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MUD
MUDERIS,
e;
m. (
Hifl. mod.)
no1'1 que les Turcs
donncnc aux doéleurs ou profelfeurs chsrgés d'enfeigner
a
la jeuneffe les dogmes de l'alcoran
&
les lois du pays'
daos les écoies ou académies ¡ointes
au~
jat;nis ou mo·
fquc!es royales. Quelques-uus de ces
mudtriJ
ont
d~
fort
gros appoincemens, comme de
300
afpres par jaor, ce
qui rev lell!
a
7 iiv.
,C.
f.
de nocre
tnOODOie; d'aucres
en ont de plus modiques, par <•Xemple de
70
afpres, ou
36
r.
par ¡our: felon les fonds plus ou moins é:onOdé·
rabies que les fultaos ont laiffés poor l'entrecien de
ce.~
écoles publiques.
Vpyn
MoSQUÉE.
M
U E,
f.
f. (
Ornitholo~.
)
état maladif des .oifeaux,
qui confifle ·dans
le.urchaogemenc de pi\Jmes.
Tous les oifeoux
muent
une fois chaqoe
ann~e,
c'efl
pour eux un t,em> c,riciqoe,
&
qui ieur
efl
fou vcoc mor·
4el. Cene
m11e
fe fait quand les tuyaux de
plomes cef–
fent de prendre de la nonrriwre
&
fe deffechent; alors
les
fue~
nourriciers qu'elles ne
s'a~proprieoc
plus, fom
porcés .ao germe de piume q'ui efl fous chacune de cel–
les-ci;
¡¡
croic /
&
force l'ancieone plutne au bout de
laquclle il
di ,
de lui laiffer la place ,
&
de
to~ber
.
J
a·
mais l:es oifeaux ne pondént d&ns cet ttat maladif.
·
· (}u
a
remarq ué que daos nos poules les approches ., la
durée
&.
fa fui te de la
mue,
fufpend leur ponte. En ef·
~et,
jufqu'il ce que les plumes perdnes aient <!té rempla–
cées par d'autres qui n'aient plus a crnltre. la confoo;¡–
mation du fu.c nourricier defliné pou r le développcment
&
l'~ ce~:oi.ffét1,•Cnt
des nouvelles plumes, doit étre con·
fidé:able.;
&
11
n'efl pa1 éconnant qu'il
n
'en refle pas
alors dans l'intérieur de la paute pour faire croltre
Jes
ceufs.
·· Ce n'e(l done pas précifement le froid de l'hi·ver qui
·empéche les poules de pondre, psrce qu'il y en a qui
c;!onn~n t
des ceofs dam le mois <le J an vier
&
de Fé–
vrier. b:aucoup plus frqids que les mois d'Oélobre
~
de N ovembre, pendant lefquels eile n'avoient pas pon–
du. Ainfi les pooles qui da¡;¡s ce cas pondcnt de bonne–
hcurc , fom celles qui ont
mul
plutót,
&
qui font piu·
tOe rétablics de la
mue .
· Les
oifcau ~,
comme on l'a dit,
muent
tous les ans;
~ous
les ans ils fc;.Pcfont de lenr vi•l habic,
&
en pren–
nent un neuf, ord'i'líairement fen>bbble a celui qu'ils ont
quitté, au moios apres
1¡¡
fccondc
mue
&
le> fuivames ·
la
poule qui écoit t'oute noire avant la
m"',
efl
encor~
.tome noire apres avqir
mul;
la poul!! entieremcm blan·
che, ne reprend pour l'ordinaire que des ph¡mes bian–
ches: cepcndant le cnntraire n'efl pas fans exemple, com.
me nous le dirons tout·a-l'heure.
Une de.s Ongularités de cc:s petics
&
charm~ns
moi–
neaut, qut nous v1ennent de la cOte de Bengale,
&
qu'
on nomme
bengaliJ,
c'cfl qu'apres avoir
mrd,
ils fi>ot
fouvent d'une couieur fort ditférente de celle done
ils
'étoient
aupar~1·ant;
on voit un ventre bieu
a
eelui
a
qui
on rn avóic vu un rouge; au contraire, un aut¡c
a
qui
On en 3VOit
V\j
Un bieu, en prendrc un rouge; ceiui de
quelques autres devient jaune,
&
celui de quelques autres
gris. N ous ignorons s'il y a un ordre dans lequel les .
couleurs d'une
ann~e
fuccedent
a
cclles d'une autre ao–
née; mais le faic de chang'ement de couleu r annuel le, o u
prcfque annuelle de ces petits oifeaux, paffe pou r
cert~in.
