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CEL

1a 11ation. Toutes !es viplenq:s

efQi~nt autori(e~s

, po\lr–

vu qu'on refpeCtat la cite dont on ecoit membr<;.

Aif1.fi

la vie d'un

Celte

etoif un

er~~

de guerre.

Les metaux, qui font le ddl:in de la guerre, furent

auffi employes a decorer la valeur. Les guerriers P9f–

toient des pracelets d'or ou d'argent,

&

c'etoir de ces

metaux qu'ils

garnilfoi~nt

le borq

cj~s cran~s

humairis

&

les comes des

bete~ faµvage~,

qui kur fervoient

de coµpes. Les colliers etoi!Jpt la di!l:int'l:iqn ja plqs

honorable ; on

n~

pouvoit faire

a

un

Celte

un prffeqt

qui

flatt~t

plus fa liertp, Leur front de bataille eto t

ordinairement COmpofe de i;es homJllCS

a

colliers,

&

comme c'etoienr

ordin~irement

ks plus vigoureux

&

Jes mieux faits, leurs armees offroicnt un coup d'ceil

egalement magnifiqui:

&

terrible. On voyoit toujours

qudques-uns de ces

qr~ves

q4i forfoient de kur rang

pour. de,fier a

\Ill

comqat

p,articu\i~r .

?es foldats

~~nem1s. Lorfque !cs

CrltN

~urenr

foln le

JOI.lg

1

&

<JP

1Js

fc

fureni enroles dans !es armees pe

kur~

ya

1qqueurs '

Jes Romains

miren~

les bracelets a.u noqibrc: des recom•

penfo$ miliq1.ires :

pn

i:p yoic encore des ve!l:iges

da[)s

Jes hauil'cs-co)s , attripµt

c!iftin~if

de l'officier,

Leur poelie remontoic aui:c tepis

N,oifin~

de leur ori–

gine;

&

leurs poemes pre.cederenc d,e )::i,ea9coup leurs

ouvrages en profe. 1Jeµrs

pPi!fe~,

appellcs

kardes,

ex–

cdloii;nt fur-rout dans

le~

ode,:;.

~c~r

verve

s'exer~oit

principalcmeM fur

l'origine- des peuple§, !es

migr~·

tions' let gue res. lls

fe

complaifoient

a

celebrer la

creation des dieux

&

des hon1mes. Les pretres avoient

des poemcS propres

a

~Oljtes

les folemnites,

&

qui

formoirnf une partii:; de la Thlolog\e. Tous ces jeux

de

)'imagination etoient

~nnoblis

par la purete des

maximes done

le

poece el(alroic l'excdlpice. f...es grands

avoient

a

!cur folde des bardes. dont l'ernploi mer–

cenaire etoit de chan'tcr

leurs

e~oges

&

leur bien–

faifance , pour augmenter

le

nornbre c\e "leprs

cli~nts.

II

y

avoit des hymnes miliiaires qu'on clJantoit en al–

lant

a

la charge. Le foJdat mar,quoit la

mefur~

, en

marchant en cadence,

&

en

frapp.a~t

foJl boudier. i:le

fa lance. On chanroic auffi le c nt1qu.e de la v1.Cto1re,

C'etoit toi'1jours reloge des heros ,viorts d:!,{lS ks champs

cle l'honneur, la peincure dil\cjeufe de la felicite dqnr ils

joui!I'oic:nt dans le fejour .de l'imruortalite' OU ils etoient

occupes

a

livrer des combats w,ujours fu ivis de la vi–

Cl:oire. On ne peut decider

{i

ces v,::rs etoien.t blancs

OU rimes. I.I e!l: a prffl\n\q

qu'~

l'exel}1ple de to11ces

Jes nations de l'E,uropc: ,

its

eiup

\oyoi.em

la rime, qui

dlftingue notre

po~fiF

cJe

celle des Grecs

~

c;\e,s Ro–

mains. Ces poemes eroienr la fo.1,1le ett,jc\e

~e

la jeu–

ne!I'c;

&

c'etoi.t Jes druides 9,u.i etoient

charg~s

9e

Jes

enfeigner. Les bardes .cornpofsiient

de

mernoire,

Bf

n'ecrivoient jamais. Les eci'ang.ers n'pnt poiqc eu le

fe–

crct de leur derober quelques. unes de Iews prpcl116.tions;

fans douce que !es auteur;;

