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CEL

qui ont

(;it

de laboricufes recherches pour decouvrir

k

bn-ce:n1

d~

leur nation, onr cru l'appercevoir dans

Jes Gaules,

&

non 'chez !es Troycn , k s Homains ,

les Brmiens, ks

A

lbains , comme qudques-uns l'ont

reve.

En efrer, eft-il

a

prefumer ql1e

randis que les

Cekes

er.voyoient des colonies dans la Thrace ,

&

juf–

qu'au milieu dt:

I'

A fie, ils n'aic:nt pas fuccombe

a

la .

tentaLion d'c:nvahir

I'

Angleterre,

r~che

de routes ks

prod\1C1:ioos de la nature

?

.

Les Allemands proprement dits, c'eft-a-dire, ceux

qui ont tranfinis leur nom

a

tout le corps Germani–

que, doivent rapporter aux

Cdles

leur origine; en

effct lcs Marcomans , craignant de tomber fous le joug

des Romains , abandonnerent leur pays,

&

fe

retire–

.re1:t clans l'imerieur

de

la Germanie. Des aventuriers

Francomtois, Alfaciens

&

cl'autres peuples de la G au–

le,

traverfc:rent le Rbin,

&

pouffes par leur incon-

1lance naturelle , ou peut-etre par la mifere , ils s'af–

.focierem aux Marcomans. Ces peuples confondus pri–

rent

le

norn

d'Al!cmands,

pour montrer qu'ils etoient

un alfcmblage de differens peuples. Quiconque s'of–

froit pour partictper

a

leur genre de vie, etoit alfure

d'etre bien accueilti ; aiof1 l'on voit par

le

temoignage

de J'hi!l:oire, que pr fque tome !'Europe a fubi fucceffi–

vemenr le joug des

Ccltes;

&

c'ell: ce qui

peut

avoir

introduit l'erreur de cornprendre fous ce nom tous !es

peuples de cette partie du monde. C'efr ce qui m'a

prefcrit }'obligation de m'erendre fur cette nation.

Les

Celtes

daos les fiecles ks plus

recules , recon–

noiffoicat un Etre fuprcme qui prefidoit

a

la police

du monde ,

&

ne fe

boroaot point

a

une croyance

frer~Je,

ils lui rendoient un culte dent la magnificence

repoodoit

a

la haute idee qu'ils

s'~n

etoienr formfo.

Confl:ans jufqu'a l'opi11iatrcte clans

leurs ceremonies

&

leurs dogmes , kur religion toC1jours la meme , ne

fouffrit jamais d'alreration;

&

lorfque meme le flam- .

beau de l'evangile cut diffipe Jes tencbres de leur pa–

ganirme, plufieurs conferverent un levain de: leurs an–

ciennes fupeFfl:itions,

&

ils profanoient le culEe le plus

faint par

le

melange des ceremonies fembJables

a

cd–

les qui

ft:

cetebroirnt

a

Eleufis , ville de

I'

Attique;

c'efl: cc qui

a

fait croire que les Grecs Jes avoienE:

empruncees de ce peuple; mais ii n'elt pas

a

prefu–

mer que les Grecs qui fe glorifioient d'etre les in!l:i–

tuteurs des nations, ft: foient abai!res jufqu'a ecre les

difciple11 d'un peuple qu'ils abhorroicnt pour fes pro–

fanations facrileges,

&

qui CtoiE l'eonem; de tOuSCeUlC

qui refufoient de plier fous le joug de

fes

opin.ions.

Les

Cel1e.r,

par-tout ell ils ecoicnt Jes maitres, de–

truifoient Jes <lieux de la Grece

&

Jeurs temples;

&

<lans leur fureur religie\]fe, ils condarnnoient au der–

nier fupplice quiconque etoit rebdle

a

Jeur

culte , Oll

II:

tcmeraire qui tentoit d'en introdu.ire un nouveau :

c'ctoit des Scythes qn'ils avoient cmprunte ce zele.

Les barbares qui avoient en horreur le culte de Bac–

chus, punirent de mort un de leurs rois,

po.ur

avoir

c:ncenfe

t..

s au.tels de ce <lieu. Anacharfis , philofophe

.&

ilfu du fang des rois ,

fubit la meme peine pour

avoir flechi devaot la fratue de Cybcllc.

~1oique

k s

Celtcs

euffcnt une idec plus j·u!te que

les aucres ido–

latres de la divillite

&

de fes attributs ,

leur

Theo–

logie avoit

fos

erreurs (*') . L a perfuafioo

ou

ils etoient

que celui qui avoit le cicl propice • pen&roit dans

l'avenir, doF>na chcz cux na i(fance

a

I.a

magic. Tout:

cc qui approchoir de l'idolatrie devenoit l'objet .di:

leur averfion ; ainfi dans !es premiers tems ils oe·

fa_

briquerent point des frames pour !es adorer ,

&

ils.

croyoient que c'i!toit un culre fac rilege de reprffenter

la divinite fou' une forme humaine.

lls regardoienu

l'univers comme fen fanll:uaire,

&

lc;ur delicatelfe etoiE

Ii

excelfive, qu'ils ne purent

fo

refoudre que tres-tard

(•) Pour s'innruire

a

food

de

ce

qui conccrne

!es

Ccltn ,

~n

peut c?nfu,lter I'

