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_CAN

fc raccorde; enforte q ue ce radeau

fo~me .

un conduit

perpencliculairc au

canal.

Ce radtau ell fair en coin,

comme l'cfpaci: delline

ii

le recc::voir, afin qu'il le rem–

pliffe plus exaCl:ement: ct'pendant on a ajoute des

voices

a

charniere au radier de l'avi:nuc: des eaux, pour

achcver de fermer tOUS Jes joints Cntre la

ma~onnerie

&

le radeau.

Le radeau

e~

ordinairement clans une petite gare

rnenagee au bord du

canal,

rout

pr.es

de l'ouvrage ,

&

au-devanr d'une maifon con!l:ruite pour le logement

des deux gardes. Des qu'on ·s'apper\:oit que la rivie–

re groffit, ces deux hommes meuent

le

radeau a

fa

])lace ; ii y forme comme une gouttiere clans laquel–

le

patrcnt Jes eaux du Libron , avec ks fables , pour

fr

rem.Ire

3

la mer. D es que le torrent n'entraine plus

. de f{J.ble , on retire le radeau pour laiffer patrer !es bar–

ques. Les cnies

m:

font pas ordinairement dc longue

duree.

Les epaulcmens d'amont

&

d'aval font perces cha–

-cun par un epanchoir ·de[line

a

bail1er Jes eaux de la

rivim::

&

du

ca11sl

pour les empecher di: paffer par–

dtlfus le radier lorfqu'e\les pourroient y caufer du dom–

mage. Ceux d'aval fn11ent encore

a

en lever, par un

m ancx:uvrage, le peu de fable fin

0 ,1

de limon qui

p eut s'echapper par Jes joints du radeau ,

&

comber

dans le

cannl.

On a

cu

foin auffi de pratiquer

a

chaque cpanle–

ment des rainures verticalts dans lefquelles on fait en–

trer des planches pour fo rmer des batarcteaux au befoin.

Cet ouvrage qui ell: auffi fim ple qu'ingenieux , a

coute plus de

80,000

livres

a

MM.

Jes proprieraircs,

fans compeer !es frais du cbangemenr du lit du Li–

bron ' qui one et.!

fairs par la province pour

l'ali- .

gner

&

y amener d'aulres ruiffeaux. On retire le ra–

deau des que le torrent diminue : deux hommes fuf.

fifent pour le tirer de:

fa

remife'

OU

ii e!l:

a

flot

&

It:

condu ire

a

fa place, ce qu'on

elt

oblige de faire tous

k s jours clans Jes ten1s de: pluies

&

de debordemens ,

q ui durent quelquefois unt: femaine.

On obferve que la chute des eaux du

canal

ver~

la

mer e!l: moindre

a

Libron qu'a l'eclufe ronde, quoi–

que

le

niveau de to1.1te la retc:nue foit le meme; mais

ii

paroir que la mer y entre plus librement,

&

qu'elle

y

eprouve muins de refi!l:ance ' parce qu'il

y

a moins

d'eloignement, \'embouchure du Libron n'etant qu'a

8 0 0

toifes du radeau.

A

trois milles du radeau du L ibron

e(l:

l'eclufe de

P ortiragne , qui tire fon nom d'un bourg

oi'1

!'on croit

qu'il

y

avoit un port aurrefois, quoiqu'il foit aCl:uelle–

ment

a

deux milks de la mer.

Le

nom du village

indique en effet un port

&

l'on y

a

vu

les anneaux

oil s'amarroient Jes barques. Toure cette plaine ell: ma–

recageufe ,

&

fujette aux inondations; les eaux fauva–

ges font re1=ues par un

contre-tannl

qui les porte dan

un ruiffeau-mcre ,

&

enfuitc

a

la mer, afin que k s

caux du canal foient toujours au meme nivc:au.

A u pone-rouge , q ui ell:

a

cinq miIles de Portiragnc,

on entrc clans

la

fr1iere d'Orb, qui nourrit

le

canal

depuis Beziers j ufqu'a Agde.

A

•ant d'y arriver, on

trouve deux pcrtes qu'on nomme

dcmi·cd1ifes,

eloi–

g nees entr'elles de

4 00

toifes, la premiere appellee de

S.

Pierre

,

&

la feconde ,

des NI011{ins-f/Et1fs.

Elles

font

toutes Jes deux bufquees vers la riviere d'Orb pour en

fo utenir

lc:s grandes eaux, d urant lefquelles Jes bar.

ques trouvrnt un abri clans l'inct rvalle qui fepare ces

cleux portes. On s'en

fcrt auffi aprcs les

inondations

pour balayer le

rn11al ,

&

ramencr clans la riviere ks

fables qu'ellt:

y

a

depofC>.

L a branche du

canal

qui vient d'Agde fin it au pont·

rouge place fur le bord oriental de l'Orb. La bran–

che qui va vcrs

le

H aut. Languedoc communique

a

certe riviere par fon bord oppofe au pont N otre-Dame,

446 toifcs au-deffus du pont-rouge. Lariviere d'Orb ,

doat la largcur ell: tl'environ

30

toifes , n'a pas, danli

fon etat ordinaire, alfcz de profondeur pour le paffa–

ge des barques ; on

y

fupplea d'abord en rehaulfant

<[ome

II.

