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CHA

en avoir fous luí la direélion , qui donnoit des lettres

a

ceux <¡1-Ü étoient re<;tiS maitres dans quelque fcien–

ce & auxquels on donnoit pouvoir d'enfeigner. Ce–

luí' qui fcelloit leurs lenres fut appeUé

chancelier

a

l'infiar du chancelier de France, qui fcelloit les let–

rres du roi.

L'infiillltiOn du

cfwncelier de t'iglift de Paris

doit

~tre

fort ancienne , ptÜf<¡l•e des le tems d'Imbert,

éveque de París en tOJO, un nommé Durand eíl:

quaJilié

cancellarius

ttclejia.

Parijienjis.

Raynald pre–

noit le meme titre en IOJ

l.;

&

l'on connOtt !OUS ceUX

qtü ont depuis rempli cette place.

Lorfque les maitres & régens des différentes éco–

les de París commencerent

a

former un corps, que

l'on appella

u.niverjiti,

ce qui n'arriva qu'au commen–

cement du xiij. fiecle; alors le

clzanceliir de l'églift

Yie Paris

prit auffi le titre de

chancdier de L'univerjiti.

lnnotent

!V.

par deux bulles, !'une datée de la

feconde année de fon pontificar (c'étoit en

1

2.44) ,

l'autre clatée de fept ans apres, mande au

clzancelier

d. L'Ju/ift de Paris

de faire taxer le loüage des mai–

fons

~l1

demeuroient les régens.

Grégoire

X.

ordonna <¡1-1e le

clzancelier

élu préte–

roit ferment entre les mains de l'éveque

&

du cha:-

pitre.

,

Suivant une lettre de Nicolas Ill. qui efi au fe–

cond volume du répertoire des chartes de l'égufe de

P arís

,fol. .S4.

ce pape ayant caffé l'éleaion qui avoit

été faite d'Odon de Saint-Denis , chanoine de Paris ,

p our éveque de la meme églife , conféra cet éveché

a

frere

J

ean de Allodin, de l'ordre des Freres-Pre–

cheurs, qui étoit alors

chancelier de l'lglift de Paris;

lequel refufa cet éveché , voulant demeurer ferme

"C!ans l'état c¡u'il avoit embraffé.

.

La place de

'chancelier de L'univer/ité

étoit regardée

'comme fi importante , que Boniface VIII. dans le

tems de fes dO:melés avec Philippe-le-Bel, réferva

p our lui-mcme cene place, afin d'avoir plus d'au–

t oriré dans l'univerfité , & principalement fur les

lloaeurs en Théologie, auxquels le

chancelier de t'u–

'lliverjité

donne le degré de doaeur & la bénédiaion,

&

commiílion de pr<kher par tout le monde.

Mais apres la mort de Boniface, l'univerfité ayant

deliré de ravoir cet office, Benoit

XL

le luí rendir;

& l'on tient que ce fut pour éviter

a

!'avenir une

fembiable ufurparion' que cet office fut attaché

a

tm chanoine de l'églife de Paris: ce que l'on incluir

-d'une bulle de ce pape, qui efi dans les regiíl:res de ·

l'églif'e de Paris , dans ceux de fainte G <!'nevieve,

& dans le livre du reaeur, ou il y a encere une au–

tre bulle de Crégoire

XI.

a

ce fujet.

~l

efi néanmoins certain que préfentement il n'y

a point de canonicat annexé

a

la dignité de

chance–

iier;

il eíl: membre de l'églife fans etre du chapitre,

a

moins 'qu'il ne

fíh

déja chanoine, ou qu'il ne le de–

vienne dans la fuite; ce qui efi a!Tez ordinaire.

Comme il ne tenoit a nciennement fon pouvoir

t¡ue de l'éveque ,

il

ne donnoir la faculté d'exercer

& d'enfeigner que dans l 'étendue de l'éveché.

L'ab~

bé ele fainre Genevieve qui avoit la direélion des éco–

Ies ptlbliq\tes du territoire particulier, dont il étoit

feigneur fpirituel & tempere!, avoit fon

cfzanctlier

qui donnoit des licences pour toutes les facultés;

&

comme il relevoit immediatement du faint-úége ,

lepape lui accorda le privilé!?e de donner

a

ceux qu'il

licentieroit, la faculté d'enfe<gner par toute la terre.

Le

chancelier de Narre-D ame

obtint un femblable pou–

v oir de Benoir

XI.

dans le xjv. fiecle.

Il étoit quelquefois du nombre de ceüx que l'on

nommoit pour tenir le parlement. On voit qu 'il y

étoit le

:z.t

Mai

IJ

75 , lorfqu'on y publia l'ordonnan–

c e de Charles V. qui fixe la majorité des Rois a qua–

torze ans.

