r82
CAN
cote des rffervoirs ' mares
&
etangs pour en. tirer des
rigoles d'arrofages , comme l'enfeigne !'auteur de
la
Fra11ce .Agricole
&
Marcbm1de.
Apres avoir parle de l'utilite des
cana11x d'arrofage ,
clans les pays foes
&
arides , ii n'e(t pas hors de pro–
pos de traiter des deffechemens dans ceux qui font
noycs par !es eaux.
L orfque , par la negligence des principes etablis fur
la navigation de$
rivieres (
17oyez cet artiile )
,
&
par
!'ignorance des regles de l'Hydraulique , les deborde–
mens fucceffifs des fleuves
&
des rivieres qu'on n'a pas
eu foin de diguer, om amaffe des flaques d'eau clans
les lieux bas oll elles n'ont point d'ecoulement, alors
le mal ya tolijours en augmcntant'
le
pays devient
a
)a
longue aquarique. marecagellx
&
inhabitable. Je
pourrois citer une infinite de bons terreins qui font
dans ce cas ; je ne fais qu'indiquer cette partie du
D ijonnois , noyee par les debordemens de la Saone ,
de
l'Ouche
&
d'E!l:ille, comme on le voit clans la
defcription des rivieres de cette province. On ne pcut
rendre
a
la fociete ces
terreins perdus , que par des
depenfes enormes pour les ddfecher
&
!es mettre en
etat d'etre cultives; depenfes qu'on auroit pu preve–
nir par les precautions ci-devant indiquees.
Une des principates caufes qui donnent lieu
a
ren–
dre marecageux un bon terrein, vient fouvent des mou–
lins fur !es petites rivieres ' par la negligence des pro–
priecaires voif1ns '
&
principalement des meuniers qui
laiffent elever
le
lit de ces rivieres
Cans
les netoyer ,
ni fournir <l'ecoulement aux eaux qui s'amafient aitteurs
dans !es faifons pluvieu(es ; le feul moytn d'y remedier
efl: de baiffer )es eaux de ces petites rivieres , en ap–
p rofondi ffant leur lit, auquet on donnera plus de lar–
geur'
&
en meme temps de fai re baiffer
a
proportion
le feuil
&
le radier des eclufes de tous !es•moulins.
On ameliore un terrein aquatique en deux manieres,
par atterriffement ou par accoulin. Dans le premier cas,
on cache de faire prendre aux eaux un cours regle ,
moyennant des rigoles
&
cana11x
qui fuivent des pen–
tes plus baffes que ne le font
les endroits k s plus
profonds du terrein qu'on veut mettre a fee '
&
qu'on
fait aboutir
Ji
un terrne oll ils ne peuvent porter de
prejudice , ou en retenant k s eaux dans leur propre
lit, pour empecher qu'elles ne
Ce
repandent dans la
Campagne comme auparavant: ce qui fe fait le plus
fouvent en fortifiant, par de fortes digues , !es bords
du lit dans lequel !es eaux one leur cours ordinaire;
&
fi cela ne fuffit pas , on leur pre(crit une autre route.
Les plaines ont ordinairemeot une pente
fi
infenfi–
ble ,
&
leur furface efr fi inegale, que les eaux de
pluie ne manqueroient pas de caufer leur depfriffement,
'fi
au lieu d'y fejourner , elles ne venoient fe rendre
dans des foffes crcufes expres pour !es recevoir ,
&
c'e!l: ce qui fait la difference d'un pays cultive a un
:autre qu'on neglige.
S1
de la ces eaux viennent a fe
reunir dans dt:s lieux bas entoures de hauteurs qui
empechent qu'elles ne pui!Tent s'evacuer , ou qu'il
"S'y rencontre des fources , el ks formcront neceffaire–
. ment des marais ,
a
moins qu'on ne leur faffe des
ca-
f'Jallx
pour les conduire dans le fleuve
le
plus prochain,
OU
a
la mer,
fi
l'on en e!\:
a
portee ; mais ii faut que
1e
fond d'oll elles partiront pour s'y
rendr~
, foit plus
eleve que le niveau de leur
.lit.
&
qu'il n'y ait point
de montagnes intermediaires formant un trop grand
·obftacle.
Lorfque les eaux d'un
ca11al
de dfoharge peuvent
etre rendues fuperieures au niveau des plus grandes
crues du fleuve oll elles doivent entrer , rien ne s'oppo–
'fant
a
leur libre ecoulement, on fera affure .du fuc–
ces de l'entreprife ;
fi
au contraire dans le terns des
grandes crues le fleuve s'eleve plus que le niveau du
canal
de decharge ( ce qui ne manquera point d'arri–
ver quand frs bords feront digues ) , alors
le
,anal
p ourroit devenir plus ,nuifible qu'avantageux, en four–
nlffant au meme fleuve un debauche pour inonder le
pays voifin.
