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C
A
N
Le P. Bofcovich a traduit ce paffage en latin,
par
!es
vers fui vans :
Exemp/1 Notmi bomincs maria alta domando
,
Ext,.mios mtmdi 11ora11t conjungere fines
;
Nrptuno edomito
,
nunc tu q11oq11e Pluto domaris,
Franfort1m imperio fi1b terras 11avib11s itur
•
CANAL DE VERso1x, (
Archit. bydraul.)
L'attention
:ivec Jaquelle j'ai fuivi
&
examine le
'canal
de Langue–
doc en 1773 fc rapportoit un peu
a
un autre
ca1Jal
qu'on
a
projettc dans la province
ou
j'ai pris nailfance,
&
dont
jc
ddire beaucoup !'execution.
M.
Aubry , in–
genieur en chef de la province de Brelfe , a
conlid~re
quc
la
jonCtion du Rhin avec le Rhone, par le lac
de Neuchatel , feroit une chafe tres-importante pour
la
France , la Suiffe
&
la
Hollande; l'idee en avoit
etc propofee des le terns de Neron , mais l'ufage des
cclufes que l'on emploie aujourd'hui, rendroic ce
canal
bien plus facile.
En
confc!quence, M. Aubry
a
commence
a
nivel–
ler
le bards du Rhone, depuis Verfoix jufqu'a Scy–
lel;
ii a reconnu en meme tems qu'il y avoic plus
d'eau qu'il n'en falloit pour alimenter ce
,canal,
fans
fe fervir du Rhone, dont le cours ell: crop rapide,
&
le lit crop dangereux , pour qu'on puiffe entrcpren–
c:lre de le rendre navigable entre Geneve
&
Seylfel.
Ce
canal
commencera au.delfus de Verfoix, la ri–
vine etant prife trois milles plus haut vrrs le moulin
de Sauverny; ii palfera 'a Ferney, puis au-delfous de
Collonges , fous le fort de la Cluft:, 62 pieds au-delfus
du Rhone, dela au pont de Bellegarde , vers l'endroit
ou
le Rhone fe perd,
&
tombera clans le Rhone fous
Geniffiat, fi x milles au-deffus de Seyffel,
a
24 milles
de la tere du
canal
ou de Sauverny, la chlite du co–
te de Verfoix, fera de 230 pieds fur
3
milles de lon–
gueur ,
&
du cote de Geniffiat, 607 pieds fur um: di–
ftance de 24 milles; le devis ell: d'environ huic mil–
lions ,
a
caufe de la quantite de rochers qu'il faudra
cfcarper ,
&
qu'on evaJue
a
milJe francs la toift:
COll–
r ante. Le Rhone a 114 pieds de pence depuis le fort
de la Clnfe jufqu'au port de Genilllat, fur une lon–
gueur de 3 lieues ,
&
357
pieds depuis Geneve jufqu'a
G enil1iat, fur une longueur de 22 milles ; aum le
ca–
nal
drcrit avoit environ cent eclufes , une partie du
cote du lac de Geneve, au fud-ell:, le re!le du cote de:
Geniffiat, au fud -oueftde Verfoix. (M. DE LA LANDE.)
CANAL
DE
RADOCA
en
Ruflie.
Ce
cailal
encrepris
par
le:
czar Pierre le grand, pour la communication
9e la mer Baltique avec la mer Noire
&
la mer Caf–
piennc:, fut
achev~
en 1730 ; mais tout le projet n'a
pas eu lieu ' foit que le terrein ait offert des obftacles
rnfurmoncables , foit que la depenfe ait effraye les cn–
trep.reneurs, ou que d'au tres objets aienc empeche de
conduire celui-ci
au
degre ·de perfeCl:ion done ii etoit
fufceptible.
,
L a Hollande
ell:
entrecoupee de
canaux
qui facili–
tent extremement
le commerce. L'on va par ce mo.
yen fort commodCment
&
a
boo marche .d'un endroit
2
l'autre , l'ete en bateaux ,
&
l'hyver , que !es eaux
font gelees, en patios ou en tra!neaux fur la glace,
O n nomme
canaux de
l'T
a
Amll:erdam , des
ca-
11aux
fort profonds qu'on a pratiques aupres des quais
pour mc:ttre les gros vailfeaux marchands
a
l'abri des
orages
&
des glaces.
.
CANAL
DE DRusus, (
Geogr. Architefl. Hydraul.)
en
latin
foffa
Dru.ft,canal
dan~
!es Pays-Bas qui commu–
nique depuis le Rhin pres d'Arnheim jufqu'a l'Ylfel
pres de Doesbourg,
&
qui a
ete
faic par Germani–
cus Drnfus du terns des Romains , done ii· a tonferve
le nom.
CANAL DB FARISJNA' nom que l'on donne
a
une
baie ·qui fair parcie du golfe de Venife , com: l'Ill:rie
&
l'ile de Cher(o.
CANAL OE LA ToRTUE' bras
OU
detroit de l;i mer
du Nord en Amerique, entre Jes ilcs de Saint Domin–
gue
&
de la Tortue:
CAN
_
CA:..rAi
DE
LouTTE, partie del'Archipel &du
fa;
mrnx decroit de l'Euripe.
