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CAN

alfurer des debouc'!1cs

&

le tranfport facile des den.:

recs par Jes

cana11x

de navigation dont ii a rrace lt!s

plans. Heureux le pays

OU

)'on voudroit reali(er

lcs

revcs utilcs de cc zele ci1oyen

!

J e ne puis micux ter–

miner cet important article,, qu'en raffcmblant d'apres

Belidor, fuus un meme coup d'ceil , les principes de

l'hydrnulique fur la con{l:rulfion des

ca11ai1x d'arrofage,

&

le dellechement des marais

&

des lieux aquariques.

Pour etablir un

ca11t1l d'arrofago ,

ii faut fuppo(er un

fienvc plus eleve quc Jes campagnes qu'on veut arro–

fcr, fans

(e

menre

en

peine de la difl:ance , pourvu

qu'elle ne foit point cxceffive ,

&

qu'il nc

(e

rencontre

point en chemin d'obftaclc infurmontable pour la con–

duite des caux qu'on veuc deri ver. A pres avoir lev6

une carte du tem:in avec les nivellemens nocelfai res,

on choiura, en rcrnontant le fieuve, le point d

1

eleva–

cion le plus propre pour la nailTance du

rm1al ,

afin

de conduire les eaux au terrne le plus eloi" ne du pre–

cedent, en donnant

a

Ce

ca11a/

JlOe pente

0

&

une lar–

~eur

proporcionnees

a

fon. ufage. Comme ce

ca11al

<loit

ctrc accompagne de plufieurs branches qui fouroiront

de l'eau

a

des rigoles d'arrofage ' on Jui fair fuivre

ks cotcaux par le(queJs on peat en foutenir la hauteur .

en Jui donnant une pence qui maintienne coujours !es

eaux

a

uoe elevation plus grande q oe celle qu'aura

le fleuve

a

rnefure qu'il s'eloigne

de

l'endroit oll fe

ti:ra

la prife des eaux, c'efr-a-d ire, que

Ii

le

f!euve a

une ligno ou deux cle pente par toife courante ( les ri–

v iercs qui ont plus de deux lignes par toifes de pence ,

ce qui fait feize pouces huit ligncs par cent toifcs,

font regardes comrne des

torrents ) on n'en donnera

que la moitie au lit du

canal,

en ob(ervanr de l'elar–

gir

a

proportion du chemin qu'on lui

fera

faire

&

de_

la

pente qu'on lui donnera , parce que l'eau augmente

de volume

&

de hauteur en raifon de la pente qulon

Jui 6te.

A pres

avoir

determine la•quantite de pays qui peut

profiter du

ca11al d'arrofage,

on fair convenir !es par–

ticuliers de cc quc chac un d'eux doit conrribuer pour

le dcdommagcment des cerres qu'occupera

le

co11al

a

proportion de l'avantagc qu'ils en peuvent tirer ; ce

que l'on faura en reglant le prix' de l'arrofage ' fur

cclui de la depenfe totale de l'c:ntropri(c. On doit pre–

parer onfuite la fuperficie du terrein qu'oo veuc arro–

fer

&

s'accornrnoder

n

la figure du pays,

&

aux finuo-

car , <lit )'auteur , fi toutcs !es contrees de b G uienne

&

des pays voifins font unies d'imeret pour contenir par le

moyen des rcfervoirs dans

lcs lieux clc es

&

!es gorges des

IJlOntagnes lcs caux qui vont

fc

jetter dans la Garonne

&

la

Dorcfognc

&

pour !es clifirihutr en arrofages fur !cs ter-

1es , bicntut vous verre7. le lit de ccs dcux rivieres 3 d.!–

couvert ; alors le lit de la Gironde qu'on pourroit delfeche1·

formeroit le plus excellent terrcin , de mcmc que le Medoc

tout couvert do marais qui regorgent du plus pur limon des

riviercs ,

&

qui feroient une nouvelle mine d'aboncfancc.

Tous ces vanes cantons du haut Perigorcl, du Quercy , du

Rouergue , de lancfcs de Bordeaux jufqu''1 Bayonne , n'ont

:iujourd"hui un

fol fi

ingrat, que parce gue !es parties li–

monncufes de la

terr~

ant ete charriees par lcs eaux qui n'ont

hilfe que les picrres, le

rochcs

&

le fable

(

Viyez /'ar1ide

Lr>tON ,

dans le

Dillio1111aire r.aif.

de Scimm ,

&c. ). Ren–

dez

a

toutes ccs lierile• contrecs los fuhftances vegetales qui

leur onl

te

enlcvees , foit en y retenant les eaux dans des

rHcrvoirs pour ne les diflribuer que dans les fechcrc!res , foit

en repandant fur Jeur furface trois O\l quatrc pouces de ces

terrc

limonneufcs qu'on trouve en quantile dans tous ces fonds

qu'inonde la Garonne ,

&

qui rendent la navigation <le la

; irondc fi difficile ,

&

vous aurcz. le terrein le plus fertile

dans ces memes lieuic ou !"on ne voit que de triftes deferts

qui font honte 3 notrc peu d'intelligence. Les l•ndes fcules

de Bordeaux comprcnncnt unc etcndue de trente lieues fur

unc largeur moyenoc de dix lieues , cc qui

fait

300

lieues

quarTl!CS de pays perdu ;

a

quoi ajOUl'Olllt foixante Jieues quar–

rces pour !es marais

&

le lit de la Gironde , quellc vafle

ctendue de <lcfcrts

&

de terreios perdus ! Grand Dieu , des

defert en France ! L'autcur reanplacc la navigation de la Gi–

ron<lc par dcux

<a'ltlux

navi . bles, l'un dcpuis Bordeaux juf–

qu'1 la mer \•is-a-vis la tour Jc Conloam qui auroit fon cours

par le

ledoc

&

la petite Fllndre : l"autre depuis Libournc

jufqu'a Royan.

f/o)'tZ

fa

C.ir1,

ii_

t

us

,

s

ay;.

