CEL
La
Ce1lfyrie
fut conquife par !cs ·Macedoniens dµ
terns d'Alexandre le.grand.·A pres la more de ce prin–
ce, elle appartint aux rois d'Egypre qui e!l:imoient
cette polfellion plus que l'Egypce memc. Mais An–
tiochus , roi de Syrie, la
leur cnleva l'an de Rome
535,
&
depuis ils firent de vains elfom pour la re–
prendre.
Lorfque ce pays fut foumis
a
la domination Ro–
maine par Pompee, plufieurs de fes villes regarderent
<:et evenement comme une epoque heureufe , d'ou el–
les commencerent
3
compeer les annees clans leurs an–
nales
&
fur Jes monumens. Cette ere fut adoptee par
Tes villes d'Abila, de Gadara, d'Hippus, de Dium',
de Canatha, de Pella
&
de Philadelphie.
Le
fait ell:
conftate par Jes medailles de ces villes. Le cardinal
Noris ne l'avoit obferve que fur Jes medailles de Ga–
dara , d'Hippus & de Philadelphie ; depuis, on l'a
decouvert fur !es medailles de quatre autres villes. La
reduCl:ion de la
Cilifyrie,
en province Romaine, eroit
done un evenement bien interelfant pour ce pays. Le
cardinal Noris en a examine la date
Bl
les circon–
!l:ances, avec la fagacite
&
I'
erudition qui caraCl:eri–
fcnt tous fes ouvrages. A ccs preuves , on peut en
ajouter de nouvelles tirees des monumens.
Les villes de
Cilijj•rie
acquirent , fous le nouveau
gouvernement, de grands avantages ; les unes le re–
tablilfement de leurs citoyens ; !es autres l'autonomie,
&
toutes une efpece de liberte qu'dles avoient perdue
fous la domination des Juifs , ou par !es vexations
des Arabes. Plufieurs de ces villes, par reconnoilfan–
ce d'un changement li he'ureux ,
&
pour en perpe–
tuer la_memoire, etablirent une ere, de laquelle on
compta la fuite des annees , dont l'epoque primitive
fut fixee
a
l'an9ee Syrienne , qui avoit commence
a
l'_automne de l'an de Rome
690 ,
avant !'ere chre–
tienne
64.
Dom Calmet remarque que dans
l'ecriture on ne
di!l:ingue la
Cilifyrie
par aucun nom parciclllier. Elle
cft: comprifc fous le nom general
d'Aram;
&
peu't-ecre
que la Syrie de Saba au Aram Saba, s'etendoit dans
la
Cilifyrie.
Je ne fais pourcant, ajoute dam Calmer,
li on en a de bonnes preuves, car nous ignorons au
ecoit la ville de Saba, qui donnoit le nom
a
Aram
de Saba ,
a
mains que ce
m:
foit la meme que Ho–
ba , marquee dans la
Ge11efa,
au Chobal , comme li–
fent !es Septante , d'ou l'on a fair Abyla
a
l'encree
de la
Cilifyrie.
(t)
'" §
CELICOLES .... D ans cet article du
Difl.
raif des Sciences
,
&c. au lieu de
S. Epipba11e , lib. I,
pa11eg.
lifez
S.
Epipha11e , lib.
I,
pa11ar.
Du reft:e, M .
Bafoage a prouve dans fon
Hifioire
du
Jui/s,
que Jes
l'hariliens ne croyoient point que !es cieux fulfent ani–
mes,
&
nc !es confideroient point comme les corps des
anges ; & que S. Epiphane ne leur a point attribue
ces erreurs.
Lettres fur l'Encyclopedie.
§
CELLULAIRE ( Tmu) ,
.d11atomit.
Nous don–
nerons un fupplement important
a
cet article du
Difl.
rdif
du
Sciences,
&c. au mot T1ssu.
CELTES,
(Rift.
anc.)
le nom des
Celtes,
ainfi que
leur origine, ell: enveloppe de tenebres que !es G ram–
mairiens
Ont
en vain cache de difliper. Ammien-Mar–
cdlin, fur la foi de Timagene, hi!l:orien Gree , alfure
que !es
Celw
furent ainfi nommes d'un roi refpecte
par la fagelfe de fan adminift:racion,
& .
par l'eclat de
fes viCl:oires. Sa mere Galatie , dont il cherilfoit la
memoire, donna fon nom
a
une portion de la nation,
qui fut appellee Galate. Appien , appuye du fecou rs
des traditions populaires ,
tire la .racine de ce mot
d'un certain Celms, fils du Cyclope Polypheme , qui
feconde de fes freres Illirus
&
Gala, fortit de la Si–
dle,
&
fc rendit maitre de taus les pays connus fous
la domination de la Celtique. Tous !es conquerans,
pour perBJ!t uer leur gloire, avoient alors la coucu–
me de donner leur nom aux nations fubjuguees par
leurs armes. 11 ell: bon d'obferver que quand !es Grecs
!le trouvoient pas
la
racinc du nom d'lln peuple dans
'Iom~
IJ.
.
