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MUD

. ,. Mon inrention n'etl cependant pas de foutenir qoe

., toutos les confonrrts

mfletUs

qu'on emploie, ou qu'on

¡,

employoit il n'y a pas long· tems au milieu de nos mots,

fe

pronon~a!Tent

origimiremenr . 11

ell

au contraire fort

,

•railfembldble que le; lavans fe font phl

¡¡

introdnire

, des lettre¡

mr•<tta

dons un grand nombre de mots,

,

atin qu'on fentlt micux la relation 1 de ces mo¡s avec

·1'

la

longue lolioe,; [ ou

m~me

par un mutif moins loua·

!>le, mais plus naturel; paree que comme le remarque

l'abbe G irard, on mertoit fa gloire

a

momrer d•ns l'é–

crirure fran9oife, qu'on favoit le latin ,

J ,

Du moim

., etl-il conllant que les manufcrlts anterieurs

a

l'lmpri·

., merie, ·offrent beaucoup de mots écrits avec uoe lim–

"

plicite qui montre qu'on les pronon9oit alors comme

,.

~

prefent, quolqu'ils fe trouvenr écrits moins limpie–

" ment dans des livres bi<n pl\15 modernos. J'ai

~u

la

,

curionre de parcmu ir qu<lq\!es ou vrages du

quator~ie,. me fieéle , ou j'ai vu les mors fuívans avec l'ortho·

, guphe que je leur donne ici:

tlroit,

fai~t,

traitl , átt–

,

1t,

Átvoir, doatc, t11.Jewir,

autr~, rn~ul,

rettvoir, vo·

,

trt;

ce qui n'a pas

emp~ché

d'écrjre long-rems apres,

,.

droiél, fainEf , traiéll, dtbt<, dtbvoir, douht<, ,..(v.nir

,

,,./trt , moult ,

r~upvoir, voflr~,

pour marquer le rap–

" port de ces mots avec les noms latitls

dirtllus , fa71-

"

llu1,

t rtf8atul;

drbitum,

d(bt rt,

átlbttatit , adv,nirt,

..

alter' multum' rtciptrc, Vt{ler.

On remarque meme

, en plufleurs endroits des manufcrits dont ¡e parle, 11ne

, orthograph¡: encore plus limpie,

&

plu• conforme

a

., la pron<mciatínn aétuelle, que l'orthographe dont nous

., nous

fervons aujourd'hui . Au lieu d'écrire

[ritw« ,

,,

frav•ir ,

'orpt, ttmpJ, tomptt, mt:PMrJ

1

o n

écrivoit

daos

~,

ce ftecf e éloigné ,

fiencc,

[rJv oir , corJ

1

tttn·s

~

contt,

,,

nuurs

.., [

Je erais qu'on a bien fait de ramener

fr.imc.

i

caofe de l'étyrnologie;

corps

&

t.mps ,

rant

a

caufe de

1'6tymolo~ie,

qu'a coufe de

l'analo~ie

qu'it e<l titile de

eonferver ' fenfiblemet)t entre ces mots

&

leurs dérivés,

eorporel , corporifi<r , corpu/mc., temporel, temporqlitl,

temporifer , umpnrifation,

que pour les di<liogucr par

l'orrhographe des rnots homogeqes

cors

de

cerf

ou

cors

des pies,

tnnt

adverbe, '"" pour les Taqneurs,

tntJ

ver–

be : pareill<rnent

compt•,

en c;oníervaot les rraces de fon

origine,

compt~ttlm

1

fe trouve d1(fere¡¡cié par·lil de

f'"'"

feigneur d'une comte , mot dérivé de

co"'itir,

&

de

co11tt

narration fabuleufe, mot tiré du grec barbare •.,.;,, qui

parml ks derniers

Gr~cs

fignifie

abriKI·]

,.

Outr~

la raifon des

érymologie~

latines ou gr<cques

, nos ayeux infe rerent

&

conferverent des

lettr~s

mNet–

~.

ltJ,

pour reudre plus

fenfible l'aqalogie de' certains

¡,

mots avec d'autres mors franyois. Ainfi

1

comme

toar•

,

•oytmtnl

1

mttni,ment

, ltert

~Mtmene ,

diVo11em'"',

je

; ,

litrai

1

j'

tmployerai,

je

tutr.ai

,

j'

a'lJQHtrtJi ,

font formés

~'

de

tournoyer,

mttnitr,

lttrn11tr,

dlvo"!tr,

litr,

~m

..

,

ploytr, trur, avauer,

on

~rut

devoir mertre ou lairfer

¡,

a

la

p~nuhjeme

fyllat>e de ces premiers ffi(•ts un

t

qu'on

., n'y

pronon~oit

pas . On en ufa de

m~me

dans

bca11,

;.

PIOit'Uf•M, ui[ca11-,

átti1ftJifeaN,

'haftetttl.

