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CHE
que
les
plai:G.rsqu"elle accorde n'ont point un e.,._cés
danO'er
eux. Que nos regards parcourent les tapis
émaillés,
&
fe repofent fous les dais de verdure; la
gaieté ouvre notre ame aux fentimens de bienveil–
Iance,
&
donne du
jeu
aux organ€s de la vie: qu'on
refpire un airfraischargé de parfums; c'eílunhaume
pour le fang,
&
une fete pour les poumons;
&
l'on
ne fait peut-etre pas affez combien un air chargé de
particules balfamiques, eft précieux pour la fanté ,
devient dans bien des cas un remede sur
&
puif–
fant; que l'odorat agacé
&
féduit puiífe quelquefois
éveiller la volupté; elle éíl lfiouce
&
innocente,
quand elle repofe fur les
~azons-;
c'eíl fur les riches
carreaux qu'elle devient dangereufe; c'eft dans un
nuage d'ambre qu'elle cache la perfidie
&
le repen–
tir'
&
non pasa la campagne fous les berceaux des
~heyrefiuilles
fleutis' a moins qu'on ne l'y ait amenée
de la ville.
Ces arbriífeauxpeuvent etre variés a l'infini par les
formes; qu'ils trainerlt parterre,
&
couvrent comme
d'un tapis les lieux négligés des hofql\CtS; ,que leuts
fouples rameaux foient courbés ailleurs en cintres
légers ; ici ils c.ouronneront en réfeaux l.e haut
d~u~e
charmille; la 1ls s'entrelaceront parmx la femllee
d'un maffif;plusloinils ferpenteront autour dn tronc
d'un arbre, s'élanceront parmi fes.branches,
&
re–
tomberont en guirlandes ; dans un parterre ils pren–
dront fous le cifeau la forme d'un vafe, d'un pilaílre
ou d'un buiífon ;
&
ils plairont fous tous ces afpeéts.
Ce n'eíl ¡Jas leur foupleífe feule qui fait leur mé–
rite; la divedité piquante qui regne entre les efpe–
ces
&
variétés de ce genre , les rend auffi ttes - pré–
cieufes ; celles-ci portent des fleurs blanches; celles–
Ia
d'un jaune-pale; d'autres font couvertes de bou–
quets d'une coul.eur de chair des p!us
a~réables?
il en
efi qui n'ont pomt d'odeur, ma1s qu1 nous dedom–
magent
p~r
leurs tleurs d'une vive écarlate,doublées
d'un oranger échttant; les uns annoncent le printems
par leurs épis colorés; d'autres c<:mroni?-ent
~~té ~e
leurs guirlandes ; plufteurs fleunífent ¡ufqu a tro1s
fois
&
font encore en oél:obre parés
de bouquets
odo;ans: tous verdoyent des la fin de l
'hiver.lls'en
trouve une efpece dont le feuillage réfi
fie a la gelée,
&
dont les ileurs meme bravenf fouvent la faifon
des frimats: il n'y a pas, jufqu'au deffm de leurs feuil–
les , qui n'offre des variétés ;"quelques-?-nes
fon~
découpées comme celles du chene ; parm1 celles- c1
on en voit qui font b.rodées d'un
~ompartiment
de
Jignes jaunes; d'autres foMt
pa~achees
d7 blanc; les
unes font molles, légeres
&
d
un
v:ert ga1; le?
autr~s
{ont larges
étoffées ,
&
d'un vert rembrum ;
&
1l
n'efi pas
u~e
de c;s efpeces.
&
~ariétés
qui ne puiffe
contribuet a l'agrement des ¡ardms.
Nous allons donner une idée de chacun.e d'elles,
en joignant nos propres dbfervations
a
celles d_e
Miller.
La premiere efpece a deux variétés qui font
peut-etre eles efpeces diilinél:es : la plus anciennement
conmte, qui nous eíl venue de Virginie , a des pouf–
fes plus vigoureufes, des feuilles d'un vert plus clair;
les bouquets de fes fleurs font plus étoffés
&
d'une
couleur plus foncée que daos la nouvelle qui efi ve–
n
ue de la Caroline ; toutes deux reífemblent aux
cheyre-fiuilles
communs, mais les farm:ns en
fo~t
plus minces,
&
il n'y a
~u
e le.
ch'eYre-fiudfe
des
~o1s
qui les aic encore plus greles; 1ls font pohs
&
d une
co~leur
purpurine ; les feuilles ont la forme d'un oh–
long renverfé,
&
environnent la branche; elles font
d'un vert brillant par-deífus,
&
d'un vert pale par–
deífous ; les fleurs naiffent par bouquets au bout des
rameaux
~
ce font de longs tubes évafés dans leur
partie fupérieure
&
dont les bords font découpés
'
r
''
1
.
en 'mq fegmens de giandeur pre1qu ega e, ce qu1
avoit engagé Tournefort
a
eri faire un gen¡e appellé
Tome
11.
