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S9J
h
M.orale du Pere Alexandre eíl: plus fevere
a
l'égard des Ecclef1aíl:iques qui joilent,
ou qui regardent joüer, il faut s'en pren<lre aux Saines Canons qu!il fait pro...
'feffion
de
fuivre comme des Regles sur:::s de
la
Morale Chrétienne,
&
de
la
Vie Cléricale,
_qui
doit etre plus reformée , plus exemplaire
&
plus
fainre ,
que ce!le
des
perfonnes. du monde. Notre Abbé nous a cité une Leme
d1,un
ancien
Pere de
l'Eglife, je l'ai rnarquée fur mes tabletees, de peur de
l'ou–
blier ;-
c'cH
de Synefius
Ev~que
de Ptolemai'de, qui
dit,
qu'un Eccle{tafiique
d0¡it
étre uri
bomme tout divin, qu'il doit
atre
éloigné du jeu comme Dieu
méme,
&
qu'
il ne
doit
point
3'
adonner
aux divntiffemenr du Siecle.
L' Aureur de la Leme s'i nfcrit en faux contre l'Apologiíl:e du Pere Alexan–
dre, au
fu
jet des Equivoques
&
des Reílria:ions mentales, <lont il a die que
l'Auteur de
b
Réponfe aux Lemes Provinciales
a
entrepris la défenfe .
L'Au–
teur
de
la Leme excufe celui des Entretiens,
on
plut6e il s'excufe
lui.m~me
º
11 dit
qu'il
n'a
point entrepris la défenfe des Eguivoques, rnais qu'il
a
feule–
rnent
propofe
les difficuleez de part
&
d'autre ,
&
qu'il en
a
laiffé le jugement
au
Leékur. Cette défaite nons
a
p.iru pitoyable. N_,eíl: ce pas entreprendre
la
défenfe des Equivoques, qne de ramalfer rous les argum.ens qu'on peut pro–
pofer pour en jufüfier l'ufage,
&
de leur donner un tour fpécieux , fans fe
mettre en peine
d'y
répondre?
Si
quelqu'un donnoit
au
Public
une
di<ferta•
tion fur r'exiílence de D1eu, en rapportant d'un edré les preuves qui la de–
montrentt
&
de
l'aucre toutes les ob1eétions des Athées;
&
que bien loin d'y
répondre,
il
fit
voir
du
foiblo daos les démonfüations que les Theologiens
employent pour prouver qu'il
y
a un Dieu
¡
n'aurions -nous pas raiíon de di–
re, que cet homme favorife l'Atheifme,
&
qu'il en a entrepris la défenfe
?'
Si
un Medecin mettoit fur la table d'un malade une rnédecine
&
du poifon dans
deux coupes, fans marquer au malade ou a ceux qui le fervent, celle 'lui eft
falutaire ,
&
celle qui efr mortelle, n'aurions-nous ,pas raifon de di re que
c'elt
110
empoifonneur? L'Auteur de la Réponfe aux Lemes Provinciales fait une
dilferration fur les Equivoques
&
les Refhiétions mentlles : il apporte
l.es- -ar–
gumens qui prouvent que l'ufage en efl défendu, il propofe les ob1eaié>ns des
Cafu!tes relachez done il fait l' Apologie, afin de prouver que cet ufage eft
permis
:
non feulement il
n'y
répond point, mais il tache de tourner en ri.
_ dicule fes Reponfes des Sainrs Peres
&
des plus fyavans Theologiens. N'ell-ce
pas la entreprendre
Ll
défenfe des Equivoques
&
des RefhjéHons mentales
?
n'eíl:-ce pas une adreffe maligne pour faire douter
fi
elles font permifes,
&
íi
elles ne font pas meme, comme il dit, neceffaires dans plufieurs rencontres
?
n'efi-ce pas faire douter
fi
l'Eglife a été infaillible en Jes condamnant
?
n'eíl:–
ce pas preparer une potion pour empoifonner les Ames ? L'Auteur de la lettre
traite de ridicule la Réponfe du Pere Alexandre
a
l'objeél:ion qui eít tirée de
l'Hifioire de Jacob, qui enleva la benediétion qu'Ifaac preparoit
a
Efaü ,
.ea
difant,
je fuis Efaú'
rv8tre
a;né.
N8tre Abbé nous a fait remarquer que com–
me Ja réponfe de ce Religieux eíl: celle de Saint Augufiin , de Theodoret ,
de Saint Gregoire le Grand ,
&
de Saint Thomas, le mépris
&
les paroles
injurieufes avec Jefquelles l' Auteur de la Lettre la rejette , retombe' for ces
-Saints Ooéteurs . Nous avons_lu
l'ex~lication
de la Genefe tírée des Sainrs
Peres
&
des Auteurs Ecclefiafiiques fur le Chapitre vingc - fept • Et elle
nous a convaincues que Ja Réponfe du Pere Alexlndre , que l' Aureur
·Anonyme de la Lettre
&
des Entretiens
s~
efforce de ridiculifer , etl'.
en effet celle <le Saint Augufiin ,
'.&
de Saint Thomas • ,, ·Que Jacob
,, avoit
venou fon droit d' aineffe pour un plac de Ientilles , qu' ain–
,, fi
il
n'eroit
p1t1s
effeétivement l'ainé felon le
jugement
de Dicu • Quand
,, done