Le célebre Gerfon , c¡ui fut nommé

clrancelier de

CHA

9S

l'rmiv¿TjUt

en

t

39 5 , fut l'un des plus grands hommes

de fon tems,

&

employé dans les négociations les

plus importantes.

Le

cltancetier de t'univerjité

fut appellé

a

fa réfor–

·mation par les cardinaux de Saint-Mars & de Saint–

Martin-aux-Monts, &

a

celle que lit le cardinal d'E–

touteville, légat en France, Otl il permi.t au

chance–

lier de l'égtifi de Paris

d'abfoudre du líen de l'excom–

munication a l'article de la more.

Le minifiere du

clzancelier

devoit etre purement

gratuit; tellement que le 6 Février

1

52.9, l'univerfi–

té vint fe plaindre au parlement de ce que fon

chan–

c<lierprenoit

de l'argent pour faire des maitres-es-arts

ou doaeurs.

La dignité de

~c/zancelier

efi

a

la nomination ducha–

pitre.

Le reaeur de l'u niverftté aíliíl:e au ehapirre de No–

tre-D ame a l'infiallation du

chancelier.

Il donne préfentement feul la bénédiaion de li–

cence dans les facultés de Théologie & de Medeci–

ne: .par rapport

~u

degré de maitre-es-arts, par un

ancten accord

faa

entre le

chancelier de N ocre- DamG

& celui de fainte Génevieve, 'les colléges font divi–

fés en deux lots, qu'on appelle

premier &ficond loe,

Le

cltancelier de Notre- D ame

& 'Celui de fainte Gé–

nevieve ont chacun leur lot, & chacun d'eux donne

la licence aux bacheliers es arts venans des colléges

de fon lot; & comme ces lots ne fe trouvent plus

parfaitement égaux ,

a

caufe des révolutions arri–

v'ées dans quelques colléges , ils changent de lot tous

les deux ans.lls font entre élix bourfe commune pour

les

droits de r

éception.

'Lorfque.la

licence des théologiens & des étudians

en

Medecine

efi linie, ils font préfentés au

chancelier

de Norn-Dame

en la falle de l'officialité;

&

quelques

jours apres, il leur donne dans la chapelle de l'arche–

veché la bénédiaion & la dimiílion ou !icence d'en–

feigner. Il donne auíli en meme tems le bonnet de

doaenr aux théologiens; ce qui efi précédé d'une

thefe qu'on nomme

aulique,

paree qu'elle fe fotttient

dans la grande falle de

1

'archeveché. La cérémonie

commence par un difcours du

chancelier

a celui qui

doi t erre re0• doaeur:

it

la fin de ce difcours , illui

donne le bonnet. Auffi-tot le nouveau doéleur préú–

de

a

l'aulique ou il argumente le prernier, & enfuite

le

chancelier,

&c. L'aulique étant finie, le

chancelier

& les doaeurs accorrtpagnés des bedcaux , menent

le nouveau doaeur

a

Notre-Dame,

o~•

il fait ferment

devant l'autel de faint D enis, autrefois de faint Se–

bafiien, qu'il défendra la vérité jufqu'ii l'effufion de

fon fang. Ce ferment fe fait

a

genoux; la feule di(–

tinaion que l'on obferVe pour les princes, efi qu'on

leur préfente un carreau pour s'agenouiller.

A l'égard eles licentiés ·en Medecine, apres avoir

rec;u de lui la bénédiaion de licence , ils rec;oivent

enCuite le bonnet de doaeur dans leurs écoles, par

les mains d'un medecirt.

On trmwe des lenres de Philippe VI. die de Va–

lois , du mois d'Aoftt

1

33

1 ,

par lefqu elles , en con–

lirmant quelques ufages obfervés de cems immémo–

~ial

dans la faculté de Medecine,

il

ordonne que les

écoliers en Medecine qui auront fait leur cours,

&

voudront ctre maitres , feront préfentés par les mal–

tres au

chanalier de L'églifl dt:. Paris,

qui doit les exa•

miner chacun

a

part; & que s'ils fe trouvent capa–

bies, ils foient licentiés.

I1 intervint encere au mois de Juin t 5

40,

un ar–

ret de reglement

a

leur fujet; par lequel , faifa nC

droit fur la requ<!te des

licentiandes

en la faculté de

Medecine, il fut dit que dorénavant, au tems de la

mi-car<!me, la facul té de Medecine s'affembleroit en

la falle de l'éveché de París , oitl'on a accoutumé de

faire les doaeurs en Théologie ; que le

clzancelier de

t'univuftté

en l'églife de Paris s'y trouvera cornme