertu , par plnsieurs grands
miracles qui s'opérerent
a
son tombeauL
Apres avoir fait nos prieres dans cette dévote cha-
elle, uous primes le chemin: de Saint-Antaine,
eloigné de Cannohin d'environ dcux lieues. ·Pour y
arriver
il
fallut monter Ja plus rudc montagne que
j'aie
eucor~
vue, et
Ja
descendre. Le monastere <le
Saiut-Autoine est situé sur
Ja
cote, voisine d'un ro–
cher fort escarpé. Il y avoit alors trente religienx
Alepius dont j'ai déja parlé; entre ces i:eligieux il y