·
CANAL
or.
PIEco, detroit de !'Ocean oriental, en–
tre Jes terres d'Ydfo
&
de Stuat en-Eilandc , au nord
du
J
apon. Les Portugais
&
Jes Hollandois l'ont
de–
couvert ii n'y a pas bien long-terns.
• C ANAL DE SAINT-ANTOINE, golfe au royaume de
Napies, dans• la Capitanate, pres de !'embouch ure de
l'Ofanro : ii s'etend de la longueur de dix Jieues clans
la mer Adriatique.
.
CANAL
DE
SAINTE-BARBE, partie de la mer P a–
cifique , dans l'Amerique feptentrionak, qui s'ecend
le long des cotes
&
de
l'ile
de Californie ,
a
la diaance
de cent lieues.
§
CANAL ARTJFJCIEL,
(
Architeflure.)
Apres avoir
donm! ( clans le
Dift.
raif. des Sciences
.
&
ce
Supple–
ment )
une idee generate des
canaux
artificiels Jes plus
curieux ,
&
uoe notice: particuliere des
canaux
de Bour–
gogne
&
du L anguedoc , ii ell: nacurel de rapporter
quelques faits parciculiers, pour montre: par u.n pa–
rallcle la difference de ces fortes d'entrepnfes , qui font
.fi honorables
&
fi utiles aux fouverains qui Jes ont au–
torifees.
L es anciens Egyptiens avoient creufe environ fix mil- -
le
canaux
,
depuis le grand Caire jufqu'a E!fene. L.a
plupart contenoient a-peu-pfes autanc d'eau que la
r~viere de Seine
a
Paris ; cous ces
ca11aux
ecoienc fubd1-
vifes en ramifications. L'inftant ou l'on devoit ouvrir
taus ces
canaux,
a caujours ete determine annuelle–
ment par le magill:rat qui veilloit
a
l'arrofement des -
terres : mais
quantit~
de ces
canaux
etoient en tout
terns pratiquables pour la navigarion: un des plus
f~memc
canaux
etoit celui qui conduifoit l'eau du Nil
au lac·Mceris, enfuice au Jae Mareatis ; enfin Jes eauic
du Nil alloient fe perdre dans la mer; ii avoit plus
de
Bo
lieues de longueur; ii etoit prefqu'entierement
forme par un encaiifement de
tres.grandes pierrts de
taille de granite.
Si !'on en croic Herodote, !es lacs Mceris
&
Ma–
reotis ' etoient circulaires ' ils avoient deux cens cou–
dees de profondeur; Jeur circonference etoit d'envi–
ron 25 ou 30 lieues pour chacun. On voyoit dans res
deux lacs des villes magnifiques bacies au milieu des
eauic pour y jouir de la
fra!ch~ur
, malgre la chaleur
du climat. On repurgeoit taus Jes trois ans ces lacs
&
ce
'anal;
on y employoit cent mille .hommes pen–
dant deux mois. On peut voir clans la
Defcription
de
I' Egypte
par M. de Maillet , ou dans
I'
Hiftoire ginirale
des
vi;yages ,
Jes details de ces
ca11a11»
merveilleux,
&
des monumens qu'ils renfermoient ,
&
l'ecat mifera):>le
OU
le:
defpotifme a reduit
&
Jes
canattx
&
k s Egyptiens.
M ais palfons
a
des objecs qui puiffenc nous dedomma–
ger; jettorrs un regard fur l'etat fiorilfant
&
heureux
de la Chine. Cet empire qui paroit avoir puife fes loix,
fes ufages
&
fes caraCl:eres hieroglyphiques da_ns l'E–
gypte, eft coupe p ar des milliers de
canau.~
qui, fem–
blables a nos arteres
&
a
nos veines ' portent dans
ce corps immenfe
la vie, la fante
&
la felicice.
Le
grand
canal
a cent foixante lieues de Jona ueur
&
qlia~
ranee eclufes. Cette merveille du monde
0
foe
projncee
&
execntee par le fameux Ku-blai.kan , petit fils de
Gengiskan ; on le nomme en Chinois
Chi
tf11 ,
ou bien
Hu·per-lye.
Sur cc
cn11al,
on voit voguc:r dts ba.teaux
aum grands que nos fregares; . ii n'dl: borde de
pie~res que par intervalle. On y vo1t des bateaux hab1-
tes perpetuellement,
&
ils font en
Ii
grand nombre ,
que l'on peut !es appcller des villes Aocrantes. Pour
palfer d'un
canal
inferieur
a
un
canal
fuperieur , !es
Chinois ont imagine,
1°.
des eclufes a-peu-pres
fem-'
blables a celles du
canal
de L anguedoc; 2'. des plans
inclines ou pierres fur lefquels on fai c paffer les ba–
teaux par le moyen des cabc:Cl:ans , 3
°.
ils ont relferrc
lc:s embouchures des
canaux,
pour empecher en panic
l'ecoulemenc des eaux. Pour faire traverfer ces peri–
te.s cafcades, ils ont imagine de faire tirer les bareaux
inffo~urs,
par
~es
bateaux fupcrieurs, qui vog,uent