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,
O P U S C U L U M
V11 I.
89~
]e Saint
Siege.
Vous m' avouerés que ce n'eH pas la le caraétere ni la con..; ·
duite
d'un
homme qui fait
fa
cour aux 'prérendus Janfenifies • 11 a
donn~
une Theologie dogmatique,
&
morale au Public; il
y
a combattn les erreurs
de la Morale relftc: hée, condamnée par les Facuitez de Paris
&
de Louvain ,
par les Evéques de France , par les Papes Alexandre VI
J.
Innocent XI.
&
Alexaneire VIII.
Il
n' a point eu
d' autre vue que !'utilicé
&
l' édification
de l'Egfüe
&
l' inílruét:iori des EccleGaíl:iques • Il a refoté les erreurs fans
nommer les Auteurs. 11 ne les a point attribuées aux Jefuites; il n'a pas <lit
la moindre parole deíobligeante contr'eux . Cependant ils fe font élevez con–
tre
fa
Morale; Ils ont fait
&
ils font leur poílible pour
la decrier ;
&
ils
déclarent la guerre
a
un Doéteur qui a tofijours
foit
profeffion cfbonorer leur
Compagnie • Cela ne s'appelle.t·il pas ha'ir fans
fu
jet fon frere,
&
chercher
des occafions
&
des pretextes de fe broüiller avéc fon amy?
Le Pefe Alexitn–
dre
,
dit l'Auteur de la Leme' s'eíl: devoüé
a
la faét:ion
de la Morale
OUtl'l}e
•
Faét:ion imaginaire. Les Jefuites qui fe voyen t deboutez par un nouveau Bref
de nacre Saint Pere le Pape Innocent XII. confirmatif du premier, du droit
qu'ils s'attribuoient de faire paífer pour Janfeniftes tous les Defeníeurs de la
Grace viét:orieufe de Jefos Chriíl:, appellent tout ·1e Corps des Eveques ,
&
Doéteurs,
&
des autres Theologiens de rot1s les Ordres , qui combatrent
la
Morale
rel ~chée ,
&
qui enfeignent , qui prechenr·,
&
defendent
la
faine Mo–
rale de Jeíus-Chriíl: ,
la faélion de la Mor.ile outrée.
Quoy de plus temeraire?
quoy de plus fcandaleux: quoy de plus injurieux au Sainre Siege Apoíl:olique,
aux Evéques fucceífeurs des Aporres,
&
aux pllls celebres FacL1ltez? On pré–
rend fans doute attirer les Théologiens au p.arti de la Morale
relAchée , en
décriant comme des Gens devoi.iez
a
une faét:ion qui ne fut jamais que dans
l'imagination creufe de l'Aureur de la Lettre
&
de fes fembl ables , ceux qui
fou tiennent Ja Morale de l'Ecriture Sainte , des Peres de l'Eglife, des Saints
Canons,
&
du Doéteur Angelique ; Mais Dieu ne permettra pas que ce def ..
fein r éfüfiífe. Jefos Chriíl: foutiendra toujot1rs fon Egliíe
&
Ja verité de
fa
Dofüine,
&
il infpirera une fo!nte generofité aux Doét:eurs pour la defendr •
L'Ordre de S. Dominique, ajoute no tre Abbé, a pour partage la défen fe de
Ja Grace
&
de la Morale de Jefos-Chriít .
C'
eíl: pour cela que les .
J
fofres
onc contre ce
f~avanr
Ordre quelque · chofe de plus que de l'émulation • •Le
Pere Alexandre ne les a point atraquez, il a pris rrop de foin de les ména–
ger .' il n'aime point les conteíl:ations parce que ce n'e íl: point l' efprit ·de
e
Eglife :. m:tis fes adverfair
s
prennent
fa
moderation pour une foibleífe ..
11
peut cependant fe confier au merite de fa cJufe qui trouvera
tOÚJOl1rS
des
Defenfeurs .
Et
je Cuis perfuadé que
l ~
decha1nement des Jeíuites contre
fa
Morale. fera juger qu'elle eíl: trés-bonne
&
rres-utile
a
l'Eglife • La manie–
re done elle eíl:
re~ue
de taus les Gens de lemes, Je debit qui s.,en eít faic
en peu de remps , Ja nouveJ le Edition q't1'on en fait dé;a
a.
Cologne en
grands voJurnes, 1'Approbation que Noiífejgneurs les Eveques lui donnenr en
recommandant la Jeéture ame Ecclefiaíl:iques de leurs Diocefes; l'honneur que
le Pape lui a
fai.t
de Ja Jire,
&
de l'efümer, comníe on me l'a écrit de Ro–
me,
¡
euvent confoler cet Auteur, d'avoir encouru la difgrace des Jefoiresen
.enfeignanr Ja MoraJe étroite
&
fevere. Le Pere Alexandre a
fait
fur
Ja
Theo–
logie Dogmatique
&
Morale,
ce
que
le Pere Petau
a.
fait for une parti des
Dogmes . 11 a prouvé les veritez Chretiennes qu
regardent la Foy
&
les
M.a:urs , par J'Ecriture Sainte, par les Peres,
&
par les ·aints Canons . Il 1' a
fat t
m~me
d'une maniere plus metodique
&
moins ennuyeufe que cet íllu–
fire Jefoite. Cependant Je Pere Petau eft un grand Théologien,
le Pere Ale–
xandre n'efi qu'un .grand Cempilateur, mais un mechant critique: Il écrit beaucoup
,
il
ne