Table of Contents Table of Contents
Previous Page  416 / 960 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 416 / 960 Next Page
Page Background

C H I

petit nombre de places

a

y remp

ir'

&

de

mécli0-

cres avanrages

a

en efpér r. C'e11 ce qui écarte de

l'étude de ces fcie nces ceux qui feroicnt doués d'un

efprit propre

a

les perfe

ionner,

&

qui feroienr por–

t ' sas'y adonner.

J e conviens que cetre raifon peut contribuer

fl

l'état de langueur ou font les fcienct!S

a

la

Chine;

mais elle me paroit

inf~ffifante

..Ell:-ce

don;,

que

ehez

les Grecsa qui les fc1ences _d01 ve':t tan.r, l erude

de

la nature

&

de fa philofoph_1e fu_t

Jamats

le

ch e~

mi n

de

la

fortune? Le fut- e!lc

Jam<n~

chez-nous qm

l es culrivons avec ranr de fucces? A la vérité il y

a

plus de récompenfe

a

attendre maintenant' qu

il

n'y

en avoit dans l'antiquité. Depuis quelques fiecles,

la plupart des princes de l'Europe concourent par

leurs bienfaits

a

l'avancement des fci.enc

S

&

des

lertres. Mais que font

ces

avantages oo.comparaifon

cle ceux qu'offrent plufieurs autres profeffions de la

foci été , comme le b.arreau , la médecine , le com·

merce,

&c.

.profe ffi ons dent l'opulence ell: fouvent

l'agréab1e perfpeétive.? Le nomb.re des gens de let–

tres ou des favans que des bienfaits

acc~mulés,

ou

<les circonftances particulieres , ont mis dans une

.fituation équivalente, e fi

petit, qu'on n e peut refu·

fer

a

ceux qui fe jettent dans cette carriere , le mé–

..rite

du déíintéreífement

~

&

meme du mépris des

-richeífes.

II

faut done

recour.ir

a

d'autres r-aifons que le peu

-<l'encouragement des fciences

a

la

Chine, afin c:l'ex:–

pliquer pourquoi leurs progres ont é té fi lents. Nous

ne craindrons point de le dire, c'efi principalement

faute de ce génie inventeur qui dill:ingua particu–

liérement les Grecs dans l'antiquité,

&

qui femble

.erre propre depuis quelque tems aux Européens. Si

.ce génie fe fut íouv.ent montré

a

la Chine , i,l y au–

·roit eu, comme en Europe, des hornmes qui négli–

.geant la fo rrune, contens prefque du pur néceffeire,

.auroient donné .tous leurs foins

a

perfettionner les

i ciences.

Une autre raifon de la lenteur des progres des

iciences chez..les

Chinois ,

eft le refpeét extreme qu'ils

·ont pour leurs ancerres. R íen n'ell:

fi

jufie que ce

fentiment,

&

la nature l'a employé dans tous les

.creurs bien nés. Mais porté trop loin,

il

dégénere

.Cannrneforte .e

vénéra.tio~a

quin e permet.plus d'ofer

faire un

P?S

au-deJa de ceux qni on:r déja été faits,

&

qui

eH

le poífon des fciences: on les a vu s'arre–

rer tout court auffi·tot que trop d'attachement pour

l'antiquité, ou pour quelque philofophe n'a plus

permis de mettre a la balance

f

S

fentimens,

&

de

s'

en écarter. (

+)

·CHINTILA, roi des Vi.íigoths , (

Hifl.

d'Efpag.)

·Ce prince fut

z

' lé pour la -reügion;

il

ne fit ríen

fa ns contulter les éveques de fon roya

u

me; il paroit

par quelques loix qu'il publia

&

fit confirmer par

les prélats aifemblés en concile, qn'il ajma la jufiice,

le

bon ordre.,

&

ne négligea rien pour rendre íes

-p euples heureux : voila tout ce qu'on fait de ce fou–

:verain, o

u

pintor

rout

ce qu'il eft poffible de conjec–

.tnrer d'apres le pet it nombre de fairs que les anna–

lifies de fon t ems ont jugé

a

propos de nous tran f–

mettre : ils nous apprennent que le roi Sifenand étan t

.mort dans l e mois de rnars

636 , il

s'éleva que!ques

diffi' rends entre les éleéteurs, qui ne fe réunire.nt que

dans le mois fuivant , en fa veur de

C/úntila

qui fut

· 'lu

&

proclamé av

e

acclamation. Le nouveau mo–

narque fe ha ta d'aífemble r un concile

a

Tolede pour

y

régl r

le afl:

ir

e

de

1'

' rat

&

.e

elles de l'EgJif¡ .

