Table of Contents Table of Contents
Previous Page  184 / 900 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 184 / 900 Next Page
Page Background

174 -

C

A

N

Le P. Bofcovich a traduit ce paffage en latin,

par

!es

vers fui vans :

Exemp/1 Notmi bomincs maria alta domando

,

Ext,.mios mtmdi 11ora11t conjungere fines

;

Nrptuno edomito

,

nunc tu q11oq11e Pluto domaris,

Franfort1m imperio fi1b terras 11avib11s itur

CANAL DE VERso1x, (

Archit. bydraul.)

L'attention

:ivec Jaquelle j'ai fuivi

&

examine le

'canal

de Langue–

doc en 1773 fc rapportoit un peu

a

un autre

ca1Jal

qu'on

a

projettc dans la province

ou

j'ai pris nailfance,

&

dont

jc

ddire beaucoup !'execution.

M.

Aubry , in–

genieur en chef de la province de Brelfe , a

conlid~re

quc

la

jonCtion du Rhin avec le Rhone, par le lac

de Neuchatel , feroit une chafe tres-importante pour

la

France , la Suiffe

&

la

Hollande; l'idee en avoit

etc propofee des le terns de Neron , mais l'ufage des

cclufes que l'on emploie aujourd'hui, rendroic ce

canal

bien plus facile.

En

confc!quence, M. Aubry

a

commence

a

nivel–

ler

le bards du Rhone, depuis Verfoix jufqu'a Scy–

lel;

ii a reconnu en meme tems qu'il y avoic plus

d'eau qu'il n'en falloit pour alimenter ce

,canal,

fans

fe fervir du Rhone, dont le cours ell: crop rapide,

&

le lit crop dangereux , pour qu'on puiffe entrcpren–

c:lre de le rendre navigable entre Geneve

&

Seylfel.

Ce

canal

commencera au.delfus de Verfoix, la ri–

vine etant prife trois milles plus haut vrrs le moulin

de Sauverny; ii palfera 'a Ferney, puis au-delfous de

Collonges , fous le fort de la Cluft:, 62 pieds au-delfus

du Rhone, dela au pont de Bellegarde , vers l'endroit

ou

le Rhone fe perd,

&

tombera clans le Rhone fous

Geniffiat, fi x milles au-deffus de Seyffel,

a

24 milles

de la tere du

canal

ou de Sauverny, la chlite du co–

te de Verfoix, fera de 230 pieds fur

3

milles de lon–

gueur ,

&

du cote de Geniffiat, 607 pieds fur um: di–

ftance de 24 milles; le devis ell: d'environ huic mil–

lions ,

a

caufe de la quantite de rochers qu'il faudra

cfcarper ,

&

qu'on evaJue

a

milJe francs la toift:

COll–

r ante. Le Rhone a 114 pieds de pence depuis le fort

de la Clnfe jufqu'au port de Genilllat, fur une lon–

gueur de 3 lieues ,

&

357

pieds depuis Geneve jufqu'a

G enil1iat, fur une longueur de 22 milles ; aum le

ca–

nal

drcrit avoit environ cent eclufes , une partie du

cote du lac de Geneve, au fud-ell:, le re!le du cote de:

Geniffiat, au fud -oueftde Verfoix. (M. DE LA LANDE.)

CANAL

DE

RADOCA

en

Ruflie.

Ce

cailal

encrepris

par

le:

czar Pierre le grand, pour la communication

9e la mer Baltique avec la mer Noire

&

la mer Caf–

piennc:, fut

achev~

en 1730 ; mais tout le projet n'a

pas eu lieu ' foit que le terrein ait offert des obftacles

rnfurmoncables , foit que la depenfe ait effraye les cn–

trep.reneurs, ou que d'au tres objets aienc empeche de

conduire celui-ci

au

degre ·de perfeCl:ion done ii etoit

fufceptible.

,

L a Hollande

ell:

entrecoupee de

canaux

qui facili–

tent extremement

le commerce. L'on va par ce mo.

yen fort commodCment

&

a

boo marche .d'un endroit

2

l'autre , l'ete en bateaux ,

&

l'hyver , que !es eaux

font gelees, en patios ou en tra!neaux fur la glace,

O n nomme

canaux de

l'T

a

Amll:erdam , des

ca-

11aux

fort profonds qu'on a pratiques aupres des quais

pour mc:ttre les gros vailfeaux marchands

a

l'abri des

orages

&

des glaces.

.

CANAL

DE DRu

sus, (

Geogr. Architefl. Hydraul.)

en

latin

foffa

Dru.ft,

canal

dan~

!es Pays-Bas qui commu–

nique depuis le Rhin pres d'Arnheim jufqu'a l'Ylfel

pres de Doesbourg,

&

qui a

ete

faic par Germani–

cus Drnfus du terns des Romains , done ii· a tonferve

le nom.

CANAL DB FARISJNA' nom que l'on donne

a

une

baie ·qui fair parcie du golfe de Venife , com: l'Ill:rie

&

l'ile de Cher(o.

CANAL OE LA ToRTUE' bras

OU

detroit de l;i mer

du Nord en Amerique, entre Jes ilcs de Saint Domin–

gue

&

de la Tortue:

CAN

_

CA:..rAi

DE

LouTTE, partie del'Archipel &du

fa;

mrnx decroit de l'Euripe.

