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P. NATAL. ALEXANDRI
EPISTOLJJi
difpoGtion nece!Taire pour etre juílifié ,
tm~ rne
dans le
Bapt~me
, que
le
pe.;
cheu co nmence d' aimer Dieu comme fource de toute
jufiice~.
Led faux fens
que les partifans de l' attrition fervile ont voulu donner au Concile de Trente
a éré ref
1
té
tant de fois ,
&
d' une maniere
fi
folide , qu' on ne peut
fans
ignor
ce ou fans malice , le renouvellet' encore au jourd' huy.
(a) L'
en
voit avec JÓye cette mauvaife doét:rine abandonnée par tous les
bo;:is T 1eologiens. Les Superieurs des Jefuites fe plaignent de ce qu'on la re–
garde comme la doétrine de leur Soci eté • Ils Nous ont aíleuré qu'i ls la con–
damnoient abfolm.nent,
&
qu' ils écoienr daos tous les fentimens de l'Amour
de Dieu marquez dans les propofitions rapportées-cy-deílus , qui contiennent
la
doétrine que Nous voulons eere fui vie dans n&tre Diocefe.
Nous n' avons plus fur ce point qu'
a
vous exhorter que cette fainte Verité
de la neceffité de l' Amour de Dieu pour etre jllíl:ifié dans le S:icrement de
Peni tence vous ferve de regle da ns fon adminiítration , convaiAcus que (b)
qniconque
n'aime
point,
demeure
dans la
more,
&
que Dieu ne remet les peche,z
qu'
a
ceux
dont le ca:ur
efi change
•
Aífeurez vous de ce changement par celuy
de la vie
&
par de dignes fruits de Penitence
(e)
&
ne donnez point le poi–
fon pern1cieux d' une cornmunion precipitée au lieu du remede d'un
ret~rde
rne nt faluraire
a
ceux en qui vous ne verrez pas ces
marqu~s
de converlion
1
qui font les feules reconnues paL· les Saints de rous les temps •
P
E C H
E'
P H I L O S O P H I
Q
U E.
La mauvaife
·mhime
que l' auteur du Libelle infinue touchant l'atrention
a
la
malice de l' aétion' qu' il veut etre nece{faire afin que le peché foit impu–
té,
Nous oblige de vous developper toutes les pernicieufes fui tes
de
ce faux
principe •
C' eft une erreur avancée par quelques Theologiens des derniers temps, qu'
afin qu' une aétion foit cenfée aífez libre pour rendre cou pable celui qui la
fa it, il ne foffit pas qu' il connoiíle ce qu' il a deílein de faire , mais il faut
de plus qu' il
f~ache
qu' il
fait
mal ,
&
qu' il ait cette penfée en agiílant: par
exemple , un vmdica.tif qui affaffine fon ennemi,
f~ait
bien qu' il commet un
meurtre : mais il faut pour pecher , felon ces Theologiens , qu' il
f~ache
que
la vengeance
en
deffendué.! ,
&
qn'
il
y
faíie
attention en commettant ·cet:
aífaffinat •
Cene
pernicieufe doél:rine foutenue par le P. Bauny fut juílement
cenfuré~
par pl uÍleurs Eglifes de France comme une erreur manifelte, felon laqLJelle
ll
n'
y
a roit plus de peché d' ignorance
&
de paffion , contre la. definition des
Conciles
&
les temoignages expres de l' Ecrimre
&
des Peres • Elle
fut
auffi
condamnée par les Facultez de Theologie de
(d)
Paris,
&
de Louvain
(e)
com–
me une opinion contraire aux principes communs de la Theologie Chrétien–
ne,
&
qui excu fe un nombre infini de peehez énormes.
En
(a) Art. 6.
§J.._uiconque dit q"e
l'
Amour de Dieu commence e.ft necejfaire pour exclure l't1jfec1ion.
11u
Pech_'
efl trEs
doig ;Je de
[outenir la pure dotfrine de Luther.
An .
7. Je
r~e&1nn~is
q1/il
n' y
a pas de con'Uerfion f ans quelque Amour de Die!'
,
&
.~ue
le pe–
ehe1'r ne, Pt;Ut e re. /
~ffifamment
difpofe
a
Jtre
f.;:¡,ncl'ifte dam Je Sacrement ,de
Penttence
s
rl
m com–
mena d a1mer
D1eu
comme fottrce de mtte juftice.
(b)
Jo.
c.
J.
ui non diligit, manet in morte •
.
(
)
Epi/J.
Cl~ri.
Romani
11a
Cyp
ianum
30.
pro falutMibus dilationum remediis exitio[IJ pr,ci–
p:tatJl. communzoms venena.
( J)
1.
en 164r.
(e)
i.,
en
i6s7.