Ceu e aít mbl e

occupa fort peu de la difcipline

eccl fiafiiqu e, mais beaucoup du gouvernemenr ci–

vjJ;

il

fautcroir e c¡ u'alo rs les conciles tenoieot lieu de

coníe\1 d'étar. Par l'un des canons qui furent faits

&

puhli.és

, les éveques d

1

clarerenr excommunié qui·

onq\te manque:oit

a

la

fui

'Jité

promife au fouve-

e

I

rain. PaT un at tre ' la meme peine d'excommunic •

ti,on fu t

pr~nonc

' e

conr~e,

tom

fuj~t

ambitieux qui,

n ayant pomt

1

s connolÍlanc

,

m

les talens néc

f–

fair~s

.pour gou e!ner, ?u qui n'úant point Goth

d

ongme,

t

nr

ro1t d

s

levcr au rrone. On lit dans

u~

aurre canon que

to~ts ~.eux

qui

p

ndant la

i

du

pnnce ., chercheronr a

s

1nílruire., par la 'oie d s

rnaléfices o

u

aut rem nt, du tems de

{a

mort

&

qui

fero nt des

ceux

a [

effet' dans l'efpoir de lui fuc–

céder, feronr excommuniés; ai-nfi que ceux c¡ui

maudiron~

le

m~narque,

ou qui jett ront quelque

for:t fur lm. On ht avec plus de plaifir deux canor:s

faits -daru ce concile,

&

qui fuppo [i nt , {oit daos

Clzintita

:~

foi daos les éveques les vucs les plus fa –

ges : par l'un il eft ftatu ' que les fujets, dont les fer–

vices

auront éré r éc.ompeníi'

s

par le roi, joui ront

paifiblement des bienfairs qu ils auront res:us,

afin

que l'agrément de leur Útuation excite

les

autres

citoyens

a

fe rendre également utiles. Le de.rnier

canon de ce concile paroit avoir éré propofé par le

fouverain,

&

il

honor e bien fa mémoire; par ce

canon, il fu t réglé que d '[@rmais les rois des Vifi–

goths auroient le droir de faire grace aux criminels.,

meme condamnés,

OU

de modifier les pein

S

pro –

noncées' toutes les fois qu'ils le jugeoient

a

propo~

Ainfi

Chimifa ,

dans un fiecle peu éclair

1

,

eut la

gloir-e de connoirre

&

de fe faire acc(}rc:ler le pri v.i–

le.ge

le plus brillant

&

le plus pré cieux de

la

royauté.

Environ deux années apres, le roi des Viíigoths pn–

blia un édit qui ne nous paroit pas r épondre

a

la

haute

id

1

e ou e le concile de Tolede nous avoit don·

n 'e de

Úl

profonde fagelfe. Par cet éclit le roi

Clzin–

tita

ordonna l'expulfion totale des Juifs de fes érats,

&

cela, paree qu'il veut que tous fes fltjets profe1fen't:

le

catholicifme. Les aureurs de

l'Hifl

. u.nive

ifel!e ,

dcpuis L'origine du monde

jufqu'a

nos

jou.rs,

tom~

XXVIIJ, pag.

.52 , difent que l'on ignore

íi

les Juifs

a voient donné líe

u

par quelque aélion particuliere

a

cette rigueur.

11

nous femble que cette obferva–

tion n'eft pas bien réflechie : car il eft évident que

íi

les Juifs s'étoient attiré ce

ch~ltiment

p ar quelque

aB:ion particuliere ,

Chintila

auroit eu orand foin

d'en f-aire mention daos fon édit; puifqu e

0

dans rous

les tems' on n'a jamais manqué

a

jufiifier les

roan–

vais traitem ns exercés contre cetre nation , par les

crimes vrais ou faux qu'on leur a imputés. D'ailleurs,

C/úntila

annon<;at?t, par fon édit, qu'il n'expulfe les

1

uifs de fes états, que paree qu'il v eut que tous fes

f1:1jets profeifent la religion chrétienne , il eíl: évi–

dent que cette expulfion fut uniquernent l'effet du

zele outré du prince

&

de fon fanatifme. Cet édit fut

rigoureufement exécuté,

&

quand il ne refta plus

de

J

uifs dans le royaume des Viíigoths, il y eut

a

Tolede un nouveau concite', qui,

a

lafuite de qu el–

ques réglemens concernant les affaires de l'état,

finit par faire des rernercimens au roi fur fa con–

du ite édifiante,

&

fur fa pieufe rigueur envers les

Juifs: les éveques aífemblés lui rendirent graces au

nom de toute la hyérarchie e

e

el '

fiafiique,

&

le re–

cornmanderent

a

la proteétion di vine.

Chíntila

conti–

nua, dit-on, de gouverner encore quelque tems,

avec autant de m_odérat ion que d'équité,

&

il mou-.

rut vers le commencement de l'année

640, au

grand

regret des Vifigoths qui fous fon regne, a voient

joui d'une profonde paix.

e

L.

c.

)

CHION

ANTHUS ,

e

B otanique,.

)

en

Anglois,

the /ringe or fnow-drop tree.

Caraaere

générique.

·

Le calice elt d'une feu[e piece échancrée en

quatre parties ; fa fleur monopérale

eft

divifée en

quatre fecrmens étroits

&

paralleles, dont le bout

eft obtus

~

&

qui

reífemblent parfaitement aux

jan–

te~

d'une roue ; au foud

de

la fleur

fe

trouv.ent