CAN
par le moyen de huit rames chacun. En un
l'!l)Ot,
fur
ces
ca11aux ,
on peut faire , pour ain!i dire , le tour de
la Chine
&
parcourir !ix cens lieues de pays
a
t~es- b?~
niarche. N oQs devrions rapporter encore une infinite
de craics curieux au fujec des
ca11a1111
que )'ofl a tra–
ces en differens terns, foit pour fertiliter la Perre, le
J
apon, la tiollande, le M ilanois,
&c.
ioit pour
fa–
cilicer le commerce , foit enfin pour rendre !'air plus
.falucaire en defrichant les marais. Cependant nous
nou~
l;>ornerons a
indiquer ce qu'il
y
a de plus curieux
a
~e
fujet. Dans
I
a Ruliie, Pierre le Grand a tente de
faire communiq,uer le Don ou Tanals avec le Volga ,
q ui n'en eft eloigne qut: de dix lieues : mais la dure–
te
du terrein a ete un obftacle: ce grand monarque
fit creufer un
canal
de communicacion cres-ucile encrc
ia Mofca
&
le Tanais. Dans le fiecle dernier , les Er–
p agnols one tence de delfecher Jes environs de la ville
du M exiq ue par le moyen du
canal
de Gueguctoca.
Ce projet a couce crois millions de pieces d'or,
&
ii
n'a pas reulii. Le roi d'Erpagne fait aCl:uellement tra–
~er
deux
canaux ,
done l'un tend de M adrid
3
la mer;
ii
y
en a deja
!ix lieues de navigabks. On projecte
;iCl:uellement de couper la France
&
de faire commu–
niquer plu!ieur provinces par
k
moyen des
canaux.
On–
peut lire
a
ce fujet un livre inciculc,
Ca1U111x naviga–
hles
ou
deviloppnnens des avantagcs qui rifulteroient,
&c.
per
M.
Linguet, avocat
a
Pari>, chez Cellot,
1769 ,
in-12.
On pt:ut crouver dan.s
l'Arcbitet"l11re hydrauliq11e
de Belidor , taus Jes derails necelfaires
a
la conflruftion
des
canaux..
II
nous refte
a
obrerver que Jes
cana1tx
d'ar·
rofage ne reuffilfent pas toujours. D ans le fieclc der–
.nier, une princelfe fit deriver une partie de l'eall d'un
jleuve done Jes bards arrofes formoienc de belles prai.
ries. Cette mime eau condllite par un
canal ,
pecrifia le
terrein ,
Oll
l'on vouloic former des prairies.
(
//.
A.
L.)
CANAL
de filt de moufquet
ou
de fujil,
(
Armurier.)
C'ell: le creux fur lequel repore le canon d'une arme
a
feu.
(t)
§
C,AN;1L,
(A11(1/0J11ie.)
Les
canaux
aquellx de Nuck
font tres-certaint:me11t des arteres ciliaques,
longues ,
q ui ne percent que la membrane rclerotique vers le bard
de la cornee,
&
qui ferment le cercle arterid de I'll·
vee. (
H. D. G.
)
§
Canaux demi-circulaires de
l'
or
pierreux.
Ces
canaux
paroilfrnt e(fcnciels pour l'ou'ie. On Jes retrouve dans
foutes Jes clalfes d'animaux, quadrupedes, oifeaux, am–
phibies,
&
clans Jes poilfons meme. Les ferpens rellls
en fon t prives,
a
ce q ue !'on alfure.
Ce ne font pas des galeries creurees dans le roe ; ce
font des vericables tuyaux qui. clans le fetus. font d'11-
11e fubftance differente de celle de l'os qui Jes environne,
&
qui alors eft rpongieux
&
beucoup mains dur : cec–
te fubfl:ance s'endurcit dans la ruice.
&
s'unit inrepara–
"!>lemt:nt avec Jes
ca11a11x
done nous
parlons.
Tous ces
canaux
font un peu plus que demi-circu–
~aires:
ils one tous leurs embouchures plus amples que
le mi lieu du
canal.
Taus ils s'ouvrent dans le veCl-ibu–
le. Ils font tapilfes d'un periofl:e incerne, ornes de petits
vailfeaux rouges : ieur cavite eft remplie par une pul–
pe mcdullaire, concinuee
a
celle qui fe crouve dans le
veftibule ,
&
qµi eft une expanfion des nerfs mous
de la reptieme paire. Cette pulpe fech.!e fe contraCl:e ,
ne remplit plus
le
canal
encier,
&
a
donne lieu
a
Val–
falva d'imagi ner des
zones Jonores ,
furpendues au mi–
lieu des .
canaux
demi-circulaires. E ncre la pulpe
&
le
periofl:e, ii
y
a un peu d'eau, comme clans toutes Jes
cavices du corps animal.
Leur n,ombre eft generalement de trois, qleme clans
les poi lfons.
Le
canal
fuperieur
ell:
en meme
terns anterieur,
perpcnd1culaire , plus court que
l'inferieur,
&
plus
long que l'horizoncal.
II
eil place un peu oblique–
menc,
&
fait des angles droics avec
l'os pierreux:
)'orifice
ext~rieur
ell: ovale : l'interieur eft circulaire ,
&
ii eft en meme terns !'embouchure du
canal
infe–
rieur : les deux
canaux
fe reunilfent, avant de s'ouvrir
C A 0
.175
dans le vell:ibule,
&
ne font plus qu•un tuyau.