CAN

169

!es

eaux par une digue qui barre

fon

lit

immediate.

ment

au-d~ffous

du pont-rouge. Les gravicrs

&

Jes

fa–

bles qu i s'accumulerent au-dcvant de cette digue firent

perdre biemot

le

fonds q u'elle avoit procure. Pour le

retablir' on a perce l'extremice de la digue voifine du

pont-rouge par fix epanchoirs

a

fond, de

9

pieds de

largeur chacun,

&

l'on

y

a dirige !es eaux par des

ouvrages

2

f\eur-d'eau qui traverfent la rivicri: diago–

nalement depuis

le

pone Notre-Dame. Les eaux qui

fr

vuident par ces epanchoirs formenc un courant au–

devant de ces ouvrages,

&

y entretiennent plm de

fonds qu'ailleurs: c'e!l: la route que les barques fu lvenr.

Cependant , pour faire palTcr

Jes

barques

&

Jeur

procurer alfez d'eau, l'on e!l: oblige non.feulement de

fermer tous !es epanchoirs avec des vannes , mais encore

de mettre un rchauffement mobile fur toute la longueur

de la digue. Ce rehauffement, qui

a

trois pieds de hau–

teur , ell fait avec des madriers affembles

a

charniere

avec la tetiere de la digue. Lorfqu'ils font releves, ils

font a!Tujettis par des arcboutans affembles auffi

a

char–

niere avec leur bord fuperieur. Les vannes qui fervent

a

frrmer Jes epanchoirs font co:npofees de plufieurs pou–

trdles feparees; on les coule une

a

·une dan! !es rainu–

res des pottaux montans qui bordent chacune des ou–

vertures. L'un de ces poteaux ell: fixe ; l'a1.1tre, qui

peur courner

fur fon axe , ell: arrete par un· arcbou–

tant pendant la

durc~e

du rehauffement; lorfqu'on veut

le faire cetrer, on abat l'arcboutant par un coup de

hache; le poteau tourne, Jes vaones cchappent , mais

u ne chaine qui Jes retient Jes oblige de fe

ranger

a

cote du courant. Les epanchoirs ouverts, Jes eaux ne

furmohtent plus la chaullee fixe ,

&

l'on va abattre

a

la main fon relevemcnt mobile.

Cette manceuvre ell: une des plus curieufes du

ca-•

11al ,

on la fait plufieurs jours de la femaine , fuivant

la frequence du paffage des barques.

On remedieroit

a

lOUS

ces embarras fi

l'on faifoit

for la riviere d'Orb un pont-aqueduc pour

y

faire paf–

fer

k

canal ;

mais cet ouvrage feroit fi difpendieux ,

q u'on n 'a pas encore ore l'entreprendre.

La riviere d'Orb fert

tie

ca11al

fu r un efpace de

446

toifes , au bout duque\ on reprend fur la rive op–

pofee

a

Beziers,

&

au midi de l'Orb , l'embranche–

mrnt du

canal

qui conduit aux· huit eclufes de Fon–

feraoe, qui commencent

a

+27

toifes de la riviere,

&

fin ilfent

a

572

toifes de cette meme riviere.

Ces huit fas accoles

&

d'un feu l trait , places l'un

fur

l'autre ,

form~nt

une cafcade de 145

toifes de•

-longueur fur

66

pieds de pente. Cette hauteur

e{l:

di–

vifee en huit chutes de 8 pieds 3 pouces chacune,

&

Jes bateaux s'elevent par ce moyen jofques fur la col–

line. Lorfque toutes !es portes font ouverces,"on voit

un fleuve d'eau roulant

a

gros bouillons.

&

formant

la plus belle cafcade artificielle qu'il y ait au monde.

Apres avoir paffe l'eclufe de Fonferane, on par–

coun

27500

.toili:s d'un feul trait fans trouver d'eclu–

fe ; ce Jong elpace ell: ce qu'on appelle

la

relenue de

Foiiferane ,

c'e!l: la plus grandc: retenue qu'il

y

ait

clans le canal ; elle n'a aucune pence .ni d'un cote ,

ni ae \'autre : aum efl:-il arrive que l'eau ne vi:noit

point' quoique les eclufes fuffe!Jt ouvertes; Jes plan–

tes qui croilfoient clans

le

canal

fuffifant pour •oppo–

fer une refifl:ance

a

la chute de l'eau clans

le baffi11

fo perieur di: Fonfcrnne; pour

y

remedier on ell obli–

ge de couper Jes herbes de terns en terns ,

&

M.

Clau–

rade a fait ·con!l:rui(e pour cela une machine qui reuf–

fi t parfaiternent : en voici une idee.

A

l'extrcmite d'une barque e!l: unc roue horizon–

tah: de

9

pieds '

a

laquelle on applique huit h?mmes

fur quatre leviers ; cette roue engrene clans rro1s lan–

tcrnes verticales , dont les axes portent en-bas des pla–

teaux tie 4 pieds de diametre ;

a

chacun de ces

pl~tcaux font fixecs q uatre fau x de 9

j:>ouces . de fa1lhe

a

deux trancha•1s. 1cur mouvement alternattf e{l: ren–

du nc:uf fois

pl~s

grand que celui de la roue au moyen

de l'engrenage ,

&

elks coupent avec unc grande prom-.

Y.