·-
CAN
qui y
ctoi~nt
pouues par les debor emens du R ho–
ne, · ce q ui a tait compler
le
canal
&
en
a
incerrom–
pµ
le cours.
On o'a jamais celfe de s'occuper en Provence d,s
projets de
ca11m1x d'arrofage ,
parce qu'on y font plus
qu'~illeurs
la neceflite d'arrofer !es terres: la raifoo
en
ell · fore. fi mple.
II
pleut
rar~ment
en Provence,
&
ii
fe
trouve en
fond principalement depuis
B~;n1cai re
j ufqu'a la mer, plufieurs Louches de terres
falecs
&
amcres , qu'on nortlme
fa11fauire
dans le pays; ce qui
echauffe prodigieukment la
fuperficie dans ks cha–
Jeurs , brule toutes les plaotes qui s'y trouvent ,
&
c:ela au point qu'il faut Cemer ks grains de tres- boo–
ne heure , afin qu'ils aient le wms de marir avant l'ar–
rivee des grandes chaleurs; on n'y peut femer qu'apres
Jes pluies, qui font fu fer les terres comme la chavx.
On trouve daos ces terrcs du Cd marin en
fi
grande
abondance , qu'on co
tire fuffifamment pour fournir
p lufieurs provinces,
&
qu'il s'en formeroit affez pour
l'ufage cle
tout le royaume s'il citoit neceffaire. Ces
rliff.! rens cremens de terre
fa
lee, qui one ece couverts
pollerieurement d'autres atcerriffemeos de limon
&
de
n:rre douce amenee par les debordemens -fucceffifs du
Rhone, donnent lieu de penfer que l'tfpace de Beau–
birt:· jufqu'a la mer, n'etait autrefois qu'un gol phe
ou bras de mer dans lequel
fr
dechargeoit
le
Rhone,
Il ell: aife de jugcr, apres uoe telle expofition du
local , que les arrofernem faits
a
propas font indif–
penfables dans routes ces cerres
a
<lroite
&
a
gauche
du Rhone, depl!lis Beaucaire jufqu'a la mer, ce qui
comprend la Camargue ,
&c. &c.
M. Virgile , dent
!'excellent memoirc fur cet objet d l: infere parmi ceux
des
fa
vans etrangers ,
tem.
I,
propofe de fertilik r tou–
tes ces terres arides par les arro(ernens du Rhone , en
eJevant fon
lit
OU
canal
dans l'eo<lrnit o\'.i Ce
fleuve
ell:
refferre eotre Jes deux rochers de Bcaucairn
&
de
T arafcon. La digue neceffaire pour
le
rehauffement du
Rhone, faciliteroit en meme t<ims la coo!l:r.utl:ion d'un
p ant de pierre, qui feroit tres-utile en cet endroit, 0(1
les R omains en avoient un
li
maghifiquc , qu'on l'ap–
pelloit
pqns
t11rarius ,
pont du trffor. Cct excellent ci–
toyen fait voir que ce feroit un moyen,
1° .
de def–
fecher rous Jes marais qui font conriderables dans le
L anguedoc
&
la Provence;
2
°.
de facilirer la navi–
gation par les
canaux
qui ferviroient egalement a la
navigation
&
a l'arrnfement; 3°. de donner la facilite
d'elevc:r le riz en France ,
o~
ii croit aqffi aifement
qu'ailleurs.
De tous Jes faifrurs de projets de
canaux
d'arrofe–
ment, aucuo ne s'e!l: plus dillingt1e dans ce genre que
le
favant auteur de
la France Agricole
& .
Mar-chande.
Il
oblerve d'abord que
les forts labours
&
les eng r?is
ferment la bafe. de route bonne culrnre ,
&
que par
ce moyen
le Col
le
plus ingrat de11ient frrrile
&
de–
cuple fon prodc1ic.
~e
cctte amelioration ne peut
Ce
procurer q u'avec des b-!l:iaux
&
des prairies , reffour.
ce qui manque dans les pays fees
&
arides , eloignes
de fources
&
des rivieres , relle quell: par exemple la
partie de Chamr.agne qu'on appelle
Pouilleufe.
II demon–
tre qll'il ell: aife d'y fupµleer , en formant avec ks
fources qui peuvent
ft:
trouver dans
le
voifinage ,
&
a
leur defaui avec des eaux de pluie , des rffervoirs,
des etangs, des
canaux
&.
des rigoles pour .arrofer ks
terres labourables
&
Jes pres qrtificiels que l'on for–
meroit dans ce pays. Ne leroit-il done
referve qu'a
certains pays dans le L anguedoc, dans le Rouffillon ,
dans le D .lllphine d'arrofer lc:urs
terres labourees
~
Jeurs prairies avec des rigoles qu'ils denvem des ri–
vieres, ou avec des eal!x qu'ils elevent par. le .moyco
des roues? Q_uoi
!
fl dans la plupart des provinces on
conno1t le prix des eaux de riviere; fl on Jes recher–
che avec .tant d'emprelfement, comment fai t-on
{i
pe1,1
de cas des eaux de refervoirs, de mares
&
d'etangs ,
qui font fc'condes par elles-mecr.es
&
f1 favorables
a
la vegetation ? PL1ifqi.;e Peau ell: de tous
les moyens
!e
plus eflkace pour fmilifer les terreins ks plus
in:
CAN
grats ,
faifoos done taus nos efforts pour
en
proet1rrr
partout, en multipliant !es
relervoirs
&
k s
ca;;atl)(,
Nos moiffons feroient bien plus abondantes , fi la
~ ha
leur
&
l'ariditc n'arretoient les progres des p!Jntes
ce:
reales , dont Jes racincs n'emploient que deux
a
troi$
pouces de tern: fur une foperfic1e bientot delleehee
par Jes premiers rayons dtl foleiJ
&
ks
hales
du prin.