CAN

181

fices

ou

ii

faudra alfujcttir le

canal ,

de maniere que

Jes eaux puilfcnr fe repandrc: par-rout dans ks brao–

ches necdfaires aux heritages. O n ouvre

&

frrme ces

bram:hes

OU

Gtllt!IUX

particuJiers par de petites ecJu(es

a

vannes qu'on place auffi d'efpace

~n

efpace pour

facilicer !es difl:ribmions qu'on fair le plus fouvenc par

de petites bufes ,

o~

ii ne peut palfer que la quantite

d'eau qui doit appartenir

a

chacun ' comrne cela re

pratique en Suiffc:

&

en Provence.

II

faut fur toutes

chafes donner aux branches que !'on cirera du grand

canal

&

aux rigoles qui partiront de ces branches des

largeurs

&

profondeurs proportionnces a la quantite

d'eau qu'on

y

fcra paffc:r relativernent

a

fa

viteffe ,

&

au trajet qu'elle (era obligee de fai re.

II

y

a plus d'art

qu'on ne pen(e

a

faire: equitablemenc cette dift ibution

pour qu'un heritage ne foi t point favorife au prejudi–

ce d'un aurre.

II

eft de plus e!fentiel d'ecablir une bon–

ne police , afin de reglc:r le rnms

OU

ii

f~udra

donner

Jes eaux , celui qu'on pourra

k s

garder,

&c. &c.

On

doit

fe conformer pour cet objet

a

ce qui s'ob!ervc

dans la plupart des lieux ou ii fe fait des arrofemens

publics , en ajoutanc ou retranchant Ce que l'on trou–

vera convenablc aux circon!lances.

II

faut for-tout apporter grande attention

n

ce que

Jes eaux qu'on de!li ne

a

l'arrofage des terres

y

foient

propres , parce qu'il s'en trouve quelquefois qui

y

font plus nuifibles qu'avantageu(cs. Pour cela on eprou–

ve celles qui font au-delfus du point de derivation • en

Jes

repandant for des piantcs du lieu qu'on veut arro(er.

M. A

rnoul, intendant de la M arine ayant fait faire un

canal

tire de la rivierc d'Aigues qui paffe

a

O range, pour

arrofel)

fa

terre de Roche-Garde , dans le

omtat ,

s'apperyut avec furprife au bout d'un an, que Jes came

de cc:tte riviere, qu'on repandoit fu r le tcrrein

em~

pechoient que l'herbe n'y cnit ,

&

faifoient mourir les

plantes qu'elks

hurn~Cl:oient,

cc qui provenoit d'une

terre blanche comme de la crave , done ces eaux etoient

impregnees,

&

qui portoit la' !lerilite par-tout ou elle

fejournoit.

Le vice le plus ordinaire des eaux que l'on tire im–

rnediaternent des rnontagnes vient de lcur trap grande

erudite , capable de potter plus de

prej~dice

que d'a–

vantages aux terres qu'elles <irrofcnc.

~and

ii

~'en

renconrre de la force , ii .faut , _a la nai!fance de cha–

que rigole de dillribution , fai re nn

bafI.in

ou ellcs

puiffc:nt fejourner 3'\lant que de s'en f

orv ir, a

fin qu'cl–

les s'y adoucilfc:nt. Si" on n'a pas de lieux propres pour

ces baffins , ou que !'on ne veuille point fe priver de

Ja culture du terrein qu'ils

y

occuperoient , chaquc

particulier pourra faire pa!le r

a

travers d'un tas de

fumier, l'eau qui lui

appartien~ra,

pour lui faire chan–

ger de qualiri!

&

en contraCl:er une excellente , pro–

venant de.:;

fels nourricic:rs qu'elles emportcronc avec

elles. D'autre part, !es parries du fumier feront aufil

entfatnees

&

repandues for tout le terrein qu'on arro–

fera; c;'eft pourquoi ii faut de terns en terns en renou-–

veller les amas.

Si dans les cantons que <loit parcourir le

canal

prin–

cipal , ii re

rencontroit des terres m.irneu(es propres

a

engraiffi!r Jes champs '

ii faudroit,

{i

cela fe peu_t,

fans Jui faire faire un trap grand ecarc '

le condutre

par ces

endroit~- la,

afin d'en bonifier Jes eaux. Par

la raifon contr

aire, o

h prendra bien garde de nc pas

faire paffer

le

can.al

dans un cerrein qui auroit um:·

qualite pernicie

ufe ; e

n un mac, il faut etudier

la

na–

ture

&

fe conduire en con(equcnce.

S'il arrivoit qu'il n'y euc point de riviere dans

~n.

pays que l'on veuc arrofer , mais qu'il

(e

rencontr~t

dans le voifinage une quantite de fources

q_u·~n pu~

ra!fernbler dans un rffcrvoir, cornrne on a fa1t a .cdu1

de Saint-Ferrio!

ii fa1'!droit de meme en foutcmr lc:s

caux par unc digue, ·

&

fai re un

ca11al

pour les con–

du.i re clans Jes terns de fechereffc, aux

~errnes

de leur

de!tination. Enfin, fi J'on en e,toic re<lu1t aux eaux de

p:uies q ui tombent

annud'e~1enc

fur la furface de la.

terre ,

ii

faudroit pratiquer lur

le

MUteUtS

&

a

mi-