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..,
886
P. NATAL.
AlEXANDRI
EPISTOL&
de la Morale févére,
&
celuy de la Mora
le
accommodante. Que Meffieurs
de
Sorbonne, les Dominiquains rangez fous l'étendart de S. Thomas qui eft de leur
Ordre, les Peres
de
l'Oratoire , les Miffionnaires , les Benediél:ins , les Reli–
gieux de Sainte Genevieve; compofent chacun _leur efcadron
dans
l'arrnée du
Seigneur: Que les Jefuites
font
un
Corps de vmgt quatre Compagnies, com..
mandez par leurs vingt quatre Vieillards • Et que Diana
&
Caramu el Ieurs
bons amis, leur ont amené quelques troupes auxiliaires pour la d éfenfe d e
la
Morale accommodante
• Le Cardinal
de
CamtiS
&
l'Ev~que
de
Lu~on
,
feu
M.
de Sainte Beuve,
un
f~avant
E<:clefiafiique nommé
M.
de Merbes ,
&
le
Pere Alexandre,
fr
font fignalez par leurs Ouvrages dans le premier
part y •
Les Peres Efcobar
&
Bauny,
1'
Auteur de l'Apologie des Cafuhes,
&
Arnedée
Guirnenius,
fe
font diílinguez dans lé fecond.
L'
A
ute'ór de la Réponfe aux Lettres Provinciales ,
ou
des Entretiens
de
Cleandre
&
d' Eudoxe,
&
celuy des Difficultez.
propo~ées
a
M. l'
Archev~que
de Roüen contre la Morale du Pere Alexandre Jacobm , ont voulu
y
acque..
rir ·de la repuration •
Le
R.
P. N.
pourroit nous dire
des
nouvelles de cet
Avamurier , c'eíl:
a
dire de
l'
Auteur des Difficultez ; car perfonne ne
dome
que ce ne fo1t un homme de fa Cornpagnie.
Le bon Pere répondit, que les Reékurs des deux Maiíons
avoie~
protefié
a
M.
l'
Archev~que,
&
lui avoient juré
foi
de
J
efoite ; que ce n'eft point un
de !eurs Peres . Mais, dit-il , le Pere Alexandre ell:
fevere
a
l'excéz dans
fa
Morale ,
&
fes femimens font impraticables •
L'
Auteur des Di.fficultez , tel
qu'il foit le fait bien v0ir.
J'ai lu ce Libelle, dit l'Abbé,
&
i1
m'a fait pitié en
le
lifant. Le commen–
cement
&
la fin donnent une jufie idée du merite de l'Ouvrage
.&
de l'Au.
teur. Il commence,
&
il finit par R
1
EN.
C'eft en cffet un Ouvrage de Rien ,
&
un Auteur de Rien • Quoi , dit le
Pere , ne·nous a-t-il pas convaincu que la Morale du Pere Alexandre eíl: ou–
trée fur l>article du Jeu
?
V
&tre petit Auteur , dit
l'
Abbé , voulant exempter
de peché les Ecclefiaíl:iques qui
r~gardent
joüer aux Jeux de hazard , a fait
voir qu'il eíl: plus propre au Jeu qu'
a
une difpute de Morale , quoiqu'" il ait
l'air de n'etre pas plus heureux
a
l'un qu'a l'autre. C'eft une quinte de picqu e
qui lui a infpiré lá hardieífe de rifquer • Mais l' écart inconfideré qu'il a
fait
de l'Ecriture Sainte, des Peres de l'Eglife, des faints Canons, de la raifon
&
du bon fens, ne pouvoit ma11quer de le faire capot,
&
de lui faire perdre la.
partie.
Je
ne croi pas qu'il s'avife de demander
fa
revanche •
Quoi, MonGeur l'Abbé, dit la Marquife, vous croiriez faire un gros peché ,
fi
vous a vjez la complaifance de nous voir joüer une partie d<:; Picquet ? Vous
étes en verité bien Rigoriíle: Le Pere N. ne feroit pas
fi
fcrupuleux :
11
fe.
roit bien ce peché par complaifance pour les Dames.
11
n'y a point d e peché
en cela, d it ce Pere, c'eft une aétion tres-innocente: Monfieur l'Abbé
&
fon.
Doél:eur, n'ont pas un íeul Cafuhe pour eux.
Non, mon cher Pere , dit
1'
Abbé , nous n'en avons pas un fe ul ; nous en
comptons plus de douze cens : (a). Il
y
avoit autant d'Eveques
&
d' Abbez
4ans le Concile general de Latran, celebré fous
Innoce~t
IIJ., Ce Concile d aos
un
(b)
de fes Canons qui touchent la reforme du Clerge, d afe_nd a ux Eccle4
fialhq ues d e joüer
&
de regarder joüer aux Jeux de ha zard •.
~1
tous les Do–
éteurs de Sorbonne, ou tous les Ca fu.lees de
v~tre
(..ompagme , qui ne s'efii–
ment pas moins qu'eux, s'affembloienc pour exammer un Cas de confcience ,
ne
(a)
Voyez: M11tthieu Paris ,
&
t'om:.ieme Tome des Confiies
du
Pere
l' Abbe ,
p.
33~.
col.
z.
0
(b)
CAn.
1'5
0