C H I
fon extremité. De ces nageoires deux font épineu·
fes, favoir , la dorfale, dont les fept rayons anté–
tieurs
{ont
en épine,
&
celle de l'anus, qui a fes
quatre rayons antérieurs épineux.
Son corps eft bleu, aYec cinq raies longitudi–
nales de chaque coté d'un bleu plus foncé '
&
deux
grandes taches noires, une fur le dos,
&
l'autre fur
la nageoire anale. Ses nageoires
~o?t ver~e~,
excep–
té la membrane des rayons anteneurs epmeux de
la dorfale
&
de l'anale qui efi jaune ; celle de la
queue eíl: bordée de jaune ,
&
terminée par cinq
points noirs. Sa
t~re
eíl: jaune en-deífus
&
fur les
cotés, avec une tache rouge. Ses yeux ont la pru–
nelle blanche, entourée d'un iris iaune.
Remarque.
Le
chietft vifch
ell: , comme l'on peut
juger, une efpece du genre du befaan, qui fe range
naturellemen
1
dans la famille des fpares, ou nous
l'avons placé dans notre
Hijloire générale des poif!ons.
(M.
ADANSON.)
CHIGNON
DU
COU, (
Anat.)
c'efi: la partie
pofrérieure du cou.
Elle
efi tres-fenftble ,
&
recou–
verre par les cheveux qui tombent defius en tres·
grande quantité. Les dames ont coutume en France
de dégager leur cou de cette foret de cheveux qui
le cachent,
&
pour cela elles !es relevent en plu–
fteurs plis fymmétriquement peignés
&
rnaíliqués
fur le derriere de la tete. Elles appellent cela leur
chignon.
Cette rnéthode de retrouífer les cheveux
leur donne un air coquet
&
plus piquant, mais efi
peu falutaire. Le cou étant
a
découvert, la moelle
épiniere efi plus expofée aux impreffions de l'air
&
du froid. Peut-etre eft-ce
le\
.la caufe des rhumes
de cerveau que nos dames hument , pour ainfi dire,
au premier inil.anr qu'elles entrent dans un air moins
échauffé .que celui de leurs appartemens.
e+)
CHILDEBERT'
vte.
roi de France, THIERRI
I,
CLoooMIR
l,
CLOTAIRE
I.
Auffi-tot apres la rnort
de Clovis, leur pere, ces princes partagerent fes
états: ils en firent quatre lots, qu'ils tirerent au fon,
fuivant l'ufage : le lót le plus fort échut a Thierri,
qui le conferva fans contradiél:ion , quoiqu'il fl'u né
d'une femme
a
laquelle les hiíl:oriens ne donnent
d'autre titre que celui de concubine. Outre le pays
au-dela de la Meufe
~
que l'on nomma
Auftrie
ou
Aujlrajie,
par oppofition a celui
d'en . de~a,
qui prit
le nom de
Nutjlrie,
il eut quatre villes coníidérables,
Cambrai~
Laon, Rheíms
&
Chalons-fur-Marne. Clo–
domir eut le Senonois, l'Auxerrois , l'Orléanois, la
Touraine,le Mans
&
l'Anjou;le íiege de fa domination
fut fixé
~
Orléans,
&
fon royaume prit le nom de
cette vifle. Clotaire eut le Soiífonnois ,
1'
Amiénois,
&
to~t
ce qui efi au-dela de la Somme, entre la
Meufe
&
l'Océan; fon fiege fut fixé a Soiífons.
ChiL–
debert
eut le refie de la monarchie, c'eíl:-a-dire,
Meaux , Paris , Senlis, Beauvais,
&
tout ce qui eíl:
depuis ce pays, entre la Somme
&
la Seine, jufqu'a
l'Océan, avec les hlles
&
le territoire de Rouen,
de Bayeux , d'Avranclies, d'Evreux, de Séez , de
Liíieux, de Coutances, de Rennes, de Vannes
&
de
Nantes:
il
tint íon fiege
a
Paris. Comme cette ville
efi devenue dans la fuite la capitale de la monarchie •
les bifioriens ont donné
a
ce prince le titre de roi de
France, exclufivement a fes freres , quoiqu'ils y
euffent au inoins autant de droit que luí. On fit un
partage particulier de l' Aquitaine : l'égalité n'y fLH
point obfe r vée : Thierri eut encore la portien la
plus forre ; on lui donna
1'
Auvergne, le Rouergue ,
le Querci, le pays des Albigeois
&
d'Uzes: ce pays
étoit dtt
a
fa valeur' ill'a voit conquis fous le regne
de fon pere. Ses freres pattagerent le reíl:e de cette
province en portions a-peu-pres égales.
