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p
u s e u
L
u
M
V1I
r.
S87
ne croiriez-vous pas que leur décifion feroit la plus probable
&
la plus fúre
de
toutes les opinions? Dites-moi,
je
vous prie, un Concile general
ou
le
Pa–
pe préfide en perfonne, qui reprefente toure l'Eglife , qui efr conduit par le
Saint Efp'rit, n'eft il pas préférable
a
tous les Cafu!tes? Monfleur l'Abbé, dit
la Pre(idenre, íes
Da
mes ne font pas accoutumées au bruit des Canons, elles
s'accommodent mieux du Droit Civil.
Les Canons, die le Pere
N.
ne font pas en
ufage,
&
ils ne peuvent fonder
aucune décifion fúre
p:ir
rapp~rt
au tems preíent. Je vous entends,dit l'Ab·
bé : cela veut dire que ce ne font plus les Peres de i'Eglife , ni les Decrets
des Conciles
&
des Papes qu'il faut écouter ,
&
qu'il faut fuivre pour érablir
des Regles fUres de Morale; mais qu'1l faut s'arreter feulement aux nouveaux
·cafofres. Ce font les principes de vos Auteurs tant de fois condamnez par
les plus celebres Facultez,
par
les
E
veques,
&
par les Papes •
Si
les Canons
n'ont plus de vigueur, de quoi s'aviíent les Doéteurs de condamner l'ufure ,
la fimonie,
&
la non réíidence des PaHeurs?
De quoi s'avifent les Prelats de défendre ame Ecclefiaíliques d'avoir
de jeu–
nes íervanres pour les fervir
&
pour leur tenir compagnie? pourquoi les
foó.
mettre
a
la
Loi du celibat ? Elle ne leutr eft impofée que par les Canons,
fur
lefquels ( <lites vous) on ne peut fonder aucune déciíion fUre par rapport
au
tems prefent. Vivons done
a
la Grecque. Nous
f~avons,
man cher Pere, les
défordres que v&tre principe a caufez ,
&
qu'il peut caufer dans l'Erat Eccle–
fiaíl:ique,
11
me femble, dit la Prefidente, que íes Canons qui regardent les
mreurs des Ecdefiafiiques, fubfiíl:ent
&
obligent roÓJours. Ne font-ce pas leurs
Regles? Comme done un Rcligieux ne feroit pas excufable, s'il alléguoit pour
fe difpenfer de l'obfervance des principales Regles de
fon
Ordre, qu'elles
n'–
obligent plus
a
prefent,
&
qu'il y a preícription contre ces Ufages qui étoient
bons pour la ferveur d'un Ordre naiffant, non pour le fiecle oú nous vivons:
Ainft, mon Pere, il me femble qu'on ne doit pas vous croire, quand vous di.
tes que les Saint Canons n'ont plus de vigueur,
&
qu 'ils ne peuvent fonder
de
décifton fUre par rapport au rems prefenr. Quoi les Regles de l'Eglife enc–
elles 1eurs tems
&
leurs cours comme nos modes?
On ne peut raifonner plus julle , dit l'Abbé
:
Il
eft
bien vray que l'efprit
&
le bon fens n'ont point de fexe,
&
que les Dames en ont au moins :i.utant
que les hornmes
:
Mais elles meritent plus d'eíl:ime, quand elles ont de l'ef·
prit
&
de
la
fcieoce, fans affeéter de parolrre Ífavanres,
&
qu'elles
joignen~
la modefiie
&
la piété
a
leurs belles connoiílances, comme vous faites Mes–
Dames • Je ne merite point d'etre mife daos ce rang, dit la Marquife :
Je
n'ai
point ce brillant qui charrne
&
qui enleve ; je n'ai qu'une letture fort
médiocre
&
conforme
a
la petire capacité de mon efprit ,
&
neceffaire pour
mon édification
&
pour mon divertitfement. Pour ce qui eíl: de la pieté, je
· ne
fu
is point dévote •
C'
eíl: aífez pour moi
d'
entendre la Melle le mieux qu'il
m'eíl: poffible.
Ce n'eíl: pas
peú,
die
la.
Prefidente , c'eft un grand point de Religion
de
bien encendre la Mefle. Expliquez-nous un
peu ,
Monfieur l'Abbé , ce qu'il
faut
faire pour la bien encendre .:
Eíl:-il
vray
qu'il
faut
~ere
en écat de grace?
L'
Auteur des Difficultez femble vouloir amibuer ce fent1ment au Pere Ale–
:xandre. L'Aureur des Eclairciffemens l'en défend, qu'en penfez_vous? Hé que
qu'-en penfe le Pere
N.
Je fuis perfuadé, dit
l'Abbé,
qu'il fautétreenétat de
penitence;
&
qu'il faut
~tre
dégagé de
l'affe~ion
du
peché
p0ur bien enren–
dre la Meffe • Voila, dit le Pere N. la Morale outree du Pere Alexandre •
C'eíl; mieux
fait
de
fe mettre en cet état; c'eft
un
confeil ce n'e!t pas un
Kkk
i
pré-