&

BU

treS

mmS

,

femblabl es, paree que la terminaifon

tal!

y a

ft~ccedé

"

i

1J:

OOUS

di

fans

CUCO

re

un bt/ hommt ,

IUI

ltOttVt/

Ott·

,

{Jrag•

i

&

l'oq difoit jadis,

oifel, Jam, oiftl, cbu{ltl.

-

,

I.;es

~cdvains

modernes, plus eqrreprenaos que leurs

;,

dev~ociers,

" [ nnus

~vom

eu

pour¡~nt d~s

devanci rs

arfe7,

entr~pren~ns

¡

Sylvius ou Jacques Dupois de s

rnr;

~.ouis

Meigret

&

J acque¡ Pelletier 9ue!ques vingt ans

apre;

¡

RafTlUS ou Pierre de la Ramee vers

le mi!m e

term: Rambaud en

rn8;

L ouis de Lefclache en t 668,

&

l'l\rrigaut tr9s-peu de tems

apr~s,

ont 6té les précur–

(eurs de> réformateuro les plus hardis de pos jours;

&

je

ne

(~is

(i

l'~bbé

do S. Pierre, le plns entreprenant des mo–

dern~s,

a mis antant de liberté daqs f<>q

Cyl1~me ,

que

ceu~

que je viens de no¡nmer ; quoi qo'il en foit, Je re–

prens le <lifcours de M. Harduin .

J .,

Les c!crivains mo·

, dernes plus entreprenans , <,llt·il, que leurs devanciers,

" rapprochent de jour en jotlr l'orthogqphe de la pro·

" r.oociation. (,)o n'a guere réu(li'

a

la véritcl, dans les

, 1ten¡attvd qu'on

~

faites juFqu' ici pour rrndre les let–

"

tres qui fe prononc;ent plus

conforme~ ~G~

fons

&

aux

,

articulat ions qu'elles repréfenrent;

&

ceux qui ont vou·

,,

tu faire écrir<:

amptrt~tr,

acfiQn ,

au 1\eu d'

tmpereur,

,

aélion ,

n'ont point trouvó d'imi¡a¡<urs. Mais on a été

,

plus héureux

dan~

la fupprelfJon d'nne

quo~tité

de let–

,

tres

muttttJ,

que l'oa a

emieref"li~Qt

profcrites, fans

;, confidérer fi nos

~yeux

les

proqaa~oient

ou non,

6(

,

fans

m~me

ayolr rrop

d'¿~ards

paur celles que des

,

raifons d'étymologie óu

dlan~lagie

avoient maintenues

,

li loog-to¡ns . On eO done parvenu

~

ecrire

"•"t'

, p.~tr·

, ,

fa•

te,

hunnbt

arP'It

1

•jo41tr, omtltrt,

aulieu de

d•ub"

·,,

pttrfa;étt,

¡,,;,~flt,

11rrtfl, atijouter,

olmuetrt;

&

la

, confonoe

oif~ufe

a

~t~

rcmplacéc daos plufieurs mots

MUD

, par uo accent circonf!exe marqué fur la voyelle prL•

cédeate, lequel a louvent la double proprieté d'indi•

,. quer !e rerranchement d'une lettre

&

la longueur de:

,

la

fyll~be.

On commence auffi

a

6rer

l'•

mtut

de

,

gair.,rnt, rtlt1trtitmlnt ,

lttrnutmrnt,áhJoRtmttlt

,&(.

, Mais malgré les changemens confidérables que no•

,

trc orthographe a

re~us

depuis un fiecle, ji s'eo

fou~

, encore de beaucoup qu'un ait aban Jnnné tous les

'a~

,

raéleres

"'"'IJ.

11

remble qu'en fe déterminant

a

écri•

,

re

fúr, "'tÍr,

au lieu de

{tur, mtur,

on auroit dü préa·

dre le porti d'écrjre aum

ba,., chapau ,

au·lieu de

btau ,

,

cb4pta1<,

&

e

uf, butf,

au !ieu

d'll!H[,

b<~uf,

quoÍ<JliC

ces derniers mots vieunen t

d'ovam, bovi1:

mais

l'in–

, novarion ne s'efl pas étendue JUfques-la ;

&

commc:

,

les hommes font rarement

~niformes

dans leur con·

·, dufte, ou a

m~me épar~né

dans certaios fTlots, tellc:

,

letrre qui n'aroit pas plus de droit de s'y maintenir ,'

, qu'en plufieurs autres de la mé me clarfe d'ou elle

a

, eté retranchée .

Le

g,

par exemple, ell reflÚaus

poi,g,

apres avoir

e!

té banni de

foi~t,

lw¡¡: ,

tlmoi11g.

Que

, dirai-je des confonnes redoublées qui [oot

demeure~

daos une foule de mots ou qou1 ne

pronon~ons

qu'uoc:

con fonne

(j

mpie

?