.c
E L
265
leur
,;riaul.";
!cur imaoination feconde enfantoit un roi
au un heros , dont
il~
faifoient defcendre touu: la na–
tion. Jules-Cefar
fe
borne
a
dire , que le nom de
Ce/.
Us
doit fon origine
a
la languc naturelle du pays que
ces peuples habitoient.
Il
ell: plus interclf<lnt de favoir quels peuples etoient
compris fous la denomination de
Celtes:
cctce que!l:ion
mfote une ferieufe difcuf1ion pour fe precautionner
contre l'erreur qui attribue
a
une nation ce qui con–
vient
a
une autre. Les favans ont travaille
a
repan–
dre la lumiere fur ces conrrees
tenebr~ufes ;
la diver–
fite de leurs opinions en demontre !'incertitude. Les
uns pretendent que
le
nom
Je
Celtes
ne convient qu'aux
Gaulois , c'e!l:-a-dire , aux peuples compris entre ks
Pyrenees , Jes Alpes, la Mediterranee ,
le
R hin
!
la
Manche
&
!'Ocean; les autres l'etendent fur taus les
habitans de !'Europe. La premiere opinion parolt
la
plus probable; M. Schoephlin, pour l'accrediter, l'ap–
puie fur !es autorices des ecrivains refpeCl:abks par
leur antiquite , eds qu'Herodote, Polybe , Plutarque ,
A
riCl:ote
Diodore de Sicile , Denis d'Halicamaffe ,
Arrien, 'strabon, Appien, Pline , Suidas , Cefar, Ti–
te-Live
&
generalernent fur rous !es H ift:orien_s qui
vivoient clans des terns au ils pouvoient tout votr par
leurs yeux.
~elques
ufages communs aux differens
peuples de !'Europe ne prouvent point l'identite
~e
leur origine. Le L appon & l'Hoctentot peuvent avo1r
certains traits de relfemblance' fans pretrndre etre des
rameaux fortis de la meme tige.
~oique
!es
Celtts
prives du fecours des
letcres
n'aiem point eu d'hi!l:orien pour nous tranfmetrre kur
gloire , ii nous reft:e des precieux monumens de leur
valeur. C'c!l: de la bouche de leurs ennemis que nous
apprenO(ls que ces peuples belliqueux, apres avoir don-
. ne des mai<res
a
la moitie de !'Europe, ecablirent kur
domination dans plufieurs con trees de
I'
Alie. Ce
fut
fous
le
regne de Tarquin l'ancien , qu'ils commencc:–
rent
a
figurer avec
le
plus d'eclat.. Leur pays furchar–
ge d'habitans ne pouvoit fournir
a
leurs befoins. P)us
guerriers que cultivatcurs, ils formerent une armee de
foldats avcnturiers fous la con1foite de Bd lovefe
&
de
Sigovefe qui forent
cherch.erchez
l'ecranger Jes ref–
fources que leur fol refufoit
a
leur parelfe dedaigneu–
fc.
Trois cens mille hommes partages en deux C?rps,
fuffifoient pour donner des loix
a
rous !es peuples
de
la terre. L'un tourna fes armes "ontre l'Ic.ilie , alors
habitee par plufieurs nations belliqueufes q ui n'avoient
qu'l rcunir kurs forces pour etre invincibles; l'autre
dirigea
fa
marehe vers la foret cl'Hircinie, qui pour
!ors couvroit route l'Allemagne. Bdlo{efe, general de
l'armee contre l'ltalie , traverfa les Alpes fans ecre ar.
rete par la reli!Pance des habitans qui furent fubju–
gues par_fes armes. 11 etendic
fa
domination jufqu'aux
rives du Po, & cette partie de l'ltalie perdant foa
nom avec
fa
gloire, prit celui de fes conquerans. Les
Romains
&
les Grecs l'appellerent
Gaule Cifalpine
,'
ce
qui defigne fa fituation par rapport
a
eux ; cc pays
q\ti s'etendoit encre ce fleuve
&:
les Alpes, avoit
d'excellens paturages , cc qui le rendoit d'amant plus
precieux
a
un peuple qui nourrilfoit beaucotip de
chevaux. C'e!l: aujourd'hui le Piemont , le Milanez,
& une partie du Mantouan, avc:c le Bergarnafc •& le
Brelfan.
Sigovefe eut encore des fucces plus brillans. Apres
avoir parcouru en vainqueur toute la Germanie , il
s'etablit dans
la Boheme ; bien-tot cet arbre vigou–
reux couvrit de fcs rameaux les rives du Danube
&
Jes bards du_Pont-Euxin. La Rhecie, la Norique, la
P annonie ,
la
Thrace , la Grece , la Bythinie , la Cap–
padoce, la Paphlaoonie
&
l' Alie mlneure, fo renc for–
cees de plier fous le joug des defcendans de ce Gau–
lois conquerant.
lls y fonderent plufieurs ctats, dont
cdui de Galatie au de Gallo-Grece a jem:
le plus
d'eclat. L es monarques Aftatiques , penetres de ve–
neration pour cettc:
race
conquera~te
_,
recherchere?t
fan alliance,
&
ils fe croyoienc
1nv1~~1~les ,
quand ils