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CEL
avoient des Gaulois
a
leur iolde. Polybe nous apprtnd
que !es -Etrufques qui habitoient Jes pays {itues te long
du Po, forent remplaces par Jes Bayens, les L ais ,
]es Lebricieos , les Infubres
&
Jes Cenomaniens. Les
Ananes, Jes Boyens, Jes Egans
&
Jes Senonois fc
fi–
:xerent pres de la mer Adriatique. Etienne de Bifance
&
Straban, penchent
a
croirc q\le ks Vtnetes Oll
Ve–
nitiens defcendent d'une colonie du territoirc.: de V<1nne
dans
la
Bfetagne Armorique,
La conquete de Rome par ijrennQs , fut l'ouvrnge
des Boyens
&
des Infubres qlle Straban appelle
Cel–
tes.
Dans la fuite ils degenererent de
]JI
valeur de leurs
ancetres. Leur courage enerve par le& delices du cli–
mat, infpira au peuplc; vaincu l'audace de s'alfranchir
de fes
tyrans aQlQllis. Apre& avoir effuye ph1!ieurs
defaites' ils.
furen~
chercher des eraqli[eme:is fur lcs
bards du Danube
OU
ils el}(Cnt des g4errcs
a
foqre–
nir Cantre !es Oaccs
1
jufqu'3. ce que lel1r nation felt
cn~iercment
detr1,1ite. Les
Ceftrs
en abandonnant !'Ita–
lic,
y
lai£ferent de$
monurnen~
de le1,1r domination. M i–
lan, Pavie, Verceil, Brdfe
1
Verone , Come, Berga–
me, Trente, Vi<;enfe, Novan1
&
.l,.ocli fe gloriflent
de Jes avoir pour fondateurs.
L'armee aux ordres de Slgovefe traverfa des pays
.qui n'avoient point de po.{fe£feun titres. Les produ–
Ctions de la nature appartenoient
~
celui qui vol11oit
Jes recueillir. L es Helvetiens, felon T acitc, s'etendi–
rent c:ntre le Rhin , le Mein ,
&
la foret !iercinie,
- Les Boyens, penetrant plus loin, s'etablirent ga11s lj\
Boheme, Le& difTerens pe1,1ples qui compofoient cette
armee' tiren:nt au fort Jes provinces fournifes par
leur~
armes. Les Carnes eurent l'lllirie, Jes Tauri(fes une
partie de l'lllirie pres du Mont-Claude, )es J apidos
les campagnes dominees par l'Albron, rnonca.gnc ex–
trem.ement e)evee qui ferme Jes A.lpes.
C'e~oit
une n<j–
tion inquiete
&
belliqueufe, qu'
A;"i~gu(l;e
et1,t peine
~
reprimer. L es E!l:iens OC<;QpeFent
la
l,..ithu;inie '
la
Pru£fe, la
1~ivooie
&
la droite c;le la me:r Baltique ,
ou ils conferverent la languc; des
C~(te1 ,
&
fireot Rell•
rir )'agriculture. La plupart des villes qui fubfillent
encore aujourd'hui
~
portent d1;s
t1Q111s qui deiignent
)eur origine gauloife,
Ces colonies s'etant myltipliee•, che-rcherent de nou–
veaux etabli£femens fous la conc;luite d'un general nom–
me
Cambaule.
Cette expedition Fl'eut ('las un auffi heu–
reu x fucces que la premiere; ils penetrere!lt jufques
dans la Thrace , dont par cleliance de lems forces ,
ils n'oferent tenter la conquete, Ce torrent
fe
dill.pade lui-meme, ne lailfant qui: quelquc;s veftiges de fes
rava ges.
Quelque terns apres, ces memes peuples , fous la
conduite d'un Brennus ,
d~lferent
du vainqueur de
Rome, allerent affieger
le
temple de .Do\phe, dont les
riches offrandes allumoient !e1;1r cupidite, Ce liege fan–
giant leur couta leur gfoer;iJ ; ·cette perte les jetta dans
la
con!l:ernation , ils furent attaq ues
&;
mis en fu.ite ;
Jes ups fe difperferent daf!S I'Afie ,
&
d)lns la 'Thra–
ce : d'autres fe fixerent au confluent du Danube
&
de
la Saye. Q.uelques.uns
reveiU~
par l'arnour de
~a
pa.
. trie , fe remerent
a
Touloufe pour
y
jouir du fruit
de leur br\gandage. Une epidemic ayant defol.c!
tout le
pay.s ,
)l.s
confulterent Jes alJgures fur Jes moyens de
detourner ce fieau '
&
fur leur reponfe, ils jetterent
dans •le lac de 'il'ouloufe, !'or
&
!'argent qu'i ls avoienc
amalre clans
leurs guerres .facrileges. Cepion , conful
Romain , dans fon expedition ·, contre
les Cimbres ,
epuifa !es eamc de ce lac pour en retirc;r ce r.iche
trefor.
