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P. NATA L A l E XA
N
D R I EP
l
STO
L
JE
Paris, pour obtenir pen,l;iffion de faire p'1ro1cre,
&
de debiter celle
de
leur
Traduél:eur, dont ce grand
&
fage
Prdat n'a
pas jugé le nom
aífez ferieux
ni
aílez
recommandable, pour
~ere
a
la
t~te
d'une Verfion du Nouveaux Te–
fiament. Je veux bien , M
A
e
HER
1i
DAME ,
vous
faire
part
de
nos Refle–
xions,
&
de nos Remarques, puifque vous le defirez. Nous enrendons affez le
Latin de la Bi ble , pour juger de la Traduél:ion;
&
n6tre Abbé nouséclaircit
les difficnltez qui pourroient nous arréter.
l . 11
nous a fait remarquer que le
P.
Bouhours , par une fauífe delicateffe;
affeéte d'éviter le terme
d'engendrer,
dans
Ja
Genealogie de
JE
sus-CH
R 1
s
T
felon faint Matrhieu, comme s'il n'étoit pas
fran~ois
, ou comme
fi
l' idée
qui
y
eíl: attachée étoit impure.
11
traduit, (
a
)
Jechuniar
eút
Salatbiel,
(
b
)
Jacob fut Pere de Jofeph,
au lieu de craduire comme ont fait:
tous
les autres
Interpretes,
Jacob engendra Jofeph.
Ce t:erme eíl: plus propre pour exprimer
la penfée de l'Evangel iíle,
&
pour marquer la difference des deux Genealo–
gies de
J E
s us
e
H
R Is T,
felon faint Matthieu
&
felon faint Luc. Celuy-cy
dit
que
(e )
Jofeph fut fils d'Heli,
qui fuit racob, qui fuit Heli.
Celuy-la dit
que Jacob engendra Jofeph.
Jacob autem genuit Jofeph.
Les Peres de l' Eglife
n'ont pas trouvé de meilleur moyen de concilier
~aint
Luc
&
fainr Matthieu
en cet endroit, qu'en répondant
a
Julien l'
Apofiat qui
en avoit tiré une
ob–
jeél:ion contre la verité de l'Evangile, que
J
acob etoit pere de Jofeph felon
la
nature, mais gu'Heli étoit pere de Jofeph fdon la loy ; que faint Mat–
thieu
a
écrit la Genealogie de Jefus Chrill. dans le premier fens ; ·
&
faint
luc
dans le fecond : de
la
vient que faint Matthieu dit que
Jacob engendra
Jofcpb,
au lieu que faint Luc dit que
Jofeph fut fils d'Heli
•
Cette difference
qui a été remarquée par les Peres de l'Eglife, n'ell point exprimée da ns
la
Verfion du P. Bouhours.
Heli
fut
pere de Jofeph, Jacob
fut
pere de Jofeph
•
Elle
eíl:
exprimée dans la Verfion du Pere Amelotte,
&
dans celle de Mons, dans
lefquelles nous lifons dans faint Matthieu,
Jacob engendra Jofeph;
&
dans fainc
Luc;
Jofepb
fut
fils d'Heli;
ce qui eíl plus conforme
a
la Verfion Latine
ap–
pellée comrnunement
Ja
Vulgate
~
Mais
(i
le
terme
d'engendrer
doit
~tre
rejet–
té dans
la
Verfion de la Bible , ,comment le Pere Bouhours traduirnit-il
le
Verfet du Pfeaume
z.
Dominus
dixit
ad
me,
Filius meus es
tu
,
ego hodie genui
te?'
11
fe donneroi
t
bien de garde de traduire comme tous les Interpretes:
Le
Seigneur
m'a
dit, vour éter mon Fils, je vous
ay
engendrr! aujourd'huy
•
11
diroit
fans doute:
I'
ay
été
aujourd'huy v8tre Pere
,
ou
je
vous
ay
eu aujourd'
huy.
Com-
·
ment tradt:iroit-il ce Verfet du Pfeaume
109.
Ex utero ante
Lu~iferum
genui
te?
11 n'auroit garde de traduire,
je
vous
ay
engendre de
mon
fein
avant
l'
~toi-
lr
~u
jour:
Quoique cette expreffion Coit: une conviétion de l'hereGe des Anens
putfque le Fils de Dieu étant engendré du fein <le fon Pere, lui eíl parcon–
fequent confubfiantiel. Diroit-il,
j'ay
éte'
v8tre Pere
a·vant
l'Etoile
.du
jo~r?
ou
je
vous
ay
eú
avant
l'Etoile
du
jour?
Il faudroit
avo·r
bien peu d' rntell1gence ,
pour ne pas voir que cette Verfion feroit ridicule.
Engendrer,
&
gene;·ation,
font des termes confacrez pour fi
gnifier forigine du Fils de Dieu du fein du
Pe~e,
pour la diíl:inguer de celle c.lu S. Efprit, qui n'efl pas
e~gendré ,
ma!s
qui procede du Pere
&
du Fils. Nous ne . fommes pas Th,eolog1ennes , mats
nous
ent~ndons
le
Credo,
que l'on chante
a
la Meíle,
&.
e e(l aíl'ez pour nous
<lonner 11eu de fa ire cette reflexion.
II. Nous avons continué
Ja
leéhire du
m~rne
Chapirre ,
&
la VerGon du
Verfet
r&.. nous a extrement choquées.
Marie fa
M ere
ayan~
eré
mariée
ti
Jo–
fepb,
(a) Matth. ch:ip.
1.
v. u.
(b)
v.
l Ó.