CAN
Cependant comme
ii
y
a des cas ou cette difpofi.
tion en:
inevitable, le feul moyen d'y remedier e!l: de
faire une eclufe
a
l'embouchure du
canal
pour foute–
nir les eaux du fleuve quand elles font plus elevees
que celles d'ecoulement,
&
que l'on ouvrira des que
!es premieres feront devenues plus baffes; mais com.
me !es eaux du
canal
s'accroitront de leur cote quand
de part
&
d'autre elles proviendront des ptuies abon–
dames , il faut q ue ce
canal
foit affez
large ,
&
fes
bords digues de
fa~on
qu'il puiffe contenir pendant la
grande crue du fleuve routes ks eaux que les fotres ou
rigoles recevront j ufqu'au rems ou leur niveau aura
acquis la fuperiorite qu'il leur faut pour s'epancher;
mais fi elles s'amaffoient en
fi
grande quantite qu'il
y eilt
a
craindre -qu'elles furmontatfent !es bords du
canal
pour inonder !es cantons voifins , ii faudroit
y
faire un dechargeoir rcpondant
a
une rigole-
le
long
du bord de la riviere, en la de(cendant affcz bas pour
y
faire une rentree. On peut aum faire la meme ri•
gole par-tout ailleurs ou le terrein offriroit affez de fu–
periorite pour repondre au deffein que l'on a;
&
fi
ks
canaux
d'ecou!emenr ont leur embouchure dans la
mer, it faut prendre d'autres precautions qu'on peut
voir dan$
l'Architefture h)'draulique.
~and
on enrreprend ae defiecher une grande.eten–
due de terrein , ii faut voir fi
le
canal
principal qui
recevra !es eaux de toutes !es tigoles qui viengront
y aboutir ne pourra point em; tournee
a
llufage de
la navigation'
&
agir en confequence pour fon exer
cution. C'eft la propriete qu'ont
prefqu~
tous !es
car
na11x
d'ecoulement qu'on voir en Hollande, qui, apres -
avoir forme autant de brancl)es pour le commerce de
l'interieur du pays , fe reunitrent enfuite
a
celui que
!es vilks maritimes font avcc le dehors; mais ces grands
objets appartiennent moins aux particutiers qu'au gou–
vernement, de meme que la maniere qui fuit de
defi'echer par accoulins ou atterritremens.
Lorfqu'on veut ameliorer des fituarions qui font
fi
balfes qu'elles ne peuvenr avoir d'ecoulement par au–
cun endroit, ii faut
fe
fervir de la nllture meme pour
Jes elever , en faifant enforte que les eaux troubles
des rivieres, des ravins ou
autr~s
courans
a
portee
de la ,
y
forment des depots de limon
&
des atterrif–
femens. Pour empecher qlle Jes eau,x chargees de li–
mon ne s'etendent trop ,
it faut Jes retenir par des
digues dont on bordera le marais aux endroits
0\1
el–
les pourroient ,•epancher; on leur menage des t'igoles,
aCfOmpagnees de petites eclufes ,
p~ur
Ja decharge de
fuperficie de celles qui fe font cla ifiees : de memc
l'on pratique des ecluli:s lur !es bords du courant d'ea_u
limonneul<: ou l'on aura fair des
canatlx
pour en deriver
!es eaux , afin d'etre le maitre de n'en tirer que la quan–
tite qu'on uoudra,
&
quand on le voudra. Au re!l:e,
quand on ne trouveroit pas d'endroit pour faire ecouler
!es eaux clarifiees apres leur depot, !'evaporation jour–
naliere fuffiroit,
&c.
&,.
C'e!l: en s'y prenant de ces diverfes manieres cju'on
e!l: parvenu en . Italie
a
.rendre fertile une parrie du
Mantouan, du Ferrarois
&
de la Lombardie , qui
ne l'etoit pas auparavant. Ce que !es Romains ont
fait de plus memorable en ce genre, e!l: d'avoir en–
trepris, du terns de Clauditis, de defiecher le lac Fu–
cin, oll ils ont employe trente mille hommes pendant
douze ans
a
percer une montagne de rochers pour
y
faire paffer un
canal
de trois mi lie pas de longueu·r,
q ui devoit conduire les eaux de ce lac clans le Ty–
bre.
(
Cet article
efl
extrait d'1me hi.f!oire mnmifcrite des
canaux
navigables pp11r Jervir d'introduftion
a
l'hijloire dtt
canal
de Bourgogne, par
M.
B
t GllILL ET.)
CANANEENS,
f.
m. pl.
(
Hi.ft.
anc.
)
Les
Ctina–
neens,
divifes en plufieurs peuples , habitoienr des con–
rrees differentes, qui routes avoient la mer
a
!'occi–
dent
&
le Jourdain
a
!'orient. Nous nc connoitrons
ni leurs mceurs, ni leur legifiation, ni leur conftitu·
tion politique. C'e!\: clans !es archives des autres na–
tions,
&
fu r:tout d!'ns
t1os
"!l~l~~
(acrees , qu'on