Les
Celtes,
comme leurs defcendans ,
exer~oient
leurs
brigandages , moins par avarice , que par ks mou–
vemens d'un efprit inquiet,
&
qui ne trQuve des char–
mes que dans Jes lieux
OU
ii n'e!l: pas. Ce meme peu–
ple qui s'armoit pour depouiller Jes
temples , voyoit
avec mepris -toutes Jes richelfes d'opinion. Ceu·x qui
~·e~oient
ecablis
fur les bards du Danube ,
&
qu i
eto1enc connus fous le nom de
Scordifques ,
ne connoif-
CEL
foient point Pt1fage de l'or; reli!Jieux
obf~rvateurs
de
l'hofpitalite, l'etranger trouvoit dans leurs
hab"it<1tion~
\:Inc vie si1re
&
commode,
&
ils puni!I'oient -ayec la
derniere feverite ceux qui ofoient
infulter aux voya–
geurs defarmes. Ce gout du brigandage
&
cet amour
de l'hofpitalite font deux contradicHons qu'on remar–
que encore aujourd'hui chez taus !es peuples vaga.
bonds qui vivent c!u produit de leurs inc4rf1ons. L-a
paliion de fonder de nouveaux erablilfemens' etoit
Ii
dominante chez !es anciens
Celtes
,
qu'on les voit
cje
lkcle en fiecle , prfferer
a
leurs can,pagnes fecondes
c!es
i;:ontrees arides
&
heri£fees de rochrn . D ans le
JTJCmc: fiecle o\i Brennus offroit
a
la Grece
le
fcandale
&
l'horreur de fes facrileges, Belgius fit
un~ ~rruptioo
clans
l'I
Macedoine,
&
apres avoir dffait Ptolomee,
qui en etoit le roi , ii revint fur fes pas, ne retirant
d'aucre frl1it c!e fes fatig4es
&
de rant de fang verfe ,
que l'honncur lterile de la victoire. Dans le meme terns,
Ceretrius, lie\ltenant de Brennus,
a
!<1
tece de yingt
mi
Ile
brigands , inonda la Thrace, prit
)3ifance,
~
mit
·~
contr+bution coute la Proponcide,
•
N icomede fe f<;rvit avec fucces de ces aventuriers
pour affermir fan crone. Ce prince pour Jes recom–
penfer de leurs
f~rvices
,
leur fit une cefijQ!} de plu–
fleurs provinces, qu'ils polfederent comme fo11vi:rains.
Ce nouveau
royaurne prit le nom de
Galatie.
Tous
les peuplcs de l'A{ic
1
j4fqu'au Mont-Taurus , en fo–
r.ent fojets
OU
tributaires. Ces Gaulois oc.cupes
a
lji
guerre, n'en etoient p<1s mains ardens
a
fe
r~produire.
J
uftin nous apprend qu'ils multiplierent
a
un point
qu'il fembloic qu'ils dulfent couvrir toute la terre. On
ks vie envoyer des colonies clans le Pont
&
dans la
Capadoi;e ;
&
9l1ancl ils ne devoient fonger cju'a reo
parer !eurs pertes
~
ils
n'ec~)l,1toient
que !'ambition des
conquetes,
Toys Jes andens ecrivains placent des
Celtfs,
non–
feulernent clans la Mreonie, clans .la Phrigie\ la Ca–
padoce,
&
la Paphlagonie, ils a!furent
en~
o.requ'il~
.cnvoyerent des colonies jufques dans
la Scyth\e,
&
que ces nouveaux habitans furent defignes par k nom
de
Celto-Sqthes.
C'e!l: de cette paffion de ie tranfplan–
ter, naturelle
a
tous k s
Celtes,
qu'on a confondo avec
eux cant de peuples de la terre. II ell: difficile cje fi xer
Jeur tr.anfmigration en Efpagne
&
en
Aogkt~rre.
II
y
e1,1t
d~
Cdtef
en
~(.pagne \i~s
la plus
hau~e
anti–
quite, Ils furent
~ppel)es
Celtiberei
de Jeur no:m pro–
pre
&
de leur polition ' rdativement
a
leur anci one
paHic:,
•Le mot
Jbere
appartenoit aux
Celtes
,
qui de–
lignoient par ce norn tO\lS les peuples qui demeuroicnt
derriere une riviere ou une monragne. Ce nom qui
con,,.enoit egalement
a
taus ·ks . peuples au-dela des
Py,renees, devint partic1,1lier
a
une tribu de
Celtes
eta–
blie dans l'Efpagne Tarragonqife.. Ptolamee plaee en–
core ces _peuples dans )a Luf!t<1nie, entre le
~eta
&
I'Ana. !,.curs principales
trib1,1s forent les Verones,
Jes Cl!rpecans , Jes
lceq~etes
qui habitoient le long des
co~es,
oi\
!'on voyqit )a ville de Gallica.F lavia ; quel–
ques ecrivains prefument que cette emigrarion
re
fit
du terns des Tarquins; mais comme ce fut dans ce
mem~
liecle que J3ellovefe
&
Si15ovefe fortirent des
Ga4les ave
c denombreufes colonies,
ii
e!l: difficile de·
croire que
I.eshabitans
fe
trouvant mains
a
J'efroit ,
aient fonge
~
cf)ercher dc;s erabli£femens chez
l'etran–
ger. Au re!l:e, l'epidemie des
opinion~
infe&e cette
nation depuis ·fon origine;
~ .
l'exemple fut toujours
la regle de fes mceurs.
L'epoque de !'emigration des
Celte.r
clans
I'
~nglc
terre ' e!l: egalement incertaine ;
ii e!l: cependant re–
COl)nU q ue la partie meridionale de cette
lie n'etoit
habitee que par des peuples originaires des Gaults ,
&
fur-tout de la Belgique; ce fui;ent eux qui enfri–
gnerent l'11gricl1lture aux anciens habitans. T aaite pour
prouver cette opinion, s'appuie fur la conform ite du
lang~ge
&
du culte religieux : pareille audace, die.ii,
quand ii s'agic de defier l'ennemi , pareille p.ufillani–
mite quand ii faut combattre. Les ecrivains Anglois