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P. NATAL AlEXANDRI EPIST O tlH
il
ne penfe
&
ne raifonne guere,
(
G
nous en croyons l'Auteur
de
fa
f.errre
~
des Entreriens de Cl'eandre
&
d'Eudoxe.) S'il étoit revetu
d~une So~ tane
de
Jéfoite,
&
s'il
a
voit fur
la
tete un Bonnet
a
trois Comes, ces Reverends Pe–
res auroient une eílime fouveraine pour fes Ouvrages , il feroit
un
Theolo–
gien du premier Ordre. S'il avoit ecrit felon les principes de la Morale ac–
commodan re,
&
qu'au lieu des plus beaux endroits des Peres , des Canons
&
des Decrets des Souverains Pontifes, il
eór
cité le"S nouveaux Cafoires de'
la
Societé , il feroit un trés -h:ibile homme. Cependant ce ne font point les
ma–
ximes de ces Cafulres , mais les faintes Regles dont la Morale
du P.
Ale–
xandre eíl: compofée; c'eíl:
a
dire la Dofüine des Peres de l'Eglife
>
Jes
Ca–
nons
&
les Decretales, que
la
Congregation qui fe rient aujourd'huy
en
pre...
fe nce du Pape pour la Reformation du Clergé, fait profeillon de confulter
&
de fuivre • Les Reverends Peres, ne doivenr point croire que nous
man ~
quions de charité ,.ni d' éílime pour leur Compagnie , comme ils accufent
l'
Apologiíl:e du Pere Alexandre d'en avoir manqué, en appellarit d·es Propofi–
tions contraires
a
la parole de Dieu,
&
a
la
Tradition,
&
condatnnées
par
l'Eglife,
les
erreurs de la Morale relftchée,
&
en
· ~lam:rnt
la
témeriré de
l'
Auteur du Libelle intitulé
Difficultez,
&c.
Nous
fa1fons
profeffion
d'
une
lin–
cerité Chrerienne qui n'eíl: point coqtraire
a
la, charité, nous appellons
Jes
chofes par Jeur nom. Nous ·avons de la charite pour les perfonnes,
&
de
le
haine pour I'erreur. C'eíl: une haine parfaite. Qioique
la
Colombe qui eíl:
le Symbole du S. Efprit,
&
de la- charité, n'ait point de
fiel,
elle a un bec
pour défendre fon
nid ,-
&
fes petits. Saint Jer6me,
&
d'atmes Saints Peres
ont fait paroltre dans leurs Apologie.s,
qu'un
fiyle forr
&
véhément contre
les ennemis de la verité, n'e(l: point contraire
a
la chanté, qui etl douce ,
&
fevere tout enfemble , douce dans le cceur, fevere dans les paroles, quand
il eíl: quefiion de combattre l'erreur
&
le vice,
&
de rappeller Jes hommes
de leurs égarcmens. Nous eíl:imons les Peres
Jef~ires
pour la Regularité
de
leur
vie, nous ne pouvons approuver leur Doétrme.
I1
font tout le conrrai–
re des Phariliens.
Ils
vivent bjen, rnais
ils
enfeignent mal fur les matieres
de la Grace,
&
de la Morale Chrérienne. S'ils pouvoient
fe
taire,
&
s'
em–
p~cher
d'exciter de nouvelles contefiarions dans l'Eglife, en abbandonant Ja
défenfe des erreurs condarnnees, ou condamnables ,
on
n'auroit rien
a
leur
reprocher. Voila,
M A
e
HER E
n
AME,
les Reflexions de n6tre Abbé fur ·1a
Lettre que vous m'avez
faít
la
grace de m'envoyer. Je l'ay prié de me
les
dc;>nner
par
écrit, afin de pouvoir vous
en
faire une Relation plus exaéte,
&
plus
jufre.
Je vous fouhaite une heureafe
année,
&
je vous envoye un
Son–
net de
Ja
compofition
de Monfieur
*
;,¡."',
dont
il m' a
regalée
ce prcmier
jour de l'An.
'