· P. NATALIS ALEXANDRI EP ISTOL JF.
,, done Ifaac di::
a
Jacob:
Etes-vous mon Fils Ef aii?
Et qu' il lui répond ,
je
,,
le
fu is;
c'eíl:
a
di
re' je
fu
is v8tre a.lné ' puifque
e'
étoi
e
par certe qualité
,, qu' Ifaac vouloit benir Efali ;
Jacob parle fe lon la veri
té :Comme un
21
homme qui auroic acheté une Terre dont fon
ai'né
auroit
joi.iiauparavant,
,, &
dont il auro it
en
le nom , Re di roit rien que de veritable ,
en s'
at–
,, tribuant
en
fui
te ,
&
ce Domaine ,
&
le nom de cette Terre •
D'
ailleurs
,, tout ce qui
s'
eíl: paíTé dans cette aébon écoit réellement devant Dieu ,
&
,, dans
1'
efprit de Re ecca ,
a
qui Dieu avoit revelé une Image vivante
,, &
prefe nte des chafes fotures . Or il eH certain , felon
les Saines , qu' on
,, donne
a
l'
image le nom de la chofe done elle eíl:
l'
image '
fans blef–
,, fer en aucune
forre
la veri té ;
e'
efi: ainfi ,
dit
Saint Augufiin, qu' il
faut
,, juger de
l'
aél: ion de Jacob . L' Ecriture Sainte a dit auparavant que
ee to i~
,, un homme !imple ,
e'
eíl:
a
dire un homme fans
déguif~ment
& fans ar–
,, tifice •
11
ne fau t done poinc chercher en ce que ce Saint Homme a fait
, , en une recontre
fi
importJnte aucune fiB:ion
ni
aucun déguifement ; mais
,l
il
faut y reconnoh re comme dans une image vi ve
la
profondeur
&
la ve–
,, rité de nos Mylteres. " Faifant abfhattion , que cette explication
efl:
de
Saint Augu fi:i n , peut - on
la.
rourner en ridicule, comme faic
1'
Auteur de
la Lettre
adreífi' e au Pere Alexandre ,
ou
1' Auteur des Entretiens de
.CJeandre
&
d'
Eudoxe , fans Ja ire voir qn'on lt\anque de jugement ,
&
de
bon
.gout
?
Enfin n&tre Abbé
nous
a
fait voir , que le Pere Alexandre
aprés avoir jufiifié Jacob , ajoutc que quelques
f~avans
Theologiens
cro–
yent
,
qu'
il commit un menfonge en cette rentontre
:
mais
qu~
quand
cette opinion feroit veritable , les Prifrillianifies
&
les défenfeurs
du
men–
fonge
on
des Equivoques
n'
en pourroi ent tirer
d'
avantage, puifque
l'
Ecri–
ture Sainte rapporte fimpl ement cette aétion, qu' elle ne l'approuve pas ,
&
qu'
elle ne
la
propofe pas comme un exemple qui foit
a
imiter •
L'
Auteur
des Entretiens
&
de la Lettre a fopprimé tour cela malicieufement • Nous
avons
ló
avec indignarion ,
les.
in jures qu' il dit
a
ce Religieux •
On
frait
,
dit-il ,
d qui la Pere .dlexand're fa'foit la mur en combattant let equivoques
;
on
frait d qui il en vouloit dormer.
N6tre Abbé qui a demeuré long -tems
a
Paris,
qui connoit
a
fond e Pere Alexandre,
&
qui a lu fes Ouvrages avec beau–
coup d"appfication , nous a fait connoí'rre qu e ce Doéteur a fa it uniqueme nt
fa
cour
a
la veriré en combatrant le menfonge
&
les équivoques; Qu'il n'en
a voulu qu'a l'erreur ; que c'eíl: un homme éloigné du commerce du monde
&
de toure forte d,l.intrigues , qu i ne
fort
prer4ue poinc de fon qoí't re , ai–
manr la retrai re ; qui ne fa it aucunes vifües. que celles que
le devoir
&
la.
bienfea nce l"obligent de rendre
t ro is
Oll
quatre fois l'année
a
queJqu es- uns
de Noiífegneurs les Eveques,
a
deuic
Oll
trnis perfonnes. de qual rté ' qt1i l'ho–
noren t de leu r efiime ,
&
de leur bi enveillance ,
&
a
quelques Rel igieux de
fes amis . S'1 l a
fa it
la cour
a
quelqu' un , n8rre Abbé nous a temoigné qu' il
l'a
fa it
an x PP. Jefuir es plus qu'a Meffi eu rs de Port-Royal , avec lefqutls il
,ll'a
jamais eu aucune liaifon, ni aucun commerce: qu'il a menagé ces Peres
dans tou tes. les
~ccalions,
qu'il a temoigné de l'e íl:ime
&
de
!ª
conGderario~
po~r
lenr Societe da
ns,
fes Ouvrages en plu!reurs rencontres;
il
n.ous. en a
fa~ t
vo1r des preuves en pluíieurs endroits de fon Hiíloire Ecclefi aíhque ,
&
il
nous les a expliquez. . Au contraire,. iI
s'dl:
declaré cont1·e les pr tendus Jan–
feni íles d''une maniere qui paroit outrée
a
plulteurs Sravans • 11 ne s' eíl:
pas
con tenté de combatcre les cinq Propofit ions. de Janfeni us condamnées par l'
Eglife , il les qualifie
d~herefie
Janfenienne ;
&
il condamne meme de pech '
mortel
cet1x qui refufent par opi niatreté de
figner
le Formulairt; prefcrit par
J