Table of Contents Table of Contents
Previous Page  278 / 900 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 278 / 900 Next Page
Page Background

/

z66

CEL

avoient des Gaulois

a

leur iolde. Polybe nous apprtnd

que !es -Etrufques qui habitoient Jes pays {itues te long

du Po, forent remplaces par Jes Bayens, les L ais ,

]es Lebricieos , les Infubres

&

Jes Cenomaniens. Les

Ananes, Jes Boyens, Jes Egans

&

Jes Senonois fc

fi–

:xerent pres de la mer Adriatique. Etienne de Bifance

&

Straban, penchent

a

croirc q\le ks Vtnetes Oll

Ve–

nitiens defcendent d'une colonie du territoirc.: de V<1nne

dans

la

Bfetagne Armorique,

La conquete de Rome par ijrennQs , fut l'ouvrnge

des Boyens

&

des Infubres qlle Straban appelle

Cel–

tes.

Dans la fuite ils degenererent de

]JI

valeur de leurs

ancetres. Leur courage enerve par le& delices du cli–

mat, infpira au peuplc; vaincu l'audace de s'alfranchir

de fes

tyrans aQlQllis. Apre& avoir effuye ph1!ieurs

defaites' ils.

furen~

chercher des eraqli[eme:is fur lcs

bards du Danube

OU

ils el}(Cnt des g4errcs

a

foqre–

nir Cantre !es Oaccs

1

jufqu'3. ce que lel1r nation felt

cn~iercment

detr1,1ite. Les

Ceftrs

en abandonnant !'Ita–

lic,

y

lai£ferent de$

monurnen~

de le1,1r domination. M i–

lan, Pavie, Verceil, Brdfe

1

Verone , Come, Berga–

me, Trente, Vi<;enfe, Novan1

&

.l,.ocli fe gloriflent

de Jes avoir pour fondateurs.

L'armee aux ordres de Slgovefe traverfa des pays

.qui n'avoient point de po.{fe£feun titres. Les produ–

Ctions de la nature appartenoient

~

celui qui vol11oit

Jes recueillir. L es Helvetiens, felon T acitc, s'etendi–

rent c:ntre le Rhin , le Mein ,

&

la foret !iercinie,

- Les Boyens, penetrant plus loin, s'etablirent ga11s lj\

Boheme, Le& difTerens pe1,1ples qui compofoient cette

armee' tiren:nt au fort Jes provinces fournifes par

leur~

armes. Les Carnes eurent l'lllirie, Jes Tauri(fes une

partie de l'lllirie pres du Mont-Claude, )es J apidos

les campagnes dominees par l'Albron, rnonca.gnc ex–

trem.ement e)evee qui ferme Jes A.lpes.

C'e~oit

une n<j–

tion inquiete

&

belliqueufe, qu'

A;"i~gu(l;e

et1,t peine

~

reprimer. L es E!l:iens OC<;QpeFent

la

l,..ithu;inie '

la

Pru£fe, la

1~ivooie

&

la droite c;le la me:r Baltique ,

ou ils conferverent la languc; des

C~(te1 ,

&

fireot Rell•

rir )'agriculture. La plupart des villes qui fubfillent

encore aujourd'hui

~

portent d1;s

t1Q111s qui deiignent

)eur origine gauloife,

Ces colonies s'etant myltipliee•, che-rcherent de nou–

veaux etabli£femens fous la conc;luite d'un general nom–

me

Cambaule.

Cette expedition Fl'eut ('las un auffi heu–

reu x fucces que la premiere; ils penetrere!lt jufques

dans la Thrace , dont par cleliance de lems forces ,

ils n'oferent tenter la conquete, Ce torrent

fe

dill.pa

de lui-meme, ne lailfant qui: quelquc;s veftiges de fes

rava ges.

Quelque terns apres, ces memes peuples , fous la

conduite d'un Brennus ,

d~lferent

du vainqueur de

Rome, allerent affieger

le

temple de .Do\phe, dont les

riches offrandes allumoient !e1;1r cupidite, Ce liege fan–

giant leur couta leur gfoer;iJ ; ·cette perte les jetta dans

la

con!l:ernation , ils furent attaq ues

&;

mis en fu.ite ;

Jes ups fe difperferent daf!S I'Afie ,

&

d)lns la 'Thra–

ce : d'autres fe fixerent au confluent du Danube

&

de

la Saye. Q.uelques.uns

reveiU~

par l'arnour de

~a

pa.

. trie , fe remerent

a

Touloufe pour

y

jouir du fruit

de leur br\gandage. Une epidemic ayant defol.c!

tout le

pay.s ,

)l.s

confulterent Jes alJgures fur Jes moyens de

detourner ce fieau '

&

fur leur reponfe, ils jetterent

dans •le lac de 'il'ouloufe, !'or

&

!'argent qu'i ls avoienc

amalre clans

leurs guerres .facrileges. Cepion , conful

Romain , dans fon expedition ·, contre

les Cimbres ,

epuifa !es eamc de ce lac pour en retirc;r ce r.iche

trefor.