terns,
&c,
Apres avoir etabli ces principes par une infinite
d'exernples plus perfu11fifs encore que ks raifonoemens,
puifqu'ils font fondes fur !'experience, !'auteur choiflt
pot!lr !'application de fon fyileme, une contree de la
Champagne, qui comprend Jes villages de Poivre,
d~
M ailly, de Renoncours,
&
fur le grand chemin de Vi.
try
a
Meaux,
a
caufe de la fecherdfe
&
d~
!'ingra–
titude naturelle de fon
fol : au moyen des rHervoirs
d'eau qu'il y fait creufer, des
canaux
d'arrofagc: qy'il
en tire,
&
de !'amelioration des terres caufee par
Ct"s
eaux rafit:mblees, qui nourrilfent en mem.e terns de
va!l:es prairies artificelles , il demontre un profit de
eel)~
pour un en peu d'anoees >par des calculs ·auxquels
pn ne peut Ce refufer.
II
ell: eron nant que l'homme avec quelques coup'
de pioche puiffe faire changer de face
a
tout un pays. -
&
qu'il Coit
fi
indifferent for d'aum flmples mp>'.ens
d'y fixer l'abondancc
&
la fcrtilite q ue la natnre lem–
bloit en avoir profcrites
&
bannies.
~'on
life Gee
excellent ouvrage , fl
l'on veut .fe conv.iincre quec !es
eaux font le principe createur
&
con ferv.~Jcur
dt: teu-
te bonne cultu re ; que fans elles on ne peut avoir de
prairies ,
&
fans prairies de bdliaux : alors leiA de -
laiffer perdre
18
a
zo pouces. d'eau qui tombenr an–
nuellemcnt ,
&
qui oe fervent qu'a delayer h s term>
en encrainant les parties vegetales !es plus. fecondes
&
Jes plus legeres, nous ralfcmblcrons ces mecpes -eallll:
avec foin ,
a
l'exemple des Chinnis , pour Jes di(!nbuer
do-la dans nos champs, lorfqu
les ehaleurs
&
Jes fe–
cherelres br•'.llent routes nos recoltes. Si tolltes
!es-
cem–
munautes etoient bieh convaincues des
~vantages
€\ui
refulteroient d'un pareil fy!l:eme d'amelioration , elles
fe reuniroient pour faire
a
frais communs dans !es
en~
droits convenables des refervoirs d'eau , d'ou chacun
auroit le droit d'en tirer
d~s rigole~
pour fcs champs
&
(es pres. En fuivanc par-tout un fy!l:eme auffi fim–
ple, on verroit bientot la France meconnoilrable en
peu d'annees ,
&
fes
terres egaler
en
produ1t celles
des E gyptiens
&
des Babyloniens , ?ont le
rappo~t
te:
noit du prodige au rapport de
Pl1~e
le naturJliftc,
Cans autre fecret q ue cd ui de l'arrofo,ment.
L e meme auteur de
la France Agricole
applique .de
nouveau fos moyens d'amelioration aux moncagnes, des
Ccvennes, pres d'Alais
&
d'Anduz~ :
tout
vie.ntCe
plier
de foi meme.
a
fes principe.s pour dem0ntrer qu'il n'eft
point de pays arides, montueux
&
couvcrts de ro.
chers efcarpes , qu'on ne puiffe fertil1fer avcc les eaux
raffemblces dans des r ·
rvoirs places
a
propos. M ais
un letl:eur curieux de s'inftruire , ne doic pa• fur-tout
manquer de fu ivre, avec atlention , tout ce que cec
ecrivain patriocique a dit for k Pengord
&
pays VQi-,
fin
, tant pour y procurer la fert ilite des terrcs par
les refervoirs, les rigoles d'arrofage ,
&
par le dtffe–
chement du lit de la Dordogne, de la Garonne ,
&
dv golphe que forme la Gironde
(g),
que pour
y
(g)
L'outcur a choili,
po~r
!'application de f<s ptincipes
I~
diocefe de Perigucux
&
!es pay. arrofes par la Drome ,
J'lslo
&
la Vezere avant leur reunion
a
la Dordogne qui fe reu.
11it au Bee d'Ambes avec la G•ronne pour former la Gi–
ronde: ii a fait ce chaix , non-feulemcnt parce que cc pays
apre
&
montueux prefente plus de difficultes qu'un aulre pour
Jes
ca11a11x
&
les arrofages ; mais p•rcc qu'un minillre bien–
faifant
&
patriotique qui etoit alors
a
la terc des finances,
y a de grandes polfeffions. Les derails imlnen'res dans lef–
quels entre !'auteur, ne peuvent ctre fepares du plan gene–
ral dans lequel ii faut Jes lire: Une confequen'cc de ce. pre–
mier etablilfement des
ca"aux
d'arrofage , c'ef\
le delfeche–
nient des marais du bas l\1edoc
&
du golfe de la Girondc;