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e· o

M

Elle fe diifout encore par l'inexécution de la con–

dition fous laquelle elle s'étoit formée .

Un des aífociés peut reno ncer

a

la

CO!nmunauté'

p ourvu que ce ne foit pasen fraude de fes aJTociés ;

&

dans le eas

oi1

la renonciati on eft valable , elle ope–

r e la diífolution de la

communauté ,

tanr

a

Con

égard

que pour les autres aflo ciés.

La difcuflion générale des biens d'un aifo cié ope–

re aufli le meme effet.

Celui qui gere les biens

&

affaires de la

commu–

-naraé

peut etre contraint d'en rendre compte ehaque

année .

En eas de diifolution de la

communauté ,

chaque

a lfocié peu demander partage des biens qui .font de

n ature

a

pouvoir etre partagés ,

V oyet_

le

traité des

commu.nautc!s ou fociété.s tacites d e

Lebrun. Bouchcul,

for l'art.

231.

de

La

coút. de P oitou;

&

ci-devant aux

mots CoMMUNAux, CoMMUNAUTÉ o 'HABITANS,

&

ci-apr~s

CoMMUNES.

(A)

C oMMUNAUTÉ,

(Commerce. )

On entend par ce

rnot la réunion des pa rticuliers qui exercent un me–

me art ou un méme méticr, fous certaines regles

communes qui en fo rment .un corps politic¡ue .

Les Romains font le feul peuple qu i nous fo urniíre

d ans l'antiquité l'exemple de ces forres de corpora–

t ions : !'origine en étoit dtte

a

la fage politiqu e de

Numa. liJes imagina, dit Plutarqu e, pour multiplier

les \nrérets particuliers dans une fociété compofée

de deux nations ,

&

pour déto urner les efprits d'une

p artialité qui fé paroit trap enu·e eux les de(cendans

des Romains & des Sabins, de venus citoyens de la

me

me ville. Ces

comnuuzautés

étoicnt connues

a

Ro –

m e fo us le nom de

colt.!ges.

C e rnot s'eftl ong-tems

c onfervé dans les villes Anféatiques , pour fignifier

l'ajJernblée des marclrands,

&

en

fin

le

lieu

ou ils s 'a.f–

ftmbünt p our n¿gocier entre eux .

Il eft a!fez di f!icile de décider quelle a été !'origi–

n e du renouvellement des

communarués

dans les em–

:pires fo ndés par les Barbares fur les ruines de celui

d es Romai ns: il ell: v raiflemblable que la tradüion

co nfe rva le fo uvenir de cet u fage des Romains ,

&

que les feigneurs particuliers le fircnt revivre dans

leurs di ílriéls par un moti f différent. D 'abord ce fut

fans doute pour honorer les Arts , & les encouraaer

par des priviléges ou des di!linélions. O n en voit

::.e–

me encore quelque traces dans l'efprit aéluel de ces

diverfes

communautés ,

qui fe difputent fa ns cefle de

p rééminence ' d'ancienneté ' & qui cherchcnt

a

s'i–

foler;

a

moins que ce ne foit l'idée générale de tout

c e qui forme une lociété particuliere.

C~s

corps poliriques n'enrrerent pas toCtjours dans

les

vf1e

s des légiflateu rs,

&

clans les tems de trou–

bles

i.ls

faciliterent quelquefois la r beIlion. On les a

V ll

a G

and s'armer conu·e leurs maitres en 130 1.

Jacques d'Artevel , en 1336, de braifeur de hierre ,

devint le chef des FlamatJds l>dr fon crédit parmi les

comrnunaut

1

S:

en

1404 ,

es onvriers de Louvain

égorgerent leurs magiílrats.

Chez des peuples plus fideles , les fouverains en

ont retiré d'aírez grands fecours.

En Angletcrre ces priviléges forment une pan ie

de la

l~berté

politique. Ces co rporations s'y appel–

lent

mijlery,

nom qui convient a!fez

a

leur efprit.

Pan om >1

s'y ell: introduit des abus. En effet ces

comnzurzautés

onr des lois particu lieres , qui fon t pref–

qw;

tome~

o ppofées au bien général

&

anx vues du

légdlateur. La premiere & la plus dangereufe , eft

celle qu> oppofe des barrieres

a

l'indull:ne en mul–

ripliant le> frais

&

los fo rmaht 's des réceptions .

D ans quelques

communnucis

ntCmc

ott

le

non1bre

des

rnembres efllimité ,

&

dans cclles oit la facul1é d'en

Ctre membre efi refirainrc .au.

fils

des

n1aitres

on ne

voit qu"un monopole conrratrc aux lois de la'raifon

COM

&

de Tétat, une occaúon pro chaine de rnanC]l

1

er

a

e lles de la confctence

&

de la Religion.

