O
l'
U S C U L U M
V
t
I I,
817
vous avez lieu de croire qu'il delie dans
le
Ciel; que vous faites la fonél'ion
de juge
&
de medecin pour ·decider du falut éternel,
&
que
les
Probabiliíles
eux
memes condamnent aujourd'hui
e
quoy qu'ils ayent autrefois foutenu
le
contraire) tout Juge qui prononceroit fur
un
intereíl: temporel
en
fuivant
1"
opinion la moins vrayfemblable ,
&
tout medecin qui donneroit les remedes.–
les
moins propres pour
la
guerifon.
Oppofez
a
ces fauffes regles
le
grand principe du
Pape
Felix
III.
que Nous
vous recornmandons d'avoir toujours
devant
les yeux dans la conduite des
ames,
(a)
ljuod fe decipit ipfe qui fallit; nihilque per no{lram facilitatem
tribunal
tí
ex,elfi judicio derogari, cui illa
f
unt rata
qu~
pia
,
quce vera,
qu~
ju/la funt .
AMOUR DE
D
I E U .,
Ces nouveaux Theologiens
ne
fe font pas conrentez de renverfer
ta
regie
des mceurs par
la
dofüine de
la
Probabilité.
Ils
ont encere detruit l'ame
&
le principe
de
tous
les
vertus Chretienries par leurs err urs fur l'Amour di vin
º
Les feules lumieres naturelles apprennent
a
l'homme que
l'
Amour eíl:
le
culte continuel
&
la juíl:e reconnoiffance qu'il doit au premier Etre , ponr
qui
il
a
éré créé ,
&
de qni
il
a
tout receu . Le defü d
'et
re heureux,
qut
eíl:
le principe de tous fes monvemens,
le
porte fans ceífe
a
aimer le feul bien
capable de remplir
·fon
ccettr
:
&
un
ordre immuable, dont it ne peut s'écar–
tel' fans injuíl: ice , lui preferir de tendre
a
Dieu dans toutes fes afüons com–
me
a
fa
fin derniere • Enfin toute
la
fui
te des Ecritures n'ordonne qne l'
A.–
mour
de Dieu. C'eíl:
le precepte qui comprend la Loy ·
&
les Prophetes ;
&
nous trouvons en
J.
C. les motifs les plus preífans
&
les moyens les plus
ef..
ficJces pour l'accomplir ,,
,
. '
On n'¡uroit jaroais
pu
croire
qu
1
une obligation
fi
iuíle
&
fi
aimable
eut
pu
€tre revoquée en doure parmi les Chretiens • Cependant il s'eíl: trouvé de nou–
veaux Doéteurs
a
qui la neceffité d'aimer tou jours Dieu
a· paru un
joug pe–
fant, dont ils ont affranchi prefque toute
la
vie de l"homme . Ils ont
propo–
fé comrne une opinion probable qu'on n'étoit obligé de l'aimer que taus
les
cinq ans: (
b)
&
en reduifant l"obfervation du precepte
a
l'heure de
la
mort
&
a
quelques occafions rares, ils
n
1
ont
pas
rougi de dire que
pour
le
reíle de
la
vie Dieu par
un
excez
de
bonté
ne
nous commandoit pas tant de l"aimer
que
de ne le
point
ha'ir.
C'eH pour condamner tout ce qui tend
d~ns
le Libelle
a
renouveller de
fi
grands excez , que Nous avons marqué dans les PropoíitionS que les Supe–
rieurs des Jefu ites ont ordonné au
(e )
P. Bouffier de figner,
qu,.aucune partie
Je
la
vie
ne doit
;ere exempte
de l"amour
de Dieu,
Ce doit étre le motif <l e routes nos aétions, parce qu'il n'y en a aucune
<lont Dieu
ne
doive
~tre
la regle
& la
fin,
felon les paroles expreífes de S.
Paul; (
d) {oit que vous mangiez, foit que v ous buvfrz, '{uelque chofe que vous faf–
fiez, f aites tout pour la gloire de Dieu,
paroles
qui
ont
été
prifes par
S.
Tho-
- mas
&
par les plus
f~avans
interpretes de l"Ecriture
pour un
veritab!e prece–
pte,
au·qu~l
on ne fauroit mañquer
fan~
quelque peché.
Nous
( a ) Ep.
7.
( b ) V. propoíir, damnatas ab lnnocent. xr. art.
~·
6.
7.
(e)
PropoGt.
4.
(
d)
1.
Cor.
i o. v.
31.
Sive
ergo
mantÍHc~tis ,
/ive.bibitis '.Jive afitrtl
quid f11ci1is, omnia ·in gloriam
Dei
facite .
~·
Cor.
16,
v:
13.
Omml'. v_effr.a m
C~ar:tate .fi~nt
•
Colofl'. 3. v. 17.
OrMJB
quodmmque
fa citis
m ';lerba
.aut
m
gpere ,
om>ir/5
m nomme
Dimm1
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J rl
Je[t4
Chrifti,
gr1Jri:u
p,gemes Deo
&
P1Jm per
rpfum .