11 parolt auili qlle parmi nos ponles la couleur du plu–
magc fo uffre quclquefois d3ns 13
mue,
des ch3n¡¡emens
atle1. pa reils
a
ceux qlli font regardés comme une fin–
gularité dans le plumage
d~s
ben¡r,a!ir .
M. de Rcaumu r
avoH une pnu:e dont le< couleurs changerenc
annuelle–
ment, en paffant par la cquieur noire.
11
avoi~
un coq
don t la
mue
rrod4ifit un plumage fuc:ef!ivemcnt roux
1
enfuite noir, puis blanc,
&
finalement le bia'nc deYint
l:l'un brun
~lair.
(
D
J .)
· ·
·
. 'M UE,
(Ju'riJpmd.)
vieux
terme de pratique, qui
viene du verbe
mouvoir. M su
de
plaid~,
c'ep-a-djre le
commencement d'un proci:s, l'aélion d'en intenter' o
u
ce qoi y doone iíeu .
(A)
·
MUE,
en ttrme de Va>rnier,
c'e(l une grande cage,
ronde
&
haute, fous laquelle oo peut erV"cnner touces
forres de volall les.
·
'
·
MUER,
v.
n~llt.
(Gram . ) Voytz l'artidt
MuE.
MOER, (
Mllrlchallertt . )
íe
a·¡!
Jes chevaux
a
qui
le poi:l combe, ce qui leur arrive au princems
&
a
13
fill'
de l'automne .
Muer
fe dit aui!i de la torne ou du pié,
lorfqu'il leur )>oufT'e une corne nouvelle . Quand un che–
val
mue
de pié,
'¡¡
faut que le
maréc~al
tui doone une
bonne forme par la fernlre, autrement' les piés devien-
nent plats
&
en' écaille d'huitre .
·
MuE
!l., (
Glog.)
riviere d'A lkmagne .daos .le duché
de Stirie. Elle a fa
fource dans la parue onemale de
Jlarchevcché de Salu.bourg,
&
fe jette dans la
Drav~ .
' ~~)
.
MUD
MUERAW,
(Giog. ) Murada,
ville
d'Aliema~ne
daós la Stirie, fur la Muer, aux confins de l'archevcché
de Salt1.bourg,
a
4,5'
lieues de Strasbourg.
Long.
33·
lf.
lat.
f'l·
30.
(D .
J .)
M U ET, f. m . (
Gr<fm. )
qui n'.a poim eu
l'ufa~e
de
la paro le, ou qui l'a perdu. Les li.>urd de nailfanc; font
m11ttJ.
Ce n'e(l point d'•ujourd'hui qu'on voit confirmer par
experience la poili'bil!té de l'art fi curieux d'apprendre
a
parler aux
t>}.Utti.
Wallisen ,'\ngleterre, 1.\mman en H ol–
lande, l'ont pratiqué avec un fucces adcntrabie dans le
fiecle dcrnier. Les ouvrages de ces deux lavans font con–
nos detout le monde .
11
poroic par leur témoigoage qu'un
certain religieu x s'y étoit exercé bien av•nc cu• . Emma–
nuel Ramire1. de Cortone,
&
Pierre de Catlro efpal!,nol
avoient auili traicé cene matiere long-tems
auparav~m,
&
nous -ne domons poim que rl'autres auteurs n'aiem en–
care écrit
&
publié des méthodes fur cet article .
11
ell
cependant vrailfemblable que c'eil le P . Pouce eípagnol
mort en
rs-!!4,
qui
a
inventt le premier l'art de donner
la parole aux
muetJ;
mais il n'a pas enfeigné fa mécho•
de, comme oot fait Amman
&
Wallis. M . Perreire,
né en Elpagne, doit aui!i la fienne
a
fon génie: on peut
veir fes
fucc~s
daos l'hifloire de l'académie des fciences.
(D.
J.)
MVET, adj . (
Gram.)
cette qualification a été don–
née aux lettres par les Grammairiens, en dcux fcus dif·
ferens; dans le premier fens, elle n'e(l attribué qu'a ccr–
taines confonnes, dont on a prétendu caraélérifcr la na•
ture;
dan~
le fecond feos, elle
déri~ne
tuuce lettre, voyel–
le ou coníonne, qui e(l empl oyee daos l'orthographe,
fans
~tre
rend
o
e en aucune maniere da
m
la prononciation.
l.
