ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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celle des papistes' ils aient
a
la quitter incessamment>
pour reprendre leur religion premiere.'
Ce commandement a été donné sur la requete d es
patriarches schismatiques de Coustantinople, de
Jé–
n1-salem, d'Antioche et de Damas, assemhlés dans.
un synode, qu'ils tenoient alors'
a
Constantinople.
Le véritable motif qui les animoit, étoit le chagrín
de voir leur troupeau diminuer chaque jour, et celui
de Jésus-Christ s'augmenter et s'enrichir des dé-
pouilles du schisme.
1
Le patriarche de
J
érusalem , le plus zélé partisan
du schisme, passant par Damas et par Alep pour
aller
a
Constantinople, fut lui-meme témoin du pro–
gres de la re1igion catholique. 11
vi~
avec une
peine~
qu'il ne put dissimuler, la ferveur <fe ces deux églises.
11 en rendit compte au synode; rnais le synode
n'avoit garde de produire le motif <le son dépit, pour
solliciter le commandement qu'il souhaitoit;
il
eut
recours
a
l'accusation la plus capable d'irriter l'esprit
dn Grand-Seigneur et de son grand-visir contre les
catholiques. Les patriarches-du synode rcprésenterent
au grand-visir que les religieux Francs ( e'est ainsi
qu'ils · appellent les religieux latins) , séduisoient
fours peuples, sujets du Grand-Seigneur , qu'ils Jeur
faisoient changer de religion pour suivre cellc eles
papistes, et qu'ils se
m~loient
de les instruire, .e.e
qui n'appa!tenoit qu'aux
patrim.«<!.1~:
de leur nati 01!.
Il ue fallo1t que cette seule expoS\twil pour obtemr
le commandement qu'ils sollicitoient ; et en effet,
ils l'ont aisément et promptemeut obtenu.
En conséquence de ce commandement
~
les offi–
ci
ers turcs, qui tirent
toujour~
un grand profit de .
avanies qu'ils font aux catho1iques, emprisonnerent
l'éveque d'Alep, l'éveque de Seyde, plusieurs pretres
~t
plusieurs séculiers bons catholiques des villes de
Damas, d'Alep, de Tripoli et de Seyde, menagant