CHE
395
p¿riclymenum
,
dénomination que no\.ts avons éten...
due aux
chevre-fiuilles.
Le dehors de ces fleurs eft
d'une couleur d'écarlate bdllante,
&
le dedans d'un
jaune vif: ces efpeces fleuriífent depuis la fin de
juin jufqu'en automne; elles ne peuvent fe fnpporter
d'elles-memes; encore bien qu'on les aide par la
tonte ,
il
faut abfolument les foutenir.
La fe conde efpece eíl le
cheyre-fiuille
commun
d'f:Iollande ou d'Allemagne ; il differe de celui des
bOis appellé en Anglois
woodbine
,
en ce que fes
b~anches
font beaucoup plus forres
&
moins volu
4
hiles : les feuilles font difiinétes
&
attachées par des
pédicules tres-courts; les fleurs naiífent en bouquets
a
u bout des branches, de l'aiífelle
d~
certains feuil–
lets dont
la
réunion forme une
tete
écailleufe
&
ovale, quand la fleur eft tombée: ces fleurs f.ont rou•
geatres en. dehors
&
jauoatres en-dedans
~
&
d'une
?~eur
tres-gracieufe. Ce
cheyre-feuille
fleurit en juin ,
JUlllet
&
aout.
Il
y
en a deux variétés dont l'une
s'appelle en Anglois ,
leJng blowing honeyfuckle ,
&
l'autre
late red honeyfuckle.
La troifieme efpece eíl appellée communément
cheyre-fiuitle
d'
ltalie.
On en connoit deux ou trois
variétés ; l'une eft le
chevre-fiuille
précoce, dont
h~s
fleurs blanches s'épanouiífent en mai; fes branches
font menues
&
couvertes d'une écorce légere
&
verdatre ; fes feuilles font ovales
&
affifes, mais les
plus proches du bout des branches les environnent,
de forte qu'elles femblent percer les feuilles.Lesfleurs
naiífent en bouquets verticillés
a
u bout des rameaux;
elles font blanches , tres-odoriférantes , mais d'une
courte durée; au bout d'une quinzaine de jours elles
tombent,
&
les feuilles meme paroiífent des ce
moment flétries
&
malades.
L'autre variété eílle
cheyre-fouille
d'Italie
a
fleurs
jaunes, qui fleurit immédiatement apres le blanc; (.es
feuilles font d'un vert plus foncé,
&
fes jeunes bran-.
ches d'une c0uleur plus obfcure.
La
quatrieme efpece eft le
cheyre-/euille
des
bois ;
c'eft celui de tous qui s'entortille le mieux apres les
fupports, fans qu'il ait befoin d'etre aich! pour grim–
per : fes b.ranches.font greles
&
velues ; fes feuilles
font oblongues, oppofées, détachées,
&
légérement
garnies de poils.
Il
y
en a deux variétés principales; l'uhe
a
fleur
blanche' l'autre
a
fleur d'un jaune rougeatt·e ; ces
fleurs s'épanouiífent en juillet,
&
durent jufqu'a la
fin de l'automne ; l'odeur en eíl plus fuave encore
que celles des autres; il y en a trois autres variérés;
l'une
a
feuilles panachées' l'autre a feuilles fefion ...
nées'
&
la troifteme
a
feuílles feftonnées
&
agréa·
blement panachées de lignes jaunes
&
régulieres qui
fuivent les contours des feftons.
On croit que la cinquiéme efpece nous vient
~e
1'
Amérique feptentrionale ; elle a des branches
Vl•
goureufes
couvertes d'une écorce purpurine, 56
embrf.lífées' par les feuilles qui confervent leur ver–
dure pendanttout l'hiver; les fleurs font raífemblées
en bouquets au bout des .branches; fouvent deux ou
trois de ces bouquets
na1ífent les uns des .autres en
·guirlandes ; ces fleurs
fo.ntd'un rouge
bn~lant
en–
dehors
&
d'un jaun
e v1f en-dedans,
&
repandent
une od;ur aromatique tres-forte; elles s'épanouif
...
fent depuis le mois de juin, jufqu'a ce qu'un froid
extreme arrete leurs progres; ce
u
e efpece efr la plus
eftimable de toutes.
La
fixieme porte, comme le grofeiller, des grap ..:
pes
de fleurs qui pendent autout du nreud aes bran–
ches · elles {ont petites, d'un jaune-verdatre,
&
rempiac~es
par des baies d'un
~lanc éclata,n~
, ce
qui a fatt appeller ce
cheyre- ftuzlle
en Amenque
~
foow berry bush'
buiífon a baies de neige.
La
feptieme croit d'elle-
meme
dans
plufteur~
ile-'5
D
dd
ij