Da ro»fonna appciii•J muetttJ,
,
Les Grammai·
riens oot accoummé daos toutes
les langues de faire
, plufieurs divifions
&
fubdivilions des confcmnes;
&
la
divifiou la plus commune
a
l'égard des langues mo–
dcrnes, ell qu'ils en dillinguent les confonncs eu
mu<t·
,
ttJ
&
en demi-voye: :es, appel lant
muetttJ
couces celles
, dom le no m commenee par une confonne, comme
,
b,
e,
d,
g,
k,
p,
'f,
t,
z,
&
demi-voyelles toute; les
,
;¡utres, comme
f.
h, 1,
"'•
n, r,J,
x,.
Regnier,
gramm . fr. in·J
¡ ,
p11g.
9·
' ~
Cet académicien abandonne cett¡: diviGon, paree qu'el·
1~
n'efl
~cablie,
dit-il, fur aucune différence fondée dans
la nature des confonnes .
En effet, s'il ne s'agit que de commencer le nom d'une
confonne par cene confonne mérne poor 19 rendre
mutt·
te,
il n'y en a pas une qui
ne
~
foit dans
le
fylli:rne de
Port·Royal, que ¡'adopce daos cette ouvrage:
&
d'ail·
kurs
il
efl démoocré qu'aucune confonne n'a de valeur
qu'avec la voyelle, o t>
li
l'on veut, que toute articula·
tion doit précéder un fon; (
v•yn
H . )
ainfi
toutes les
confonnes font
muetta
par lenr nature, puifqu'elles ne
rendent aucun fon, mais qu'elles moditient feu lcrnent los
fons. Piatoo
(in Craty!o.)
les appelle toutes
dt••"';
c'eLl
le
m~
me feos que
(j
on les nommoit
muette>,
&
il y
a
plus de vérité que daos le norn de
confuNneJ .
.'\u refle,
telle confonne dont l'appelladon commcnce che1. nous
par une voyelle, commen¡;oit ehez les Grecs par la con–
fonne
mernt> :
nou~ difons · ~t~,
emttu, cnnt, erre,
&
ils
diíoient
lambda ,
m11,
nu, ro;
les me! mes lettres qui ttoieor
mu<tta
en G rece font done demi-voyellcs en Fraoce,
quoiqu'elles [oient les
fi~nes
des
m~mes
moyens d'ei·
pioOon, ce qui e(l abfurde . Les véritables diflinélions
des con (onnes f0111 décaillées au
mot
LErrRE; M. l'ab–
bé de Dangeau n'en avoit pa; encore donné l'idée, lorf..
que la ,¡ra,;unaire de M . l'aobé R egnier fut uubl iée.
11.
Dn
/euro ntuett<J dan¡ l'orthographe.
J
e ne crois
pas qu'on puiÍJe remarquer rien de plus précis, de plus
vrai, ni de plus effentiel titr
c~t
article, que ce qu'eo
a
c!crit M . H ardu>n, fecrétaire perpécuel de
l'acaMmi•
d' Arras, dans íes
R<m . div, fur la prono>:ciatton
&
fur
forthogr•phe, pag.
·77·
Je vais fimplement le tranfcrire
ici, en y inférant quelque> obfervations entre deux cr.,...-–
checs.
, Qu'on ait antrefois prononce de. letcres qui ne íe
prononcem plus aujourd'hui, cela fem ble prouvé par
,
les ufages qui fe fom perpétués dans plus d'uoe pro·
vince,
&
par la co mparaifon de quelques mocs aoalo·
, gucs emre eux, dans l'uo defquels on faic frJDner une
,
teme qui demeure oifeufe dan> l'autre. C'efl ainfi
~ue
,
1
&
p
oot gardé leur pronqnciation dans
vdlt , efptou,
,
bajlonnade, hofpitalier, lntptiJmal,
Jepttm~rt ,
fif'tMaJI<•
,
•at're,
quolqu'ils l'aiem pordue dans
v<f/tr, tfpt<r, l>a·
,
[Ion, ho{p ital, bapttfnu, Jepl, Jeptier, .
(
On fupp.rime
m~
me ces temes dans
l'orf~ographe
moderne de pJullmrs
de
~es
mol>;
&
l!on
~crit
v(lir,
i¡ür,
b.ito•, hqpiusl.)
,
'Moa