Les

Celtes,

comme leurs defcendans ,

exer~oient

leurs

brigandages , moins par avarice , que par ks mou–

vemens d'un efprit inquiet,

&

qui ne trQuve des char–

mes que dans Jes lieux

OU

ii n'e!l: pas. Ce meme peu–

ple qui s'armoit pour depouiller Jes

temples , voyoit

avec mepris -toutes Jes richelfes d'opinion. Ceu·x qui

~·e~oient

ecablis

fur les bards du Danube ,

&

qu i

eto1enc connus fous le nom de

Scordifques ,

ne connoif-

CEL

foient point Pt1fage de l'or; reli!Jieux

obf~rvateurs

de

l'hofpitalite, l'etranger trouvoit dans leurs

hab"it<1tion~

\:Inc vie si1re

&

commode,

&

ils puni!I'oient -ayec la

derniere feverite ceux qui ofoient

infulter aux voya–

geurs defarmes. Ce gout du brigandage

&

cet amour

de l'hofpitalite font deux contradicHons qu'on remar–

que encore aujourd'hui chez taus !es peuples vaga.

bonds qui vivent c!u produit de leurs inc4rf1ons. L-a

paliion de fonder de nouveaux erablilfemens' etoit

Ii

dominante chez !es anciens

Celtes

,

qu'on les voit

cje

lkcle en fiecle , prfferer

a

leurs can,pagnes fecondes

c!es

i;:ontrees arides

&

heri£fees de rochrn . D ans le

JTJCmc: fiecle o\i Brennus offroit

a

la Grece

le

fcandale

&

l'horreur de fes facrileges, Belgius fit

un~ ~rruptioo

clans

l'I

Macedoine,

&

apres avoir dffait Ptolomee,

qui en etoit le roi , ii revint fur fes pas, ne retirant

d'aucre frl1it c!e fes fatig4es

&

de rant de fang verfe ,

que l'honncur lterile de la victoire. Dans le meme terns,

Ceretrius, lie\ltenant de Brennus,

a

!<1

tece de yingt

mi

Ile

brigands , inonda la Thrace, prit

)3ifance,

~

mit

·~

contr+bution coute la Proponcide,

N icomede fe f<;rvit avec fucces de ces aventuriers

pour affermir fan crone. Ce prince pour Jes recom–

penfer de leurs

f~rvices

,

leur fit une cefijQ!} de plu–

fleurs provinces, qu'ils polfederent comme fo11vi:rains.

Ce nouveau

royaurne prit le nom de

Galatie.

Tous

les peuplcs de l'A{ic

1

j4fqu'au Mont-Taurus , en fo–

r.ent fojets

OU

tributaires. Ces Gaulois oc.cupes

a

lji

guerre, n'en etoient p<1s mains ardens

a

fe

r~produire.

J

uftin nous apprend qu'ils multiplierent

a

un point

qu'il fembloic qu'ils dulfent couvrir toute la terre. On

ks vie envoyer des colonies clans le Pont

&

dans la

Capadoi;e ;

&

9l1ancl ils ne devoient fonger cju'a reo

parer !eurs pertes

~

ils

n'ec~)l,1toient

que !'ambition des

conquetes,

Toys Jes andens ecrivains placent des

Celtfs,

non–

feulernent clans la Mreonie, clans .la Phrigie\ la Ca–

padoce,

&

la Paphlagonie, ils a!furent

en~

o.re

qu'il~

.cnvoyerent des colonies jufques dans

la Scyth\e,

&

que ces nouveaux habitans furent defignes par k nom

de

Celto-Sqthes.

C'e!l: de cette paffion de ie tranfplan–

ter, naturelle

a

tous k s

Celtes,

qu'on a confondo avec

eux cant de peuples de la terre. II ell: difficile cje fi xer

Jeur tr.anfmigration en Efpagne

&

en

Aogkt~rre.

II

y

e1,1t

d~

Cdtef

en

~(.pagne \i~s

la plus

hau~e

anti–

quite, Ils furent

~ppel)es

Celtiberei

de Jeur no:m pro–

pre

&

de leur polition ' rdativement

a

leur anci one

paHic:,

•Le mot

Jbere

appartenoit aux

Celtes

,

qui de–

lignoient par ce norn tO\lS les peuples qui demeuroicnt

derriere une riviere ou une monragne. Ce nom qui

con,,.enoit egalement

a

taus ·ks . peuples au-dela des

Py,renees, devint partic1,1lier

a

une tribu de

Celtes

eta–

blie dans l'Efpagne Tarragonqife.. Ptolamee plaee en–

core ces _peuples dans )a Luf!t<1nie, entre le

~eta

&

I'Ana. !,.curs principales

trib1,1s forent les Verones,

Jes Cl!rpecans , Jes

lceq~etes

qui habitoient le long des

co~es,

oi\

!'on voyqit )a ville de Gallica.F lavia ; quel–

ques ecrivains prefument que cette emigrarion

re

fit

du terns des Tarquins; mais comme ce fut dans ce

mem~

liecle que J3ellovefe

&

Si15ovefe fortirent des

Ga4les ave

c de

nombreufes colonies,

ii

e!l: difficile de·

croire que

I.es

habitans

fe

trouvant mains

a

J'efroit ,

aient fonge

~

cf)ercher dc;s erabli£femens chez

l'etran–

ger. Au re!l:e, l'epidemie des

opinion~

infe&e cette

nation depuis ·fon origine;

~ .

l'exemple fut toujours

la regle de fes mceurs.

L'epoque de !'emigration des

Celte.r

clans

I'

~nglc­

terre ' e!l: egalement incertaine ;

ii e!l: cependant re–

COl)nU q ue la partie meridionale de cette

lie n'etoit

habitee que par des peuples originaires des Gaults ,

&

fur-tout de la Belgique; ce fui;ent eux qui enfri–

gnerent l'11gricl1lture aux anciens habitans. T aaite pour

prouver cette opinion, s'appuie fur la conform ite du

lang~ge

&

du culte religieux : pareille audace, die.ii,

quand ii s'agic de defier l'ennemi , pareille p.ufillani–

mite quand ii faut combattre. Les ecrivains Anglois