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CAN

forte fomme de fes- ceffionnaires ,

Ci

ce n'eft de ceux

<Jlli, preferant

a

la precedente condition celle de ne

rien hafarder pour acquerir

le

rlroit d'alfociation, font

convenus de ne payer qu'a mefure qu'on travaillera au

ca11al;

&

que dans

le

cas ou !es fufdits incerefles ne

voudroient pas. payer !es frais de regie, de conf1ruCl:ion

qui feront e!limes neceifaires par la compagnie, ou–

tre

&

par-deffus

le

premi~r

prix convenu de leurs

interets, la compagnie fera autorifee

a

aliener, vendre,

hypothequer telle portion de le!lrs

interets en dedu–

Cl:ion du profit

a

efperer'

&c.

On dreffa en confequence un memoire infrruCl:if qui

comprend, outre !cs objers derailles ci-ddfus,

i

0 •

tout

cc

qui conccrne la nature , la fource

&

la derivation

du

ca11al

de Richelieu , d'apres la carte levee par l'ab–

be d'Expilly;

2°.

la preuve de la poffibilite par l'ex-

. pofe de taus

!es nivellemens anterieurs

&

des diffe–

rens proces-verbaux des ingenieurs;

3°.

Jes avantages

.des divers

cana11x ,

foit

1r

Maoofque, foit

a

Caclenet, ·

foit

a

Naves, foit pour les pents abfolumenr n,eceffai-

1·es,

&

que le

canal

perfeCl:ioone rendra d'une plus

fa–

cile execution ;

4

°.

Jes preuves que, fons attendre l'en–

tier achevement du nouveau

ca11al

de Richelieu , ii

fe–

ra utile

&

profitable des fon principe

&

a

mefure

qu'on avancera

fa

con1l:ruCl:ion , parce qu'il porrera tof1-

jours avec lui la fertilire, en arrofant un pays aride ,

parce qu'il procurera rout de fuite des revenus, cha–

que partie pouvant fucceffivement former d'elle-meme

un

canal

acheve , dont !es eaux ·peuvent etre vendues

&

employees en arrofemeos pour ameliorer !es terres 0\1

clles frront repandues; parce qu'enfin !es eaux fuper–

·flues peuvent toujours etre

rejettees dans !es divers

torrens qui traverfent la route que le

canal

doit fui".

,vre ;

&

apres ces arretes, on reprit ks travaux en

'1752.

On fit des folfes, des pants,

&f.

m.ais depuis

longues annees on n'y travaille plus,

&

l'on ignore au

vrai les motifs qui ont fait fufpendre l'execmion d'un

projet doublement utile, foit pour !es arrofages dans

un pays

ou

ils font indifpenfabtes, foit pour le com–

merce

&

la navigation.

Ea

prenant Jes eaux de la Du–

Tance a travers le roe de Cantepcrdrix, dans la pa–

roiff.: de Jouques,

a

quatre lieues nord-e!l d'Aix,

avan–

t age 11nique ,

<lit le fieur Floquet ,

qui rendra

(l

jamais

la prifa des ea11x immuable

&

hors d'atteinte de toutes les

fr!ondatio11s cauftes par cette

riviere

,

le

canal

qui

ks re–

cevra aura fon cours par les terroirs de Jouques , Pey–

rolles, M,eyrargues, Venelles,

le

Puy-Arnajon, Saint-

. ' fteve , Rogues , Saint-Cannat, Egl1illes

&

au-deffus

de la .-illc d'Aix. On erabliroit deux baffins de par–

tage, le premier pres de Janfon, qui conduiroit au

Rhone pres Tarafcon par la Manon

&

S. Remy , en

fuivant

a-p~u -pres

la direCl:ion du

canal

de Craponne;

le fccond baffin, place

pn~s

&Eguilles , joindroit

la

mer de Provence a la mer de M artigues,

Ci

le

canal

projette du port de Bone au Rhone avoit lieu ; l'au–

tre

branche du

canal

qui pafferoit au-defft1s de la ville

d'Aix, feroit conduit par Tholonet, Meyreveil, Gar–

dane_, Boue '. Cabrie

&

Septcmes jufqu'a Marfeille , ou

jJ degorgero1t fes caux dans

la

rade de cette ville. Au

moyen de ce

ca11al ,

!es marchandifes defccndroient de

Lyon a Marfeille toujours par eau, fans que !es ba.–

teaux de tranfport fuffent obliges

de

paffer par !es

bouches du Rhone, tolijours dangere.ufes dans la pai.x:

comme dans la guerre. Pour completter tout ce qu'il

importe de favoir fur ce

canal

,

.ii

y

faut joindre la

letl:nre du deroier ecrit que le fieur Floquet publia

en

1764

fur l'objet , la nature

&

les avantages de cet–

te entreprife, !es arrangemens avec une nouvelle com–

p agnie,

&

enfin l'etat aCl:uel du projet, qui fl'eut pas

plus de fuite que dans Jes precedentes tentatives. Les

deux premieres parties de cc memoire curieux font

tranfcritcs en .cotier par M. l'Abbe d'Expilly, au

mot

P ROVEJ:lC'E.