Les quatre premieres années de ce .regne ne fu–
rent agitées par aucune tempere. Les hiitoriehs de
' e
tei_ns qu.i
n'eftimoient
que
les.exploits nlilitaires,
C
H I
n'ont pas claigné nous entretenir des exercices aux..
quels ils fe livrerent. Un prince Danois, nommé
Cochiliac
,
vint troubler leur repos : cet aventurier
.fit une defcente fur les terres de France, dont
il
ré··
clamoit l'empire , comme étant defcendu de Clo–
dion: fes premiers pas furent marqués par la flamme
&
par le pillage. Théodebert, fils de Thierri, mar–
cha contre lui , le défit
&
le tua comme il remontoit
fur fa flotte : une guerre plus mémorable réunit le
royaume de Bourgogne
a
la monarchie , elle dura
depuis l'an
523
j
fqu'en
531.
Tous les princes de la
maifon de Bourgogne y périrent, non pas tons les
armes a la main. Les premiers fiecles de notre
hif.
toire font remplis d'atrocirés' a peine concevables
dans le notre. Clodomir devenu mairre de la per–
fonne de Sigifmond
&
de la famille de ce prince,
le~
fit tous précipiter dans un puits : le barbare ne re–
cueillit point le fruit de cette cntauté, il périt lui•
meme , dit-on , par la perfidie de Thierri , comme
il
pourfuivoit Gondemar, frere de Sigifmond. Sa fa–
rnille fut traitée a-peu-pres comme il avoit traité
celle du roi de Bourgogne, de trois fils qu'il avoit,
deux furent égorgés ; le troifieme échappé au cou–
teau de Clotaire, chercha fon falut dans l'obfcurité :
ce prince fe confacra au culte des autels; c'eíl:
Iui
que
l'on invoque fous le nom de
Saint Cloud.
Qui
croi.
roit que ce meme Clotaire époufa Gondinquc, veuve
de Clodomir, dont il rnaffacra les enfans
?
Jamais
prince ne fut moins réglé dans fes paffions : il porta
l'abus du mariage, au point, qu'ayant déja Gondin–
que
&
Ingonde , il époufa Aregonde , freur de cette
derniere, dont
il
eut des enfans; es traits font con–
noitre
la
licence de fes mreurs. Le roi
d'
Auílrafie fai·
{oit
des préparatifs pour porter la guerre au-dela
du
Rhin, contre Hermenfroi , roi de Thuringe ; il récla–
rnoit le prix des fecours qu'illui avoit fournis contre
Balderic , fon frere : Hermenfroi fut vaincu
&
préci·
piré du haut des murs de Tolbiac, ott
il
étoit venu
trouver Thierri pour conférer fur les moyens de ré·
tablir la paix. La Thuringe réduite en provinee , fut
le fruit de cette perfidie: C
lotaireavoit puiífamment
fecondé Thierri dans cetre guer.re, il eut pour récom ...
penfe tous les tréfors qui fe trouverent dans le palais
d'Herrnenfroi : il n'avoit pris les armes qu'a cette
condirion. Thierri ef1t bien voulu ne pas l'accomplir,
on dit meme qu'il forma le projet de l'aífaffiner pour
s'-en difpenfer : jamais l'ambirion ne fit commettre
plus de crime·s. Tandis que le roí d'Auíl:rafie précipi–
toit du haut des murs de Tolbiac un ennemi défar–
mé,
&
qu'il prenoit des mefures pour faire aífaffiner
le roi de Soiífons, le roi de París cherchoitun prétexte
pour les dépouiller l'un
&
l'autre:
&
fur une préten–
due nouvelle que Thierri étoit mort,
il
avoir fait une
irruption dans
1'
Auvergne, qui s'étoit foumife
a
fa
domination : cette hofiilité ne refia pas impunie ,
plufieurs feigneurs reífentirent les effets de la colere
du prince que leur défeél:ion avoit offenfé. Un aven–
turier marchant fur les traces de Cochiliac, réclama
le royaume d'Aufiraíie, comme prince dufang royal:
cet aventurier s'appelloit
Munderic:
fes prétentions
furent appuyées'
il
foutint meme une guerre régu–
liere. Le roí ne le vit pas de fang.froid, ille pour–
fuivit avec chaleur
&
le reíferra dans Vitri en Par–
tois; mais les longueurs d' un fiege étoient incompa–
tibles avec fon impatience, ille fit aíiaffiner. Ce fut
apres cet aífaffinat que fut confommé
le
maífacre
des fils dé Clodomir par Clotaire
&
Childebert.
II
eft
probable que Thierri fut admis au partage de leurs
dépouilles ; le Maine que poíféderent fes defcendans,
&
fon inaébon apres le meurtre de fes neveux,
juf~
tifient certe conjeéture, il mourut peu de tems apres.
Théodebert , fon fils, lui fuccéda.
11
étoit agé de
55
ans , dont
il
avoit
régné
2
3.
Ce prince, dit
un
moderne,
n~
eut
ti
en
de mécliocre, ni vices,
ni
vertus ;