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88z.
P. NATAL
ALEXANDRI EPISTOL!E
Jement
a
Dieu , peut-erre nn
p
ché
fort
gri ef , mais n' eíl: point une offeníe
de Dieu, ni
un
peché morrel, qui romp
l'
amirié avcc Dieu,
ni qui
merite
la
peine éternelle •
'
Selon cette horrible doétrine , lorfque
l'
impie oubli:int toure
fa
raifon
de–
vient
aíli z
in fen fé pou r dire
en fon
ame,
(a)
l l
n')I a point de Dieu
,
quelque
abominable qu' il puiffe etre' homicide ' fornicateur) empoifonneur
'
fon p.mage ne [era
plus
l'
e/tang brulant de f eu
&
de fouffre, qui eR
la
feconde mort
•
Et fa ns paíler
a
l'
AtheiJme , ceux clone l'Ecrirnre
(b)
dit que le fouvenir
de
Dieu eíl: banni de l urs pen
C'
es, que fes 1ugernens font effacez. de <levJnt leurs
yeux , non feulement
ne
merirent plus le
fou
érernel par tous ces crimes com–
rnis dans
un
eorier oubl i de Dieu , mais
l'
alliance avec D1eu n'efr point
rom...
pue, ils
fonr
encare fes amis;
&
contre la parole
du S.
Efprit,
la
forniere
&
' les tenebres ,
Jefos~Chriíl:
&
Belial peuvent etre unis.
Toute l'Eglife s'eíl: foule vée contre une doét:rine
fi
infenfée
&
G
pernicieu–
fe ,
&
elle a veu avec joye la jufle conclamnation que
le Pape Al exandre
VIII.
en a faite
(e)
comme d'une doB:rine fcandaleufe , temeraire , infuppor–
table aux oreilles pieufes,
&
erronée •
Pour ne pas romber dans de
fi
grands excez
il
faut etablir pour principe ,
qu'afin que le peché nous foit imputé,
il
n'efi point neceffaire que nous fafjions atten-
tion qu'il
y
a du mal d ce que nous faifons
•
·
Et c'eít
ce principe certain que l'aureur du Libelle a eu
fa
temerité de rnet-
tre
(d)
:tu
rang des maximes ourré s qu'il attaque.
·
11
ernbrofülle toute cette matiere en confondant
(e)
l'ignorance
du
fait avec
e
elle du peché , ceUe d'une loy po!iti ve avec celle du droit naturel
:.
&
on ne
f~auroit
condure aHtre chofe de la maniere dom il
5'
explique ,
fi
non qu' il
n'a
pas les notions les plus communes de
la
Theologie,
ou
qu'il veut renou-
,veller les erreurs les plus pernicieufes dans
la
morale .
Mais
il
vaut mieux vous repeter des principes connus
de
tout le monde ,
que
de laiífer quelque doure fur un point
fi
important.
·
Tous
les
Theologiens diíl:inguent l'ignorance qui tombe fur le fait
de
celle
qui a
vapport
au
peché . Ils conviennen t qoe celui qui tue un homme croyant
t uer une bete
n'a
pas commis librement
ce
meurtre
J
&
que
fon
ignorance
l'
excufe ele peché • Mais ils íont bien éloignez d'avoir
la
meme penfée de ce–
Juy
qui
f~ait
qu'il tue un homme,
&
qui croiroit l'homicide perrnis , ou
qui
ne
reAechiroi t
p:i-s
qu'il fait mal.
Ceux qui pechent
par
ignorance;
dit
S.
Auguílin,
(f)
ne font leur aftionqueparce
qu'ils la v eulen t [aire, quoyqu'1ls pechent fa ns qu'ils veuillent pecher . Aip/i ce peché
d'ignorance ne peut etre commis que par
la
volonté de celuy qui le commet, mais par
une volome qui fe pOi'te d l'aflion,
&
non au pech!: v oluntate
f
aai
,
non volrmtate
peccati.
Ce qui n'empeche pas neanmoins que l'aétion ne foit peché , parce qu'
il foffit pour cela gu'on air fai t ce qu'on étoit obligé de ne pas faire •
Tous les Theologiens conviennent encore que
les
loix pofüives
peu~ent
etrc
1gno-
(a)
A
poc.
1.
7.
8. Homcidis, f.ornicatoribus ,
&
'Uene/icis •
•
•pars il/orum erit
in
/lAgn<J
4rdmtE
igne
&
folphure, quod e{t mors fecunda .
(b) Pf. 9.
(e)
Decret. fer.
s.
die z4. Aug.
Hí90.
(d) Table
p.
12..
(e]
Diffic.
p.
19
&
z.o.
.
.
.
.
( f)
1.
Retratl. c.
15.
§l!tia 'Uoluit Jecit, etiamfi non
qu~a
'Uolurt peu11v1t, n:fc1ens peccatum
lffe quod fecit;
ifll
nec tale peccatum fine 'Voluntate e./fe potutt, fed
'Uolun~ate
f
aEit
'·
non 'UOluntalB
peccati,
q11od
tamen
faRum
peccatum
fuit .
Roe
enim
fp,aum
e{f
quod
/ierz non debu1t.