L e favant P. Berrier, qui a dreffe la carte de ce

ca-

11al

,

d'apres laquelle je viens d'en tracer la route

rn'ecrivit au

corn~eocemen<

de

in2 ,

q-ue le

ficu~

<.ro111e

II~

C A N

179

Floquet, auteur de ce beau projet, etoit mart de dou–

leur de le voir fans execution ; fort ordinaire de ceux:

que le zele du bien public enflamme'

&

done la mau–

vaife fortune ou l'envie contrarient les vues patrioti–

ques. Le fieur Floquet approuvoit fort !'idee dt1

pe–

re Bercier, qui eroit de fc concenter de derourner au

pas de Canceperdrix , par une des embrafures du val–

lon, qui font fort baffes du cote d'Aix, la plus gran–

de partie des eaux de la Durance dans la baffe-Pro–

vence, vers laqudle

ell

la pente des terres ou font '

les bonnes villes

&

ou le

~errein

eft fee

&

chaud. On

forceroit enruite la Durance a fe creufer clle-meme

un ou plufieurs

lits vers Aix

&

Marfeille,

&

on en

l.iifferoit couler un petit bras vers Avignon ,

&

rou–

tes Jes vaftes campagnes qu'dle enfabte

&

devafte de

ce cote-la rleviendroient fertiles. ,, Voila (continue le

pere Berrier dans la lettre qu'il m'ecrit a ce fujet ) ce

que M. Floquet trouvoit faifable, plus court, mains

difpendieux , plus utile que l'ancien projet de tirer un

canal

depuis Canteperdrix jufqu'a Aix

&

Marfeille

dans un terrein tout entrecoupe de montagnes: mais

voila qui ne fera jamais qu'une idee; je fais bien que

fi

j'avois deux cens mille livres de rente je ne les man–

gero!s pas en equipages, laquais

&

autres folies' je

i; s e'!lployerois

ii

faire ce bien

a

l'humanite

&

a

ma

I

rovince ,,.

On ·doit fe garder de confondre le

canal

dent je viens

de tracer .l'hiftorique avec celui de Donzerre, pro–

pofe en

1718,

fous le nom de

canal de Provence.

Il

s'agiffoit alors .de tirer un nouveau

canal

de naviga–

tion

&c

d'arrofage, depuis la paroiffe de Donzerre fu.r

le Rhpne en Dauphine , jufqu'a celle de Saint-Cha–

mas en Provence; ii traverfoit tome la plaine du comte

Venaiffin, qo'il auroit arrofee

&

rendue tres-fertile.

II

<levoit paffer

a

Avignon, ou ii fe replioit vers Cil–

vailles, en prenant la route de Sorgues ou de la Du–

ran~ole,

au-deffus de Cavaillon , pres de Merindol ;

il

devoit couper la Durance

&

palfer par Salon pour

arriver

a

Saint-Chamas , cu il fe

terminoit dans

!'€–

tang de Berre , qui communique a la Mediterranee;

il auroit traverfe quarante lieues de pays , en le fui–

vant dans fes contours. Son ucilite ayant ete mife dans

le

plus grand jour

&

.fous !es apparences !es plus fpe–

cieufes par

le

fieur Cyprian d'Avignon ,

ii fe forma

facilement pour !'execution du projet, une nombreufe

compagnie d'aCl:ionnaires qui depoferent bientot

~es

fonds coofiderables,: mais

le

!ieur de Regomote , 10-

genieur-depute par la compagnie pour verifier fur Jes

Jieux la poffibilite du

canal,

y

trouva tant de diffi-

cultes que la compagnie abandonna l'eotreprife. M.

Thomaffin dit dans fes lettres fur Jes

canaux ,

que ce

p~ojet

fit beaucoup de fracas

·a

Paris, qu'on y. donna

tete baiffee ,

&

que ks premieres puilfances voulurenc

en erre propriecaires ; qu'en peu de terns il

Y.

eut

plu~

de ciaq millions depofes chez

le

fieur Croifat , qm

en Ctoit

le treforier' on obtint merqe des

l~ttres-pa~

tentes fur arret du confeil du

4-

mai

i718.

11 ajome

que

le

fieur Cyprian, proto-notaire,

a

Avignon, n'e–

toit que l'annonciateur du pcojet, qui ayoit ete fait

par M. d'Alh:mant, gentilhomme

Proven~a.l ~

qu'a Mar–

feille, Avignon, Aix

&

Lyon, on ne voulut point

prendre d'atl:ions dans cette affaire ' parce qu'on etoit

plus

a

porree d'en connoitre Jes incooveniens,

&c.

Ce–

pendant on m'ecrit de Provence q_ue ce

canal

ecoit auffi

utile que praticable; qti'il anroit

ere

execute fans

l'~p­

pofition de

la

cour de Rome, qui oe voulut point

flermettre- le paffage par !es terres du Comtat,

&

qu.e

les acfrjons en furent

tranfportees par arret dli confe1l

for le

canal

de Picardie.

~elques

annees avant qu'on eilt propofe, le

ca11a[

de Donzerre en Da\1pbine , on avoit execute dans la

meme province, vers le commencement du fiecl_e , un

autre

canal 4'arrofage

q.ui

ft condoit

. 1~ bell~

ylarne ?e

P ierrelatte en Dau phi

ne ;

mais la. d1v1fion s

eta~t

m1fe

entre !es proprietaires ' on negligea de fournir alllC

frai~

des recuremens frequens des terres

&

de fables

z

2