Le
canal
inferieur eft pareillemenc perpendiculaire •
&
prefque coujours le plus long des trois.
I I
eft place
plus bas que le
preced~nt,
&
plus pofterieurement:
ii faic avec Jui un angle pFerque droit: fon embou–
chure pofterieure eft rant6t ellipcique ,
&
cancoc cir–
culaire: l'antiirieure Jui eft commune avec le fuperieur.
Le
canal
horizontal eil: inferieur
&
exterieur,
&
le
plus courc des crois: ii dercend legerement en-dehors,
&
fe
place entre ks precedens :
fon orifice excerieur
eft circulaire,
&
l' interieor ovate.
Nous fommes perfuades que la pulpe nerveure re–
~oit
l'impreffion des fans par-tout
OU
clle re crouve.
Elle paroit cepcndant la recevoir plus pacticulierement
dans Jes
canaux
demi-circulaires
&
dans le
lima~on.
L e
lima~on
manque aux oireaux auxquels iin nc fau–
roit refurer une ouie tres. fine, puirqu'ils chancenc tres–
bien d'eux-rnemes '
&
qu'ils apprennent
a
reciter des
petits morceaux de mu!ique enciers, done on leur
fa
it
la
le~on.
I I
paroit done que les
canaux
&
le ve(libule
fuffifent
a
une ouic tres-fi nc. Si effeClivement Jes fer.
pens n'ont pas ccs
canat1x ,
ils palfenc alfez pour fourds,
&
dll mains
n'apper~oic-on
pas en eux des marques
d'une ouie bien firie.
On eft
alle
pJus loin: on a cru pouvoir compan:r
.nos
canau»
au
lima~on
par la propriece qui Jui eft la
plus elfencielle: c'eft de reprffmter un triangle rectan–
gle, qui fpit traverre par un grand nombre
de
lignes
parallelcs
a
la bare. On a cru que ces lignes paralle.
Jes _pouvoient lager des cordes
fono~ts, toujour~
de–
cro11fantc:s ' done ks plus longues rer01ent harmo111ques
avec des foos graves,
&
Jes plus courtes avec Jes fons
les plus aigus: cette Cl:ruCl:un: paroic effeCl:ivement avoir
lieu clans
le
Jima~on.
On a
.cru
la recrouver clans Jes
canaux
deroi-circulaires, done on a place
la bare
a
)'embouchure du veftibule ,
&
la poince au milieu de
chaque
canal:
\a pulpe medullaire du
canal
reroit com–
poree de c:ordes ' done la plus courte reroic
a
leur par–
tie moyenne'
&
la plus longue
a
('orifice.
II rerteroit
a
demoncrer qu'il
y
a effeCl:ivement dans
la plllpe medullaire des likes perpcndiculaires
a
l'axe;
&
l'on a dome d'ailleurs des deux cones caves done le
canal
demi-circulaire doit ecre compare.
(H. D.
G.)
CAN AUX
D'ARROSEMENT ET . DE
DESSECHEMENT .
(Agriculture.)
ous avons parle des
c.w aux
relative–
ment
a
leur utilice pour le commerce, la navigation
&
le
tranrport des marchandires: rnvifageons-lt:s un
moment du core des avantages qu'on en recireroic pour
J 'amelioracion des cerres
&
de !'agriculture, en par–
courant ceux qu'on a propores ou executes foµs
cc
point de vue.
_
Les E gyptiens font les plus anciens peuples que
!'on connoirfe qui aient fait urage. des
canaux
pour
fcrtilirer Jes campagnes,
&
donner lieu au Nil de fe
repandru dans lt:s endroits Jes plus eloignes
(a).
Lorr–
qu'il s'en eft. renconcre de crop eminens pour que les
eaux pulfcnc Jes baigner, ils one employe des machi–
nes puur Jes elever , principalement la vis d'Archi–
mede, que l'on pretend que ce grand-homrne imagina
dans un voyage qu'il fit en Egypce. Le Nil, done les
eaux fon t
Ci
propres
a
fertilifor Jes cerres par le pre–
cieux limon qu'elks y di:pofent ,' prend
fa
fource clans
le:
royaume dt: Goyamc: en Abyffinie. Ses
accroilfe–
mens v1ennenc de ce que , traverfant l'Echiopie ou il
(a)
On lit dans
Jes
A1!moires drs Sa·vons Etra11gtrs, tom.
I. P:
8. qu'Augufte dcvenu Ceul empereur,
fit
ne1toyer Jes
anc~ens
<a11a11x
d'Egyptc
&
rendit
par
la
a
ces terrcs leur
anc1cnne fertilitc. Apres Augufte,
Jes R omains qui re–
i;i;arderent
l'Egypte comme le grcnicr de J'h alic , furcnt
fort
attentifs
a
continuer de faire nettoyer les
(01101111
d'ar–
r~(ement ;
mais Jes Mahoinetans ayant neglige d'enrretc–
mr ces ouvrages , on n'a plus
enr«:mericC
que Jes cam
-
pagnes voifincs
du Nil,
qui au lieu , de cent pour u.n,
comme
l'atteftoit ·Pline cle
fon
!~mp•
• ne rapportent
plus que .douz.e pour un.