~n

f;ilfoient un myft.t'Jf

~pour

rie pas e1<pofe,r

jl.U

grand _jo.u,r des em:urs dont ii eut

ete facile de dtlfiper l'illpfio,Q. lls difoient

1

c;{u~

!curs

poemes n'ecoierit faits que {lour \es inicier daps

1

la

re–

ligion nationa_lc ;

&

felon ces ii;npofl:evrs, c'etqit un

facrilege de meme la

nl\lin

a

des penfees qui leuf

;1.vo

\ent

ere infpirees par ks dieux;

&

perfuadcs que 1'i

gnor

an'.

ce perpecueroit leur credit' ils cpchoient au vulgaire

le ftambeau qui auroit du l'eclairer.

.II ne nous refi.e aucl\n monument auchen ique de

l'ancienne hill:oiJ,e de

l'~u,rope;

c'dl: qu_'etant liee avec

la religion ' ellc fut enfevelie fpus Jes menies ruines.

Ce n'e!l: pas q\l'il n'y ;e(\t cles ecoles publiques ,

l'(lais

dies n'etojent ouverte> qp'a ,un pecir no,111bre d'inicies :

on !es appelloit des

fan!lflair,~s.

Les difputes rouloient

ordinairement fur la orandeur ou fur le n1ouvement

des a!l:res ,

&

quelqu~fois

Tur !es attributs de l'Etre

fupreme. Cette dotlrine

~toit

un myCl:ere, qu'on ne re·

veloit qu'a-des difciples privileoies.

I

L a divinution

&

la

magie ecoienr deul( tioes done les aGcres fciences etoient

aucant de rameauJ<. Jis

avo~ent

deux inaximes favori–

tes qui fembloient ecre contraaietoires : Ne faires ma!

a

perfonne '

difoirnt·i~.s ~ .~

-pa.r une

inconfequ~nce

fen-

C E L

271

. ftble ,

ih

enfeignoienc que la terre

&

fes produetions

croient le domaine du plus

fort :

&

pour temperer

q–

prete de cette maxime , ils ajoutoient gu'il

!]C

pou–

voit prend e que ce qui lui etoit nece!I'aire: Touf chafJ1p

f;~n~

culture etoit repute n'avoir point de maim: ;

&

quand les Rornains 1e'ur demanderent par

qu~ll~

raifqn

ils eicer1=oient cles

hotlilites contre ks Ejufiens ,

i)s

repondirent : Les Elufiens

ori~

plus de

~erres

fiU'iJs

n'en peuyent culciver: c'e!l: ce fuperftu gue nous re·

clamcins ,

&

fi l'on nous refufe, notis erablirons

n~s

droits avec nos epees. Malgre Jeur ferocice ,

il~

ref–

petleren[ toujours le droit df!s gens ,

&

fur·tpu! C!=l!Ji

de~

ambalTadeurs.

L'art Oratoire etoit cultive ;ivec gloire dans la Cel–

t~que,

for-tout p,armi Jes

grand~

&

!es chefs de la nlf·

non qui fencoient le befoiri de l'eloqueri!=e dans les af·

femblees de la nation '

o~

!'on elifqit

le~

genem1x

/?l

!es magiCl:rats.

~al)d

J'ufag,e

ge~

f!acues fe

(uc

intrq–

puic clans

I~

religion, Tout f9r reprefrnte ave!= ro4s

Jes attributs de l'eloq1,1ence :

iJ

y

~voit

plufieurs

ac~demies celebres, oll l'on e!)fc:ignqic cet art. Celled'Aq–

tun comptoitjufqu'a quarante mi)le eleves. Lyo_n, Nar–

bonne

&

Touloqfe ayoient

a.um

des eco)es (ameuJes.