·

CANAL

or.

PIEco, detroit de !'Ocean oriental, en–

tre Jes terres d'Ydfo

&

de Stuat en-Eilandc , au nord

du

J

apon. Les Portugais

&

Jes Hollandois l'ont

de–

couvert ii n'y a pas bien long-terns.

• C ANAL DE SAINT-ANTOINE, golfe au royaume de

Napies, dans• la Capitanate, pres de !'embouch ure de

l'Ofanro : ii s'etend de la longueur de dix Jieues clans

la mer Adriatique.

.

CANAL

DE

SAINTE-BARBE, partie de la mer P a–

cifique , dans l'Amerique feptentrionak, qui s'ecend

le long des cotes

&

de

l'ile

de Californie ,

a

la diaance

de cent lieues.

§

CANAL ARTJFJCIEL,

(

Architeflure.)

Apres avoir

donm! ( clans le

Dift.

raif. des Sciences

.

&

ce

Supple–

ment )

une idee generate des

canaux

artificiels Jes plus

curieux ,

&

uoe notice: particuliere des

canaux

de Bour–

gogne

&

du L anguedoc , ii ell: nacurel de rapporter

quelques faits parciculiers, pour montre: par u.n pa–

rallcle la difference de ces fortes d'entrepnfes , qui font

.fi honorables

&

fi utiles aux fouverains qui Jes ont au–

torifees.

L es anciens Egyptiens avoient creufe environ fix mil- -

le

canaux

,

depuis le grand Caire jufqu'a E!fene. L.a

plupart contenoient a-peu-pfes autanc d'eau que la

r~viere de Seine

a

Paris ; cous ces

ca11aux

ecoienc fubd1-

vifes en ramifications. L'inftant ou l'on devoit ouvrir

taus ces

canaux,

a caujours ete determine annuelle–

ment par le magill:rat qui veilloit

a

l'arrofement des -

terres : mais

quantit~

de ces

canaux

etoient en tout

terns pratiquables pour la navigarion: un des plus

f~memc

canaux

etoit celui qui conduifoit l'eau du Nil

au lac·Mceris, enfuice au Jae Mareatis ; enfin Jes eauic

du Nil alloient fe perdre dans la mer; ii avoit plus

de

Bo

lieues de longueur; ii etoit prefqu'entierement

forme par un encaiifement de

tres.grandes pierrts de

taille de granite.

Si !'on en croic Herodote, !es lacs Mceris

&

Ma–

reotis ' etoient circulaires ' ils avoient deux cens cou–

dees de profondeur; Jeur circonference etoit d'envi–

ron 25 ou 30 lieues pour chacun. On voyoit dans res

deux lacs des villes magnifiques bacies au milieu des

eauic pour y jouir de la

fra!ch~ur

, malgre la chaleur

du climat. On repurgeoit taus Jes trois ans ces lacs

&

ce

'anal;

on y employoit cent mille .hommes pen–

dant deux mois. On peut voir clans la

Defcription

de

I' Egypte

par M. de Maillet , ou dans

I'

Hiftoire ginirale

des

vi;yages ,

Jes details de ces

ca11a11»

merveilleux,

&

des monumens qu'ils renfermoient ,

&

l'ecat mifera):>le

OU

le:

defpotifme a reduit

&

Jes

canattx

&

k s Egyptiens.

M ais palfons

a

des objecs qui puiffenc nous dedomma–

ger; jettorrs un regard fur l'etat fiorilfant

&

heureux

de la Chine. Cet empire qui paroit avoir puife fes loix,

fes ufages

&

fes caraCl:eres hieroglyphiques da_ns l'E–

gypte, eft coupe p ar des milliers de

canau.~

qui, fem–

blables a nos arteres

&

a

nos veines ' portent dans

ce corps immenfe

la vie, la fante

&

la felicice.

Le

grand

canal

a cent foixante lieues de Jona ueur

&

qlia~

ranee eclufes. Cette merveille du monde

0

foe

projncee

&

execntee par le fameux Ku-blai.kan , petit fils de

Gengiskan ; on le nomme en Chinois

Chi

tf11 ,

ou bien

Hu·per-lye.

Sur cc

cn11al,

on voit voguc:r dts ba.teaux

aum grands que nos fregares; . ii n'dl: borde de

pie~res que par intervalle. On y vo1t des bateaux hab1-

tes perpetuellement,

&

ils font en

Ii

grand nombre ,

que l'on peut !es appcller des villes Aocrantes. Pour

palfer d'un

canal

inferieur

a

un

canal

fuperieur , !es

Chinois ont imagine,

1°.

des eclufes a-peu-pres

fem-'

blables a celles du

canal

de L anguedoc; 2'. des plans

inclines ou pierres fur lefquels on fai c paffer les ba–

teaux par le moyen des cabc:Cl:ans , 3

°.

ils ont relferrc

lc:s embouchures des

canaux,

pour empecher en panic

l'ecoulemenc des eaux. Pour faire traverfer ces peri–

te.s cafcades, ils ont imagine de faire tirer les bareaux

inffo~urs,

par

~es

bateaux fupcrieurs, qui vog,uent