Htjloil-e des Ce/ICI ,

par M. Pelroutier ,

&

I

b1trodut71011 a

r

Hijloirc

ti•

Danemarc£,

par

M. Mallet.

'Tome

II~

CE L

'2.67

8 lui eriger des temples. Ils auroien1: cru degrader

fa

majdle que de lul fuppokr un ft:xe

;'&

de

fo

figurer·

q u'dlc etoit male OU femelle. Des idees fi pures n'e–

roient pas fans quelque melange d'erreur. L eur T heo–

logie imparfaite enfoicrnoit que Teut; c'e!t ainfi qu'ils

rt>odoieot je mot

Di;u ,

s'etoit uni

a

la rerre,

&

que

c'etoit de cette union qu'etoient fortis

tous Jes

·rres

animes. Cette epoufe ecoit l'objet du culte public,·

on la promeooit dans

les

folcmnires fur un

chariot

couvert; on celebro:t

le

jour heureux oi:1 elle avoic

enfonte le genre !rnmaio; on la

f~licitoit

fu r fa fecon–

dite. Ce culte abfurde a trouve des apoiogifres qui ont

foutenu que

la Terre n'etoit appellee la femme de

Teut q ue dans un fens fio ure.

Quoique

Jes

Celtes

reco;nulfent q ue Dieu etoit <le–

gage de la matiere,

le~r

culte en contradiction ;wee

leurs dogmes , avoit toujours quelque objd

fcofible,

comme

le

foleil, la lune , les etoiles

&

Jes elemens•

Ils

fe

proll:ernoient devant ces

flambeaux d u monde

qu'ils regardoient comme des ctres fpirituels; ils fop–

pofoient que la mariere ne faifoit pas leur elfence. Se-

. Jon eux, l'Etre vifible etoit

le

temple OU

la divinite

refidoit, le corps qu'elle animc, l'ecorce ou elle

s'en–

veloppe ,

&

l'inftrument .dent elle fait mouvoir

les

l'cfiarts.

~1oique

la toute-puiffance fut l'attribut de l'Etre

1

fopreme , ils admc:ttoient-des <livinites inferiemes qui

llli etoic:nt fubordonnees ; c'eft ce qui a donne

lieu

de croire qu'ils adoroienr

J

upicer, Mercure

&

Apo!.

Ion. Mais ii

ell:

atte!tc qu'ils ne regardoieot ces dieulC'

fan~all:iques,

qut comme Jes attriburs de l'Etre fuprc.

me , OU comme. !es CXCClltCllrS de fes ordres , a-peu

pres comme IBs autks nations admettoient des anges

&

des

~&oies,

pour etre !es difpenfateurs des bienfaics .

OU Jes mini!l:res des veno-eances cele!l:es. Ce

m:

fut

qu'apres

la conquere

de~

Gaules par

les Remains .

qu'on· y vit ces vains fimulacres eofaotes

d~ns

lcs de–

lirc:s Qe !'imagination. La guerre qu'ils porterent di ns

la Phocide , pour ravager le

temple de Delphe , e!t

t10

tcmoignage qu'ils en refpeB:oient peu Jc dicu.

Q.uand Lucain

&

Ciceron reprochent

a

cette nation

de faire la guerre allx Dieux qu'ils meconnoilfoient,

ils attefrenc qu'elle n'etoit point plongee clans !es te–

nebrcs de l'idolatrie groffiere qui couvroit

le

rell:e de

la terre.

Twt etoit la feule divinite des

Cdtes:

ii

prefidoit

au deftin des batailles ; rls l'invoq·uoient avant de

CO'?'·

battre. Son culte fe celebroit pendant la nuit , quel–

quefois

a

ra clarte de la lune, quelquefois

a

la lueur

des Bambeaux. C'ctoit le <lieu createur de

tous

les

etres' l'elprit univerfel

&

vivifiant'

&

enfin l'ame du'

monde. C'croit hors des murs, for des lieux ekves,

ou clans d'epailfes forets qu'on alloit l'invoquer. Son

c\1lte s'etendit dans tOtlte !'Europe

&

une partie de

l'Afie'

Oll

il

fut

revere fous differens noms. La con–

formire de fon culte avec cchii de Pluton, a fait

croire que lc:s

Celte.r

etoient les adorateurs de ce dieu

des enfers. L es honneurs

rendus

a

Teut etoient

Jes

memes que cc;ux qu'on rendoit a la terre; mais cdle-ci

n'etoir regardee que comme un etre purement pa!lif,

affojet~i

aux loix du premlt:r. Ces peuples admettoienc

noe thfogonic , c'eft-a-dire, une generation de <lieux;

mais ce qui· !es dil1inguoit du rcfte du paganifmc,

c'ell: que kurs di1::ux n'eroient pas des hommes, que

la reconnoilfance ou la terrcur eu!fent honores de l'a–

potheofe. Tous les peuples feptcncrionaux ,

admir~teurs paffionoes de kurs heros , confacroienc leur me-–

moire par une cfpece de culte religieux:

les

Ctltes

etoient les 'feuls exempts de cette idolatrie.

Leurs divini tes fubalrernes etoient fort nombreufes;

ii

y

en avoit dans les a(hes, clans l'air, daos la mer, ·

dans routes les parties de

la terre

& ,

dans

~ ~eu;

celles qui refidoient cans ce dernier

eleme~t

!

ero1ent

regardees comme lt:s plus purcs '· !es plus pene.tranres,

&

ks plus allives . mais

quo1que de la meme

na:

'

'

L

1

z.;