.La legiOation .d'un peuple guerrier e(l:

to~jours

fort

infor·rl)e. Dans Je

tumul.te

d'un

c~mp

, on ne pour–

voit qu'aux

befoin~

du rTJ.9)Tient. Les

Celtes

adopterent,

fans violence, Jes loix romaines, jufqu·a ce que !es

Germains vinrent leur en tracer de nouvelles

~

la poin–

te de l'epee. Dans

le~

caufes doutel)fes , O!J avoit re–

cours

a

la divination :

o~

confulcoir !es entrailles des

viCtimes, le chant

&

I~

yo! des oifeauJ< , l'agicatiop

des arbres, le CO

UrS p

lt,lS Ol) moins wecipite des

fle4-

ves. La Medecin,e

fao.it

Ul)e branche de la magie. C'ctoit

par le moyen qes p)ances, ,que les druides fe yantoient

de rend re fecondes Jes fe,m_ines.,q,ui

(embloi.ei:

it .c9r:idam–

nees

a

la

,Q:~ri lite

• _de

rendre

le~

hommes

inv9lnera·

bles,

&

d'ecarteJ J,es mau]C qui ;i:fil'igenc

t~9gianice

;.

mais ii falloic des precjluti_ons pour cueillir fCS plan–

tes falutaires , dont ,Ja .P)Us e,f;Ecace etoit le gui d,e

,che.

ne, qu'on alloit prendr.e

~n

gr;rnde ce_re[l'l<?.n,k

le

fiJ<ie–

me jour de la lune,

cm

le premisr jour de l'ann,ee,

Ce jour etoic cflebre par QeS

.isJJX '

des feltii:is

&

des

facrifices. Le

pret.re

, ,qui c\15il)o\r ce fn,iit r.recieil.I',

ctoit revetll de

fes ha

bits

p9nti~caui;c

. .

11

prepoit de gran–

des precautions p9ur qu'il p.e fu-t pas profa[le,

ev

rom–

banr a cerre. Cecce pr9d.uction mesv.eil!eufe e,roir

le

pre–

fent qrdinaire done on grati,fi9it

f~s

amis p"ur

etre~.nes. Tis avoient encore

.P.)pfieu.~s

plan1es prop.res aujC

operations

magigue~.

A,u )i<;_u de ' !es CO\!RCr avec le

coutea.u

J

ii falloit

fes

tenir

sle

la

in~in

d.roite, qu'on fe;

noit cp.o9e.e fou_s lal-s>b.e_; e,nfl,\ite Ja ,tiJ1i1i.n

g111.Jc,

he deu<?ii

arraChfr Ja

,plan~e

a

J,aJwai,n dr9ite, fOt;

nme fj

91}

la de–

roboit. Le druide, ,charge qe ce

mipifl:~r!! ,

,devo\t

~ere

•titu de· bl:inc , avoir ks piesJ.s nuds

&

bi!;n laves. IJ

·offro!t, :rour

.pr~limin~ir\!,

.une oblat[o_n,9r

p~in

§l

9c

vin. Ceux qui portoient

f.ur .e.ux

ces forte,s sJe ,planJell

fe flattoient d'a,voir un p,

r#erv 11tif

cont,re

~ou,s

!es mauJ<.

II eft difficile de donner une ju!{e idee c\u gouver–

nement des \lnciens

C~ll£S.

1,1 paroit que d11Jls l.eur ori.–

gine' ils vecurent qiv!fes par

tri~u.s.

dont

.ch~cu,nc

avoit

~on

ch,tf, fa.11s av9ir µn

m~!tre.

Lorfqu'ils eµ.ren,t

renonc!!

~

la

vi~

ricim de

&

qu'ils eurent des demeu–

res fixes , ils

fu~ent sJi~[ngues

par Jes

nom~

de

dtis

&

de

P.euples.

Par l

e mc

;>t

citi ,

on entendoit un cer–

tain dittn.;t occupe

p.ar

plu!leurs familles, qui recon·

noi!I'oisnc le meme

j~ge

&

qui fuivoien,t !es memef

ufages. On appclloir

pettple ,

l'alTociarion federncive

~e

plu!ieur·s cites. Du tems de Jules-Ce(ar, on comptoit

ju~qu'a

quatre ccns peuplcs difffrens dans la Gauk •

q ui' quoique divifes d'interecs ' fe reunilToien;

d~ns

les

,guerres contre l'em1nger. Plufieurs peuples

~eun1s

for·

moienc . ce qu'on .ap.elle

111u 11atia11.

L}liil\~ire

. .i:!onne

quelqutois des rois aux Gaulois ,

ma~s

c

et~1ent d~

fantomes fans realite. Leur pouvoir etOlt

ext~cmement

limice ,

&

ils ne pouvoienc s'ecarter

de~

lo1x.

re~,ue~.

Chaquc cite

choifill~it

sllc:·J1l_ern_e f9n

r91, .qi,11

n'etott