Le premier príncipe du Commerce eflla concur–

rence ; c'eft par elle feule que les Arts fe perfetlion–

nent , que les denrées abondent, que l'état fe pro–

cu~e,

un granel fuperflu

a

exponer, qu'il obticnr la

¡Jrefer~nc~

par, le

bo~

marché, enfin qu'il remplit

Ion ob¡et unmed1at d occuper

&

de nourrir le plus

grand nombre d'hommes qu'illui eft poffible.

Il

n'eft aucune

ex~ept~o?

a

cett~

regle, pas meme

dans

le~

communauus

~u

ti

fe prefente de grandes

entreprif~s.

D ans ces cnconftances, les pctitcs for–

tunes fe

re~mtlfent

pour former un capital confidéra–

ble' les imérers de la fociété en font plus melés : le

crédir de ces fortunes ·divifées eft plus granel que

s'il étoir réuni fttr deux ou trois tetes;

&

dans le cas

meme

oi1

elles ne fe réuniroient pas , des qu il y a

beaucoup d'argent dans une nation, il eíl conílant

q_u'auc~me

entreprife lucrative ne manquera d'ac–

honnaues .

·Les prolits des particuliers diminueront, mais la

malfe générale du gain Cera augmentée; c'eíl le but

de l'état.

On ne peut citer dans ces matieres une autorité

plus re(¡Jeélable que celle du célebre Jean de Wit:

voici ce qu'il dit au

cit. x .

de la premiere partie

dt

fes

11zémoirrts.

«

Le gain alfuré des corps de métiers-ou de mar–

" chands , les rend indolens

&

pareifeux, pcndant

" qu'ils excluent des gens fort habiles '

a

qui la né–

" ceflité do nneroir de l'induílrie: car il eft conílanr

»

que la Ha llande qui eft

íi

chargée, ne peut confer–

" ver l'ava ntage de tenir les amres peuples hors du

" Commerce, que par le rravail , l'mdufuie , la har–

" die!fe, le bon ménage ,

&

la fobriété des habi-

" tans....... Il eft cerrain que les Hollandois

" n'ont jamais perdu aucun commerce en Europe

" par le trop granel tranfport des marchandifes , tant

.. que le trafic a été libre

a

un chacun , _ '

C e qu'a dit ce gra nel homme po ur le commercc

&

les manufaélures de fa patrie, pent erre appliqué

il

tous les pays. L'expérience feule peur ajouter

a

l'é–

vidence de fon prín cipe: comme de voir des

commu–

nara.!s

dont les apprentis ne peuvent etre mariés;

re9lemem dell:ruilif de la popularion d'un état: des

m:::riers

oi1

il faut pafler fept années de fa vie en ap–

prentilfage ; flatur c¡ui décourage l'i nduílrie , qui di–

minue le nombre des Artiftes, o u qui les fait palfer

chez des peuples qui ne leur refi•fent pas un droir

que mérire leur habileté.

Si les

communautis

des marchands ou des artilles

v eulent fe dill:inguer ' ce doit etre en concourant de

to ut leur pou voir au bien genéra l de la grande fo–

ciété : elles demande(Ont la fup preflion de ccux de

leurs ftatuts qlú ferment la porte

a

l'induílrie : elles

diminuéront leurs frais , leurs dettcs , leurs revenus ;

revenus prefque toftjours confommés en mauvais

proces , en repas entre les jurés , o u en autres dé–

penfes

inut iles; elles conferveront ceux qu'cm–

ployenr les occaúo ns nécellitées , ou c¡uelque cho(e

de plus, pour récompenfe r d'une main equitable, (ott

les découvertes utiles relatives

a

leur art' foJt les

ouvriers qui fe feront le plus dill:ingués chaquc an-

née par leurs ouvrages.

.

L'abus n'eft pas qu'il

y

ait des

comrnu'!aueh ,

~lllf­

qu'il faut une police; mais qu'ellcs fo,ent mdt,ffé–

rentes fur le progri!S des Arts memes

d~mt

elles

S

oc–

cupent ; c¡ue l'intérer particulier

y

abJorbe l'mréret

public , e ellun

in

con vénient rres-honteux pour

el–

les. Sur le dérail des

communauds,

contultez le

dr~LioJZ!UlÍre du Conurz

&

tes

di.Jferens articüs de ce/w-et.

Art.

M .

V. D .

i<

C

MUNAUX ,

(Jur{fPr.) voyeui-tkv.

Co.1-

nt U.t\A.L ,

ci-aprts

Co;\iMUNES.