•• Quelques progre& que fa (fe

a

!'avenir la nouvelle

orthographe, nos avons des lettres

mtuttts

qu'elle pour·

,

reir 1\tpprimer

r~ns

défigurer

la langue ,

&

fans en

, détruire l'économie . T elles font cellcs qui fervent

a

, défigner

la nature

&

le feos des mots , comme •

,. c:lans lis

aimmt,

ils

aimermt,

ils

aimaffint,

& '"

dans

,

les tems ou les troiliemes perfonnes plurielles le ter•

,

minenr en

uitllt,

ils

aimo1t 11t,

ils

aimtroient

1

il s

fQit,.lll;

car

:1

l'égard du

1

de ces mots,

&

de beaucoup d'au·

tres confo r111es finales qui fom ordinairemcnr

m11ttftJ ,

,. perfonne n'1gnore qu'il faut

le~

prononcer queiQuclois

en converfe tiun,

&

plus !iJUvem encore dons

la le•

., éture ou dans le difcours [ou tenu, fur-toot lorfque le

mot fuivant 'commence par une voyolle .

,

11

y

a des lettre<

m11tttts

d'une autre

efpec~ ,

qui

probablement ne di fparoitront jamais de l'écriture. De.

,. ce nombre efl

l'u

(ervile qu'on met t•>íljours aprco la

, confonne

'lo

a

moins qo'e!le ne foit

finale ; pratiquc

,

finguliere qui avoir lien daos la langue latine aulli con·

<lamment que dans la

fran~oife .

11 efl vrai que cet

u

fe prononce en quelques \ nors,

t¡Ttttáratttre,

lr~<t{lrt,

,.

'I"'"'I'"'Jifzmt ;

m• is il ell

m11et

dans la pl ílpart ,

'!"""

ra71tr,

'fU~rtllt,

t¡llotidi(n,

t¡t~inzt .

,. J'ar peine

il

~roire

auffi qu'on baonifie jamais

¡•.,

&

l'r quj font preíqoe

tnujour~ m~<tts

entre un

g

&

une voyelle . Cene qonfonne

g

répoqd, cornme on l'a

vu

( articlt

G . )

it

deu~

Cortes d'arricolations bien dif·

., féremes . Devant

a, o, u,

~!le

doit fe prononcer du·

remen!; mais quand elle préc¿de un ' ou un

i,

la

prononciation en elt plus donee,

&

re(femble enticre–

" ment

i

cclle de l'i confonne

[a

cellc du

¡.]

O r poar

apponer des excep¡;ons

~

ces doux regles ,

&

pour

,, doooer au

g

en cenains cas une valeur contraire

i

f&

, politjon

~& uel le,

ji falloit des lignes qui tillent con·

, noitre les cas exceptés. On aura done pu imaginer

:,

l'exp~dient

de

m~ttre

un " apres le

g ,

pour en ren–

"

dre

l'articulat~on

dure, devam un

~

ou un

i,

comme

,. dans

g•lr~r ,

col!lgue, orgutil,

gt~i(t{Zrt,

gui"'p<;

&

d'ajr>6ter un •

a

cette confonne . pot¡r la fa¡ ro pronon•

,

cer

mollement

de\·~tu

"•

o,

u,

cnmme daos

gtat, Gcor•

;,

g• , gaf(eurt.

L'u ,.,.,,

femble pareillement n'avoir ért

inf~ré'.danc¡ c~rcMtil,

acuuil, I(Rtil,

que pour

y

affcr~

::

mir te

e

qu'on

prononceroit

comme

1,

s'il

étoit im–

" rnédiatemem fuivi de l't ,

,. 11 n'eO pas démontré néaomoios que ces voyelles

,

mutttts

l'aicnt toujours été ;

il

efl poffible abf<•l ument

1 ,

parlant, qu'nn ai1 autrefo(s pranoncé 1'•

&

1'~

dans

,

lcHtil,

!."¡¿.,,

G•.rgec ,

comrne on le< prononce dans

,~

lcu<llt., Guift

vjlle ,

&

glo.,re•~'

mais une remorque

,

tirée de la coojugaifon drs verbes' jointe

a

l'ufag"

,: olí l'on efl depQiS

long-tem~

de rendre ces Irme<

mtut•

, 1";

donue !ieu de corijeéturer en etfet qu'elles om étl

pl~cees

apres le

l

&

1~

e ,

non pour

y

étre

~r?nu~·

r;~es,

mais feulement pour

p~erer,

comme J• 1u

d~JI.

, dit,

a

ces confonnes une valeur contraire

i

celle que

,. devroit leur donner leur fituation devant telle ou telle

1 ,

vóyelk .

, 11 efl de pri11cipe dans les verbes de la prerniere

~onjugaifon,

co mme

ftatttr ,

je

jltltt<,

Uamtr,

¡e

bla·

;•

m•,

que la premiere perf<>nne pluri<lle du prefent [_ in•

,: defini] de

l'indic~tif,

fe forme e_n changeant

1'~ ~.nal

,. de la premlere perfonne du lio¡:ulter en

~'!s;

que 1

!m•

., parfait ( c'efl daos mon

fyll~me,

le prefent anréneur

limpie

1

de l'indicatifíc to :me par le ch angemcnt de

" cet

r

final co , ;, ;

&

l'aorille [ c'cll daos mon íyfle•

,

~~